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 Une journée avec les fous.

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Haley James

Haley James

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MessageSujet: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeJeu 3 Mar - 18:22

Il faisait beau. Haley avait regardé le soleil se lever sur la ville. Les rayons avaient d'abord caressé timidement les toitures puis s'étaient enhardis à illuminer les rues, dévoilant les cadavres de la nuit. Des corbeaux avaient déjà choisi l'un d'eux pour leur servir de petit déjeuner. Leurs croassements gourmands s'entendaient à travers tout le quartier où résidait la jeune femme. En ouvrant la porte fenêtre qui menait à son balcon, elle avait trouvé un de ses oiseaux de malheur très occupé à déguster les quelques cannes à sucre qu'elle y faisait pousser. A vrai dire, ce n'était plus véritablement un balcon mais plutôt un petit jardin verdoyant qui donnait du côté opposé à la cathédrale, dans une petite cours intérieure, il faisait une tâche coloré sur la façade un peu morne. Il y prospérait les fameuses cannes, des papyrus, des fraisiers, deux petits pains de Norfolk et un olivier. Sur le mur du lierre avait commencé son ascension. Des fleurs s'épanouissaient dans un coin bien exposé au soleil. Les autres habitants de l'immeuble appelaient cela « le petit coin de paradis ». Des parfums exaltant les enivraient au printemps et en été. Haley en prenait soin et son fidèle compagnon félin aimait s'y prélasser. Une petite table et une chaise étaient perdus entre les papyrus. C'est là que la poète écrivait dès que le temps le permettait. Sans pitié, la jeune femme attrapa le corbeau par le cou et le lança dans les airs en lui intimant d'aller voir ailleurs si elle y était. L'oiseau manqua de peu de s'écraser sur le sol, sauvant ses plumes de justesse. Le félin miaula rageusement, mécontent comme sa maîtresse de voir l'ordre parfait des cannes dérangé par une stupide bestiole. Sans plus s'en inquiéter cependant, Haley retourna à l'intérieur et termina de préparer ses affaires. Dans son sac, elle avait glissé comme à son habitude, un recueil de Baudelaire, son bloc notes et un stylo, y rajoutant une boîte de pastelles. Elle fit le tour de l'appartement, vérifiant que tout soit bien fermé, verrouillé, sécurisé. Pour sa propre sécurité, elle se contenta de prendre un couteau qu'elle glissa dans l'étui de sa veste. Une fois certaine que tout était bien en place, elle enfila son pardessus, mit son écharpe et posa son chapeau melon sur ses cheveux attachés, l'inclinant légèrement sur la droite. Le sac en bandoulière, la jeune femme prit ensuite son grand carton à dessins La journée allait être magnifique, la lumière était idéale pour dessiner. Elle s'assura qu'elle avait bien son portable sur elle, prit ses clefs et donna une dernière recommandation à son chat.

« Interdiction de manger la moindre plante verte, tu sais où te fournir. A ce soir. »

Un miaulement lui répondit. Elle ferma sa porte à clef et descendit tranquillement. Au passage, elle salua une voisine qui rentrait de son travail de nuit. Haley était bien la seule à ne jamais lui avoir demandé en quoi il consistait, tout simplement parce que cela ne la concerne pas. Sa voisine lui en était reconnaissante, il leur arrivait parfois de discuter toutes les deux sur le palier. La jeune femme lui adressa un sourire poli pour prendre congé et sortit. L'air était un peu frais. Remontant son col d'une main, elle entra dans la cathédrale. Il n'y avait personne, comme de coutume. Le prêtre ne se trainait pas encore entre les colonnes, il était trop tôt. Elle posa son carton à dessins contre un banc et approcha d'une vieille table de bois où des bougies brûlaient. Chacun pouvait en allumer une en échange d'une somme ridicule. Haley n'était pas croyante, ce n'était pour elle qu'elle faisait cela. Glissant ses pièces dans la boîte prévue à cet effet, le petit bruit métallique résonna dans les voûtes. Elle alluma une bougie, un sourire se dessina sur ses lèvres.

« Oh, bonjour ma petite Haley !
- Bonjour mon père. Vous êtes bien matinal !
- Aha oui. Je dois me préparer pour deux enterrements aujourd'hui. Il y a plus de décès qui passent chez moi que de jeunes qui veulent se marier. Je le regrette...
- Je sais mon père. Mais cela viendra. Attendez la fin de l'hiver. Le printemps approche et vous apportera les amours nouvelles.
- Oui, tu as sans doute raison. Mais dis moi, qu'est-ce que je te verrai venir à moi pour le mariage ?
- Mon père ! Vous savez que ce n'est pas dans mes intentions.
- Oh oh, je suis sûr que cela arrivera, va !
- S'il vous plait...
- Mais dis moi, as-tu la peinture que je t'ai commandé ?
- Oui. »

Haley attrapa la grande pochette et l'ouvrit, dévoila une peinture à l'aquarelle de l'intérieur de la cathédrale. Le Christ sur la croix était illuminé par la lumière tamisée tombant des vitraux. En la regardant, le prêtre retrouva une sérénité innocente qu'il avait perdu en entrant à Arkan.

« Vous convient-elle, mon père ?
- Mais oui, mais oui ! Magnifique. Je vais la faire rapidement encadrer !
- Où la mettrez-vous ?
- Dans la petite chapelle.
- Vraiment ?
- Mais oui, mais oui ! Je veux que les fidèles puissent eux aussi profiter de tes talents.
- Vous me flattez, allons !
- Ne vas-tu pas être en retard ?
- Zut, c'est vrai !
- Je te remercie pour ce tableau.
- Je vous en prie. Dites moi si je peux faire autre chose.
- Oui. File maintenant. Passe une bonne journée ma fille.
- Bonne journée à vous mon père.
- Que Dieu te bénisse. »

Elle sourit, referma son carton à dessins et sortit. Le pas léger, un peu dansant, elle se promenait dans les rues claires des quartiers de l'Est. C'était la partie de la ville qu'elle chérissait le plus. Les bâtiments anciens y avaient une âme, contrairement aux nouvelles structures modernes des quartiers du Nord et le centre ville. Son sourire semblait vrai ce matin là, éclairé par la lumière naissante. Les rues encore vides offraient un spectacle paisible. Arkan paraissait presque sympathique en ce début de journée, comme si elle avait décidé que ce jour-là serait beau pour tous. Sans doute n'était-ce qu'un sentiment, les lois habituelles reprendraient rapidement le dessus. Mais Haley ne serait pas là pour le voir. Elle se rendait dans un endroit où la paix avait un parfum de mystère et d'étrange.

En chemin, son portable sonna. C'était son éditeur qui l'appelait pour lui rappeler qu'il lui fallait le manuscrit de son recueil de nouvelles d'ici la fin de la semaine. La jeune femme soupira.

« Vous ne pouvez pas repousser la date un peu ?
- Si ! On peut même ne pas publier du tout. Active toi, Haley.
- Je n'écris pas sur commande.
- Il va bien falloir. Tu as une date à respecter.
- Allez vous faire voir. »

La jeune femme avait ce vieil homme en horreur. Cela faisait quelques semaines déjà qu'elle pensait à changer d'éditeur. Celui-ci était plus attiré par l'argent qu'elle pouvait lui apporter que par l'essence même de sa littérature. C'était clair, son recueil, elle le publierait ailleurs ou pas du tout. Elle savait que dans son bureau empestant la fumée de cigare et l'alcool, le vieux était entrain de la traiter de tous les noms, de l'insulter autant qu'il était possible de le faire. Mais cela lui importait peu. Parce que c'est bien lui qui était perdant et non elle.

Je chercherai une autre maison d'édition plus tard.


Haley se rendait au centre psychiatrique du Bon-Sauveur pour y rendre sa visite hebdomadaire aux aliénés dont les soignants ne savaient que faire. Face au visage paisible de la jeune femme, ils retrouvaient quelque peu leur esprit, leur raison et les conversations n'en étaient que plus enrichissantes pour la poète qui faisait d'eux une véritable source d'inspiration. Elle était devenue l'artiste de l'asile. Lorsqu'elle venait, les médecins prenaient tranquillement leur café, sachant que les deux ou trois fous qui étaient avec elle ne poserait pas de problèmes, ils pouvaient donc s'occuper de tous les autres malades très agités par une nuit de cauchemars, la plupart du temps. Tranquillement, elle s'orienta pour arriver plus vite, saluant quelques connaissances au passage.


Dernière édition par Haley James le Jeu 3 Mar - 23:46, édité 1 fois
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Max Stranger
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeJeu 3 Mar - 20:20

HJ: Puis-je? ^^

Le coup de téléphone que Max avait reçu l'avait passablement surpris. Il savait que le vieux Barnes, l'employé de la librairie spécialisée dans l'ésotérisme et l'occultisme où Max avait ses habitudes, avait des relations qui étaient allées très loin dans certains domaines de recherche. Beaucoup plus loin que Max dans ses recherches personnelles, beaucoup trop loin, pour certains... En substance, l'appel s'était résumé à ceci:

Max : -Allô?
Barnes : -Mr Stranger? Ici Barnes.
Max : -Mr Barnes, que puis-je pour vous?
Barnes : - C'est Mullen, l'homme dont je vous ai parlé. Il a demandé à vous voir. Il dit que vos recherches reprennent les siennes, et souhaite vous apporter quelques détails qui pourront vous aider.
Max : - Parfait! Pouvez-vous me dire où je peux le retrouver?
Barnes : - Au Bon Sauveur.

Le silence surpris ne dura qu'un instant, mais Max eut le tact de ne pas faire de commentaire. Il savait bien que ce domaine de recherches pouvait mener dans des endroits comme l'Institut du Bon Sauveur... Lui-même n'avait-il pas failli se retrouver dans ce genre d'établissement, traumatisé par ce qu'il avait vu?

Max : - Savez-vous quels sont les horaires de visite?
Barnes : - Si vous y allez maintenant, vous devriez pouvoir le rencontrer.
Max : - Merci, Mr Barnes.

La communication s'arrêta, et Max raccrocha, pensif. Inutile de songer à s'armer dans cet endroit, ça ne servirait à rien. Il n'emmena qu'une pochette de papier contenant certains documents dont il espérait que Mullen pourrait lui apporter des précisions, photographies, graphiques, relevés...

L'Institut du Bon Sauveur était à une petite distance de son appartement, aussi Max préféra-t-il prendre sa moto, plutôt que la voiture. Il avait besoin d'oxygène, et un habitacle confiné ne l'aurait guère aidé. D'ici quelques minutes, une heure, tout au plus, il aurait peut-être une avancée significative!

Max se figea en arrivant au bas de son immeuble: le corbeau l'attendait sur le toit de la voiture... Max aurait reconnu la tache en forme de crâne et les yeux orangés partout... Cette bête maudite qui l'avait suivi depuis Raccoon... Max se demanda un instant pourquoi cet oiseau lui inspirait une telle aversion, alors qu'il n'avait strictement rien à lui reprocher. C'était quelque chose de viscéral, quelque chose dans son subconscient qui lui hurlait au visage, mais que Max n'arrivait pas à entendre.

Il savait qu'il était inutile de chasser l'animal d'un geste, l'emplumé n'aurait jamais bougé, et aurait continué à le regarder de la même manière. Avec un haussement d'épaules, Max ouvrit le garage et sortit sa vieille Yamaha. Le croassement lui fit à nouveau lever les yeux, alors qu'il avait le casque sur son crâne. A ce moment, il aurait juré voir une expression de triomphe dans les yeux de la bête, quelque chose d'étrange, parfaitement assorti au corbeau lui-même. Avec un sourire un peu cynique, Max repensa au corbeau de Poe...

Jamais plus! Mais jamais plus quoi, dans mon cas?

Le vrombissement de la grosse cylindrée et la sensation de vitesse ne lui permirent cependant pas de trouver la réponse. Mullen allait-il l'aider? Ou ne serait-il rien de plus qu'un autre pensionnaire anonyme, perdu dans un asile d'aliénés?
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Haley James

Haley James

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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeJeu 3 Mar - 23:27

HJ : Mais bien sûr Smile

La jeune femme resta un instant plantée devant les portes du centre psychiatrique. C'est un lieu qui lui paraissait étrange et malsain, en toute circonstance. Elle estimait que les personnes qui étaient emprisonnées dans ces murs ne méritaient pas cela. Il lui semblait que toute une partie d'une l'essence pure de la folie de la ville se concentrait ici pour détraquer les cerveaux déjà quelque peu instable. Elle semblait bien frêle, la petite artiste, avec un grand carton à dessins sous le bras, face à l'immense façade du centre. Son regard s'arrêta sur la rangée de fenêtres à barreaux destinés à empêcher les patients de s'évader. Ou de se suicider. Un grondement lui fit tourner la tête. Une moto approchait. Sans y prêter plus d'attention, elle poussa la porte avec décision. Dans les couloirs blancs à l'odeur d'éther, un parfum qu'elle n'avait jamais réellement apprécié, quelques soignants qui passaient daignèrent la saluer, la regardant avec beaucoup de dédain. Ils ne cachaient pas leur mépris pour ce petit bout de femme qui s'aventurait ainsi dans une zone habituellement peu fréquentée voire interdite. Elle leur répondit de son regard de tueuse, un concentrée pure de la noirceur meurtrière. Ils firent un petit écart et s'éloignèrent rapidement. Peu lui importait le mépris, tant qu'on ne l'approchait pas. Restant encore un instant immobile, elle fut surprise par une voix venant de derrière elle.

Psychiatre : - Mademoiselle, vous voici parmi nous, comme chaque semaine.
Haley : - Effectivement.
Psychiatre : - Eh bien je vous laisse, vous connaissez la maison.
Haley : - Oui.
Psychiatre : - Il faut que je vous dise, le patient 83 est particulièrement nerveux aujourd'hui. Nous l'avons mis en salle d'isolement.
Haley : - Je trouve étrange que vous prétendiez soigner ces gens alors que vous ne connaissez même pas leur prénom.

Sur ces mots, elle le planta là. Le patient 83 était celui qui était jugé comme l'un des plus instables et des plus dangereux. Les soignants ne l'approchaient qu'avec une seringue de calmant dans la main. Ce patient passait plus de vingt heures sur vingt-quatre à être drogué pour qu'il soit plus coopératif. La jeune femme se dirigea d'un pas décidé vers la cellule d'isolement. C'était une pièce blanche, matelassée. Sans un bruit. Sans un repère spatial. Le patient isolé en ressortait plus fou qu'en y entrant. Ce qui arrangeait, parait-il, certains médecins pouvant alors tester de nouvelles méthodes. Haley arriva devant le gardien, un colosse, qui interdisait toute tentative d'approche. Sauf qu'on ne peut empêcher la jeune femme de faire ce qu'elle veut quand elle a une idée en tête. Lorsque le géant fut assommé, restant allongé par terre, elle ouvrit rapidement la porte, y faisant entrer un grand jet de lumière. Dans un coin se trouvait un homme, dans les quarante ans, les cheveux poivre et sel. Il était assis, appuyé contre le mur, regardant devant lui avec des yeux ahuris. La jeune femme approcha lentement, s'agenouilla pour être à sa hauteur.

Haley : - Salut Stephen.

L'homme redressa la tête, la dévisagea longuement ne semblant pas la reconnaître tout de suite. Il y eut même un éclair féroce dans son regard. Haley retira alors son chapeau et son écharpe, pour se rendre plus reconnaissable. Il lui sourit faiblement.

Stephen : - Salut.
Haley : - Comment vas-tu ?
Stephen : - Je ne sais pas... Et toi ?
Haley : - Oh moi, tant que je vais, tout va bien.

Ils se regardèrent avant de rire doucement, ils savaient pertinemment que cette question était posée en vain. Ils se levèrent et sortirent comme si cela était tout à fait naturel de voir un patient dangereux quitter la chambre d'isolement après qu'une jeune femme ait assommé le gardien. Celui-ci se réveillait d'ailleurs mais ne fit aucune tentative pour les retenir. Ils descendirent dans la cour intérieure du centre. C'était un jardin à la française, où les allées étaient nettement définies pour mieux surveiller les patients qui y déambulaient. Un jour de promenade, Haley avait découvert un petit coin laissé sauvage, un saule pleureur se courbait vers un parterre de fleurs jaune or. C'était dans ce bosquet paisible qu'elle discutait avec « ses » fous. Ils avaient leurs habitudes. La jeune femme s'installa au pied de l'arbre en s'appuyant contre le tronc et Stephen s'assit en face d'elle, au soleil. Assise en tailleur, elle sortit ses pastelles, une feuille de son carton à dessins.

Stephen : - A chaque fois que je viens ici, j'ai l'impression qu'elle ne peut pas m'atteindre.
Haley : - C'est peut être le cas.
Stephen : - Non, elle est partout. Si je regarde bien, je vois ses yeux dans le tronc de cet arbre et chaque branche est un bras souple qui pourrait me saisir.
Haley : - Pourquoi ne le fait-elle pas alors ?
Stephen : - Je ne sais pas. Parce que je n'ai pas peur d'elle.
Haley : - Tu n'as pas peur ?
Stephen : - Non. Je sais qu'elle ne me fera rien ici.
Haley : - Pourquoi ?
Stephen : - Je ne sais pas. Elle a envie que ce coin reste tel qu'il est. Elle préfère jouer dans mon crâne, avec mon cerveau. Cela l'amuse plus de jouer avec des humains qu'avec des plantes.

La jeune femme inclina pensivement la tête et se mit à dessiner le saule avec sa chevelure tombante. Stephen arrachait méthodiquement des brins d'herbe pour en faire un petit tas que le vent menaçait d'emporter. Cela le détendait, de sentir qu'il avait le pouvoir sur quelque chose, que pour une fois ce n'était pas lui qui était manipulé. Il avait été apporté au centre du Bon-Sauveur après avoir failli tuer deux personnes de plusieurs coups de couteau. Il expliqua son acte en affirmant que la ville le lui avait ordonné. Les médecins le diagnostiquèrent fou à lier et il fut interné. Il avait des phases de délires violentes, où il blasphémait tous les dieux de l'avoir envoyé à Arkan, il menaçait tous ceux qui l'approchaient, il hurlait à s'en déchirer la gorge. Son psychiatre ne comprenait pas pourquoi Haley n'avait jamais eu de problème avec le patient 83.

Stephen : - Tu dessines quoi ?
Haley : - Le saule.
Stephen : - Tu as pas envie de mettre quelque chose avec ?
Haley : - Si. Il y a un vide là. Mais je ne sais pas quoi mettre.

Il se leva et s'accroupit à côté d'elle. Regardant longuement le dessin, il dit d'une voix posée.

Stephen : - D'abord, tu devrais ajouter un peu de foncé ici et là. Ça renforcera l'effet coulant que tu veux donner aux branches.
Haley : - D'accord.

Elle s'exécuta. Après tout, l'homme qui se tenait près d'elle avait été un grand peintre. Un peintre qui avait viré fou sans pour autant perdre de son talent.

Stephen : - Et si tu dessinais la ville ?
Haley : - Les bâtiments ? Mais...ça va être moche !
Stephen : - Non. Comme si c'était une femme.
Haley : - Dessine la, toi !

Il prit le carton avec la feuille sur ses genoux et commença son œuvre. Le peintre débuta par le visage, travaillant uniquement avec des nuances de rouge et de noir. Un rictus haineux recourbait les lèvres, dévoilant des dents pointues. Le regard noir comme de la suie exprimait beaucoup de haine et de dédain. Le nez semblait flairer la peur des habitants. Les cheveux partaient dans tous les sens, complètement fous. C'était une sorte de représentation de la terrible Méduse antique. Le corps n'était pas très bien défini, se noyant dans une fumée rouge sang et gris cendré. Des petits bâtiments rapidement tracés étaient à ses pieds, avec de minuscules points qui représentaient la population. Cette femme hideuse contrastait avec la plénitude du saule.

Haley : - Elle a l'air féroce.
Stephen : - Tu n'imagines pas.
Haley : - Il faut y retourner.

Ils se levèrent. Stephen trainait pour revenir jusqu'aux jardins dont les haies coupées par des lignes droites et crues le blessaient. Il n'aimait pas être dans ce centre. Plus d'une fois, au milieu d'une crise, il avait supplié son gardien de le tuer. D'ailleurs une crise pointait le bout de son nez. Il se laissa tomber sur un banc, les membres tremblants, le regard révulsé de terreur. Il murmura d'une voix étouffée à la jeune femme qui s'était précipitée vers lui.

Stephen : - Elle approche. Elle est là. Ne la laisse pas me prendre. Je t'en supplie. Elle va tuer. J'en peux plus tu comprends.
Haley : - Calmes toi, elle ne va rien te faire.
Stephen : - Si elle va entrer dans ma tête et me pousser à faire des choses. Elle me pardonne pas d'avoir voulu la quitter.
Haley : - Tu as essayé de partir ? Je ne savais pas.
Stephen : - Elle a pas voulu, pas voulu. Mais depuis elle est dans ma tête. Ne sors jamais, jamais !

Il commençait à avoir des gestes violents, convulsés. Deux soignants arrivèrent au petit trot, seringue à la main. Haley les retint d'un geste, voulant en savoir un peu plus. Elle ignorait si l'homme qu'elle avait en face d'elle délirait simplement, sujet à la schizophrénie ou si ses dires étaient véridiques. Il se jeta sur elle dans un bond de fauve. D'un habile jeu de jambes, la jeune femme l'évita de justesse. Il n'y avait plus rien à faire, la folie l'avait rongé jusqu'à la moelle. Le calmant lui fut administré et son psychiatre le raccompagna dans sa chambre, suivit par Haley.

Psychiatre : - Ses crises sont de plus en plus fréquentes. Je ne saurais vous dire dans combien de temps il nous quittera pour de bon.
Haley : - Nous verrons bien.
Psychiatre : - Ses propos sont incohérents. Il parle sans cesse d'une femme qu'il a voulu quitté. Je ne comprends pas.
Haley : - Vous ne comprenez pas ?
Psychiatre : - Pas du tout. Et vous, mademoiselle ?

Le médecin lui avait adressé son sourire étudié pour mettre son patient à l'aise. Un sourire horrible de fausse sympathie et de psychopathe. La jeune femme ne le croyait pas quand il disait qu'il ne comprenait pas. Elle sentait que ce n'était pas un homme digne de confiance. Arrêtant de marcher, son regard suivit le médecin et le patient 83 jusqu'au bout du couloir. Ils tournèrent. Elle ne les vit plus. La jeune femme resta là, son carton à dessins sous le bras, son chapeau à la main, indécise. Elle avait fortement envie de partir. Mais elle n'en avait pas terminé.
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Max Stranger
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeVen 4 Mar - 0:27

Max déplia d'un coup sec la béquille de sa moto, et coupa le contact avant de retirer son casque. La grande bâtisse ne ressemblait en rien à l'idée qu'il s'en était faite, pétri de ses préjugés, reçus de toutes ses lectures des oeuvres de Lovecraft, dans lesquelles il dépeignait des bâtisses austères et lugubres, séparées du monde par une grille en fer forgé et une sinistre plaque de cuivre piqueté... D'un pas ferme, décidé à ne pas se laisser impressionner, il poussa la porte et se présenta à l'accueil. La standardiste lui jeta un regard las.

S : - Oui? C'est pour quoi?
Max : - Je viens rendre visite à Mr Mullen.
S : - Désolée, mais il n'est pas visible pour l'instant.
Max : - Je fais partie de la police et je viens de loin pour consulter Mr Mullen en tant qu'expert.

Pieux mensonge. Un médecin qui passait derrière lui, dégoulinant tellement il paraissait mielleux, s'approcha et adressa la parole à Max.

Médecin : - Si nous pouvons aider la police d'Arkan, pensez bien que nous le ferons. La police d'autres villes devrait se justifier davantage, mais...

Max froissa discrètement un billet entre ses doigts. Sans rien dire, il s'éloigna du comptoir et entraîna le médecin par le bras.

Max : - Cinq cents dollars pour un quart d'heure.
Médecin : - Mr Mullen est dans le jardin de promenade, mais je dois vous prévenir qu'il n'est pas vraiment...
Max : - Stable?
Médecin : - C'est cela! Il a apparemment vécu un énorme choc, qui l'a laissé très traumatisé. Il faut lui éviter les émotions fortes, jusqu'à ce qu'il puisse nous dire ce qui l'a mit dans un tel état.

Stranger s'abstint de dire qu'il allait sans doute aggraver la situation, et suivit le toubib dans une série de couloirs blancs, neutres et empestant le désinfectant. Il nota aussi que nulle part, les gardes ne semblaient avoir l'intention de le fouiller pour vérifier s'il était armé.

Tu parles d'une sécurité...

Peu de caméras, peu de gardes... Max se dit que rentrer sans être vu ne devit guère relever de l'exploit. Quoi qu'il en fut, le médecin l'abandonna à l'entrée du jardin, après lui avoir indiqué un vieil homme, isolé dans un coin du jardin ombragé. A mieux observer, il s'agissait du seul coin où la lumière ne pouvait l'attendre en plein...

Max : - Mr Mullen?
Mullen : - Chut! Ne dites pas ce nom, où ils vont me trouver!

Paranoïa...

Max : - Je suis un ami de Barnes, le libraire.
Mullen : - Barnes! Oui, Barnes! Ce vieux fou sait des choses interdites! Il est dangereux de continuer! Dites-lui qu'il coure de gros risques!
Max : - Vous voulez bien faire quelques pas avec moi? Je vous jure qu'il ne vous arrivera rien.

Le vieillard, qui, d'après Barnes, n'avait pas plus de quarante-sept ans, se leva et suivit le policier comme un automate. Les deux hommes s'arrêtèrent dans une allée, où ils s'assirent côte à côte sur un banc. Max prit soudain un air mortellement sérieux.

Max : - Je crois savoir ce que vous avez vu.
Mullen : - Non, vous ne savez pas, vous ne devez pas savoir! Personne ne doit savoir ou il y aura une catastrophe!

Max sortit une photo de la chemise qu'il avait apportée et la planta sous le nez du fou. Instantanément, il se décomposa, terrifié par l'image. Max avait vu juste... Mullen avait bien croisé le chemin d'une Créature.

Mullen : - Elle! C'est elle qui me cherche partout! Elle veut mon âme!
Max : - Elle ne l'aura pas, à condition que vous me disiez ce que vous sachez. Où l'avez-vous vue? C'est important, je dois la trouver!
Mullen : - Non, ne la cherchez pas! Elle vous tuera, comme elle a tué tous les autres! Hutchinson, Duart, Eames! Ils sont tous partis! Elle les a fait prisonniers!

Aussitôt, Max nota les trois noms, s'assurant de ne négliger aucune piste. Mullen était de plus en plus agité, mais se figea soudain. Son expression avait changée du tout au tout, passant du paranoïaque à un calme discours de professeur.

Mullen : - Où avez-vous trouvé cette photo?
Max : - Un de mes amis me l'a faite parvenir, me disant qu'il l'avait combattue et vaincue.
Mullen : - Impossible! J'ai vu les balles laisser cette chose insensible, les explosifs la laissaient indifférente!
Max : - Croyez-moi, elle est mortelle.

Comme si la nouvelle le stupéfiait, Mullen se mit à rire. Calmement d'abord, puis de plus en plus violemment. Au final, il se roulait dans le sable de l'allée en hurlant et en se tenant les côtes. Max n'aurait pu dire s'il riait où s'il sanglotait, mais la crise d'hystérie semblait sérieuse. Deux infirmiers, qui, de lui, passaient pour des veaux tellement ils semblaient larges, se précipitèrent et firent une injection à Mullen, avant de l'emmener, plantant là le policier.

Max devait l'avouer, il ne s'était pas attendu à une telle réaction. Au moins ne repartait-il pas bredouille. Trois noms, Hutchinson, Duart, Eames. Apparemment, ces trois hommes et Mullen avaient un lien. Restait à le trouver et le suivre.

? : - Elle approche. Elle est là. Ne la laisse pas me prendre. Je t'en supplie. Elle va tuer. J'en peux plus tu comprends.
? : - Calmes toi, elle ne va rien te faire.
? : - Si elle va entrer dans ma tête et me pousser à faire des choses. Elle me pardonne pas d'avoir voulu la quitter.
? : - Tu as essayé de partir ? Je ne savais pas.
? : - Elle a pas voulu, pas voulu. Mais depuis elle est dans ma tête. Ne sors jamais, jamais !

Deux voix, l'une masculine, l'autre féminine. Max tourna la tête et vit une série de mouvements brusques, mais seulement au travers d'un épais massif de fleurs. Connaissant lui-même son incorrigible curiosité, il fit le tour et aperçut un médecin emmenant un autre patient, ainsi qu'une jeune femme bizarrement équipée, un chapeau melon et un immense carton à dessin. Etait-elle pensionnaire? Peu probable. Elle avait quelque chose de différent, une aura étrange, similaire en rien aux autres malheureux qui évoluaient autour d'eux.

Max se déplaça lentement vers le couloir de sortie, observant la jeune femme à l'air absente, avec sur les traits l'air de dire: "on dirait qu'aucune de nos deux visites n'a eu le résultat prévu, hein?".
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Haley James

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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeVen 4 Mar - 16:50

Haley était contrariée et inquiète. Il était clair que le personnel du centre faisait tout pour empêcher les patients de parler. Absolument tout. Ce qui l'inquiétait, c'était de ne pas savoir ce qu'ils leur faisaient, ce qu'ils étaient capables de leur faire. Jusqu'où pouvaient-ils aller ? Cette question tournait en boucle dans sa tête. Elle soupira. Le patient 83 devait être entrain de massacrer son gardien, des cris vagues et étouffés parvenaient de sa cellule. Elle n'en était pas mécontente, cela prouvait qu'il luttait encore pour ne pas devenir un légume. Un homme se tenait à côté d'elle, sans doute était-il venu lui aussi en visite. Grand, fin, et surtout pâle. La jeune femme sourit pour elle-même, elle n'était donc pas la seule à avoir un teint de revenante. Il l'observait.

Haley : - Cela ne vous arrive jamais de vous demander si les soignants ne sont pas aussi fous que leurs patients ?

Elle lui adressa un sourire poli avant de se présenter.

Haley : - Haley James, un centre psychiatrique n'est pas l'endroit idéal pour des rencontres mais je suis enchantée, monsieur.

Il avait l'air d'être le seul être censé du centre. Deux infirmiers qui passaient la dévisagèrent longuement, l'un d'eux murmura à l'autre que c'était elle aussi une folle et qu'il s'écoulerait peu de temps avant qu'elle ne se retrouve dans une de chambre pour les patients instables. Lentement, Haley tourna la tête. Elle ne relevait jamais ces petites injures mais cela ne l'empêchait pas d'avoir une forte envie de répartie pour leur rentrer dans le lard. Ils dégoulinaient de sympathie, de douceur avec les patients et les visiteurs, mais cela puait le faux à plein nez. C'était à faire vomir n'importe quel estomac bien accroché. Ses pensées furent interrompues par un cri strident de joie pure qui résonna dans tout le couloir.

? : - Haaaaaaaaaaaleeeeeeey !!!
Haley : - Dommage...

Elle prononça ce mot avec un sourire déjà amusé. C'était le second patient à qui elle rendait une petite visite. Une patiente à vrai dire, jolie jeune femme de vingt ans, les cheveux d'un superbe blond platine tirait vers le blanc, avec de grands yeux gris. Ses membres frêles étaient souvent sans force, sauf pendant ses instants de gaité excessive. Parfois la poète se demandait pourquoi cette fleur de bonne humeur avait été enfermée dans un lieu aussi malsain. Quand le psychiatre qui s'en occupait lui avait répondu, elle fut profondément dégoûtée de l'espèce humaine : les parents, les voisins, les amis, de la jeune fille ne supportait pas ses sautes d'humeur, passant d'une grande joie de vivre à un profond désespoir. Le diagnostic avait été clair, elle était dépressive, à un haut degré de dépression. Alors pour s'en débarrasser, on la tenait enfermée ici.

Des bruits de pas. L'homme qui se tenait près de la jeune femme fut bousculé et Haley manqua de peu de s'écrouler sur le sol lorsque la folle lui sauta au cou avec un rire heureux. Elle l'embrassa sur les deux joues avant de la relâcher, sautillant dans tous les sens, piaillant de bonheur. C'était assez surprenant à voir, quand on y était pas habitué. La voix était fluette, comme un chant d'oiseau.

Haley : - Tu pourrais au moins t'excuser auprès de monsieur, Viona.

Regrettant aussitôt ses paroles, elle l'attrapa doucement par le bras et précisa avec un rire.

Haley : - T'excuser, ça ne veut pas dire lui sauter dessus comme tu viens de me le faire.
Viona : - Pardon monsieur !!
H : - Voilà.
V : - Tu vas bien Haley ? C'est qui le monsieur ? Il fait beau dehors non ? J'aimerai bien sortir mais le vieux ne veut pas !
H : - Une question à la fois, veux-tu.
V : - Bon, bon... Alors tu vas bien ?
H : - Très bien oui. Et toi ?
V : - Moi, je vais toujours bien !
H : - Je vois cela oui. Le « vieux » ne veut pas que tu sortes ?
V : - Non. Il a dit qu'une légère d'esprit comme moi lâchée dans le parc, c'était tenter le diable. Mais c'est stupide de dire ça !
H : - De tenter le diable ? C'est une expression courante.
V : - Je sais, sauf qu'y a pas de diable ici.
H : - Ah bon ?
V : - Bah non. Il faudrait dire : « tenter Arkan ».

La folle eut un rire amusée, toute contente de sa réplique. Haley avait un regard grave. Cela rejoignait ce que le patient 83 lui avait dit peu de temps auparavant. Elle se fit une note mentale. Un médecin, dans les soixante ans bien tassés, approcha lentement, le regard bas et honteux de voir un visiteur autre que l'artiste dérangé par sa patiente. Il ignora totalement les deux jeunes femmes et s'empressa de s'excuser auprès de lui.

Psychiatre : - Je suis vraiment navré, croyez le bien, de voir que la patiente 28 vous a ainsi importuné.
Viona : - Tu as vu, Haley, le vieux m'appelle encore 28.
Haley : - J'ai entendu oui.
Psychiatre (d'un ton cassant) : - Mademoiselle, je n'ai rien contre vos visites aux patients, qui semblent d'ailleurs bien plus efficaces que toutes nos thérapies. Mais veillez à ne pas déranger les autres visiteurs !
Haley (l'écoutant à peine) : - Oui, oui.

Haley se fichait totalement des remontrances du vieux docteur, qui dans le fond l'aimait bien parce qu'elle lui épargnait quelques heures par semaine sa patiente qu'il jugeait insupportable. C'était une joie brute, qu'il fallait tempérer. La jeune femme estimait que ce bouillonnement de bonne humeur était comme n'importe quel matériau parfaitement naturel dont on pouvait faire quelque chose en le canalisant. Toute prise à ses réflexions, elle avait lâché le bras de la jeune folle qui planta son regard dans celui du visiteur, curieuse. Elle avait l'air tout à fait saine d'esprit avec cet air sérieux sur le visage. Elle lui dit même, tout à fait normalement, avec un regret dans la voix :

Viona : - Vous devez sans doute me prendre pour une folle, vous aussi.

Le psychiatre eut un geste d'impatience. Sa patiente était reprise par sa gaité, jouant avec le chapeau melon de la jeune femme. Au milieu de ce couloir, il y avait ces quatre personnes tout à fait différentes, à tous les niveaux et ce tableau offrait un spectacle assez intéressant aux quelques soignants qui passaient. La folle faisait des petits bonds avec un excellent débit de paroles incohérentes, le médecin essayait tant bien que mal de la calmer, le visiteur qui devait se demander pourquoi il était pris dans un délire pareil et Haley, souriante, amusée par le manège de la jeune fille. Elle plaisantait avec elle, révélant une partie de la douceur qu'elle possédait. Fait étrange, elle n'était pas du tout comme ça avec le psychiatre, allez savoir pourquoi.

Psychiatre : - Maintenant, il faut partir 28. Tu sais que ton heure de thérapie a été avancée pour aujourd'hui.
Viona : - Ah bon ? Pourquoi ?
Psychiatre : Le patient 83 n'est pas en état. Et son médecin n'est plus en état non plus d'ailleurs...
Haley : - Quelle idée aussi de le mettre face à sa terreur.
Psychiatre : - Laissez faire les médecins, voulez-vous.
Viona : - On y va ou pas, le vieux ?

Le docteur ne put retenir un soupir consterné. Il en avait marre, cela se voyait. Plus aucune patience
pour sa patiente. Il voulait s'en débarrasser. Après avoir salué très poliment le visiteur et familièrement la jeune femme, il tourna les talons en trainant presque la 28 par le bras, qui se retourna une dernière fois, lançant d'une voix joyeuse :

Viona : - Au revoir Haley. Au revoir monsieur.

Ils entrèrent dans une salle et le calme retomba. Haley se pencha pour récupérer son chapeau qui était resté par terre. Elle l'épousseta, le garda à la main, pensive. Après un tel tourbillon de joie, le silence ne faisait pas de mal, les tympans se reposaient un peu. Elle n'aimait pas les médecins et les soignants du centre. Aussi surprenant que cela puisse être, les êtres les plus sympathiques étaient bien les fous, certains étaient réellement dangereux, mais la plupart avait simplement le cerveau un peu détraqué et prétendaient que c'était à cause d'elle. La jeune femme savait bien de qui ils parlaient avec tant de frayeur.

Elle remit son chapeau et ne prêta plus aucune attention à l'endroit où elle se trouvait, victime d'une légère migraine. Un sourire discret flottait sur ses lèvres.
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Max Stranger
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeSam 5 Mar - 14:45

Max était arrivé non loin de la jeune femme lorsqu'il la vit le repérer. Elle eut un sourire fin, que Max interpréta comme sympathique. Elle n'avait pas l'air à sa place dans un tel endroit, mais y semblait intégrée avec un suprême naturel. Clairement, elle avait l'habitude de rendre ce genre de visite. Au loin, Max entendit des bruits de lutte et des cris. Canaliser la terreur de personnes déstabilisées n'était pas sans risque.

Haley : - Cela ne vous arrive jamais de vous demander si les soignants ne sont pas aussi fous que leurs patients ?
Max : - Les fous sont rarement ceux que l'on croie, mademoiselle.

Il se gifla mentalement, se rappelant qu'il devait arrêter de toujours parler avec un ton patricien et des manières aussi paternalistes. Les gens autour de lui percevaient souvent cela pour de l'arrogance, et Max ne tenait pas à faire mauvaise impression dès qu'il ouvrait la bouche.

Haley : - Haley James, un centre psychiatrique n'est pas l'endroit idéal pour des rencontres mais je suis enchantée, monsieur.

Max : - Moi de même. Max Stranger. Il semblerait que votre visite non plus n'aie pas donné de grands résultats... J'ai vu que votre ami avait été emmené, et...

? : - Haaaaaaaaaaaleeeeeeey !!!
Haley : - Dommage...

Max sursauta, avant de manquer de s'effondrer quand un véritable boulet de canon humain le bousculait violemment pour se jeter au cou de la jeune James. Max, après avoir repris ses esprits, observa la patiente qui faisait preuve d'une telle exubérance. Immédiatement, un autre des défauts du Gallois entra en action: il classifia la jeune inconnue, l'enfermant dans une case.

Il avait longtemps travaillé à changer cette manie détestable, mais n'était jamais parvenu à faire en sorte que son esprit ressemble à autre chose qu'une série de sections soigneusement cloisonnées, et il en allait de même pour les personnes. Celle-ci souffrait clairement de névrose, elle semblait tellement joyeuse, cela était si décalé avec le cadre qu'il en émanait presque quelque chose de malsain. Max se reprocha rapidement de telles pensées et se dit que finalement, elle devait être un des rares rayons de soleil de cette bâtisse lugubre.

Haley : - Tu pourrais au moins t'excuser auprès de monsieur, Viona.

Max, un peu désarçonné, vit Haley prendre doucement ladite Viona pour lui préciser en riant:

Haley : - T'excuser, ça ne veut pas dire lui sauter dessus comme tu viens de me le faire.
Viona : - Pardon monsieur !!
H : - Voilà.
V : - Tu vas bien Haley ? C'est qui le monsieur ? Il fait beau dehors non ? J'aimerai bien sortir mais le vieux ne veut pas !
H : - Une question à la fois, veux-tu.
V : - Bon, bon... Alors tu vas bien ?
H : - Très bien oui. Et toi ?
V : - Moi, je vais toujours bien !
H : - Je vois cela oui. Le « vieux » ne veut pas que tu sortes ?
V : - Non. Il a dit qu'une légère d'esprit comme moi lâchée dans le parc, c'était tenter le diable. Mais c'est stupide de dire ça !
H : - De tenter le diable ? C'est une expression courante.
V : - Je sais, sauf qu'y a pas de diable ici.
H : - Ah bon ?
V : - Bah non. Il faudrait dire : « tenter Arkan ».

Wôa! Max n'avait même pas eu le temps de dire qu'il n'y avait rien de grave que les deux jeunes femmes avaient terminé leur dialogue, qui ressemblait davantage à une bande sonore passée en accéléré. Il était peut-être rapide, mais sur ce coup-là, Stranger devait bien avouer qu'il était complètement largué. Cependant, la dernière réplique sonna un instant à ses oreilles avec un accent presque prophétique, qui le fit frissonner. Ceux qu'on appelait les fous avaient bien souvent un seul problème: une trop grande empathie. Ils ressentaient les choses à un degré inimaginable, repérant les êtres mauvais des autres, et ce, instinctivement.

Alors que Viona avait un rire fluet et charmant, Max remarqua qu'Haley était soudain devenue grave. Elle aussi semblait impressionnée par la remarque de son amie. En tant qu'artiste, se dit Max, elle devait elle aussi avoir une sensibilité au-dessus de la moyenne, et devait avoir détecté ce petit quelque chose dans l'atmosphère, qui rendait Arkan absolument unique. Un médecin âgé s'approcha d'eux, et vint aussitôt auprès de Max.

Psychiatre : - Je suis vraiment navré, croyez le bien, de voir que la patiente 28 vous a ainsi importuné.
Viona : - Tu as vu, Haley, le vieux m'appelle encore 28.
Haley : - J'ai entendu oui.
Psychiatre (d'un ton cassant) : - Mademoiselle, je n'ai rien contre vos visites aux patients, qui semblent d'ailleurs bien plus efficaces que toutes nos thérapies. Mais veillez à ne pas déranger les autres visiteurs !
Haley (l'écoutant à peine) : - Oui, oui.
Max (froidement) : - Il n'y a pas de mal, docteur, j'accompagne seulement mon amie pour sa visite d'aujourd'hui.

Il n'avait rien à reprocher au médecin, mais n'appréciait guère le fait qu'un psychiatre nie avec tant d'ostentation l'identité de ses propres patients. Cela marquait bien un caractère hautain, égocentrique et méprisant. Etre en charge d'un hôpital psychiatrique dans une ville telle qu'Arkan devait sans doute lui déplaire au plus haut point. Max vit alors Viona se planter devant lui et l'observer droit dans les yeux, ou plutôt, Max dut baisser la tête pour pouvoir croiser son regard, la patiente mesurant bien vingt centimètres de moins que lui. Elle avait un air mortellement sérieux.

Viona : - Vous devez sans doute me prendre pour une folle, vous aussi.
Max (après une seconde) : - Je crois que j'aurais bien plus ma place ici que vous, si je répondais oui.

De fait, ce qu'il avait traversé lui aurait ouvert en grand les portes d'un tel établissement. Mullen lui-même n'avait fait qu'effleurer le monde où baignait Max, et en était ressorti touché au plus profond de son esprit. A coté d'eux, le médecin poussa un soupir exaspéré et s'adressa à Viona avec une certaine rudesse:

Psychiatre : - Maintenant, il faut partir 28. Tu sais que ton heure de thérapie a été avancée pour aujourd'hui.
Viona : - Ah bon ? Pourquoi ?
Psychiatre : Le patient 83 n'est pas en état. Et son médecin n'est plus en état non plus d'ailleurs...
Haley : - Quelle idée aussi de le mettre face à sa terreur.
Psychiatre : - Laissez faire les médecins, voulez-vous.
Viona : - On y va ou pas, le vieux ?

Ils s'éloignèrent après que le vieil homme eut salué les deux visiteurs, le médecin en bougonnant dans sa barbe, et la jeune femme en sautillant joyeusement. Elle se retourna vers Haley et Max.

Viona : - Au revoir Haley. Au revoir monsieur.

Max secoua la main dans sa direction en signe d'adieu. Il avait vu, ou avait cru voir dans les yeux de Viona quelque chose qui l'avait profondément troublé, et mit très mal à l'aise, comme une sorte d'avertissement...

Le silence retomba lorsque le couple mal assorti fut dehors, laissant Max et Haley seuls. Stranger resta figé un instant, perdu dans ses pensées, les lèvres serrées en une fine ligne blanchâtre. La plupart des patients semblaient terrorisés par quelque chose, et d'après ce qu'il avait compris, et retiré de ses recherches, il craignait de deviner quoi.

Se retournant, il vit que Haley avait reposé son chapeau melon sur sa tête et souriait. Un peu stupidement, il se dit que ce genre de chapeau était rare, sur la tête d'une jeune femme, mais qui était-il pour juger? Il tenta de briser le silence qui devenait gênant.

Max : - Désolé de m'être présenté comme proche de vous, mais je n'ai pas pu m'empêcher de clouer le bec à ce sale type.
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeSam 5 Mar - 16:59

(hum...désolée c'est un peu court >.<)

Max : - Désolé de m'être présenté comme proche de vous, mais je n'ai pas pu m'empêcher de clouer le bec à ce sale type.
Haley : - Je vous en prie, monsieur Stranger, vous lui avez remarquablement rabaisser son égo. Pour reprendre là où nous avons été arrêtés, il est vrai que les fous sont la plupart du temps ailleurs que dans un asile. A vrai dire, j'ai réussi à obtenir quelque chose d'assez intéressant de ma première visite. Et un nouvel élément s'y ajoute grâce la demoiselle qui vient de nous quitter.

Elle se tourna vers lui. Décidément, elle-même qui n'était pas si petite que cela se trouvait ridiculiser par la taille de Stranger. Malgré elle, son regard d'artiste le détailla de la tête aux pieds, prise d'une furieuse envie de le dessiner, sans doute à cause de ce mélange étrange de sentiments qu'il dégageait. Sachant cependant se maitriser, elle se contenta de sourire.

Haley (léger rire) : - Alors comme cela, vous auriez votre place ici, vous aussi ? Si vous saviez le nombre de fois où ils ont voulu me faire passer des tests parce qu'ils me jugent totalement dérangée. Mais qui n'est pas dérangé un minimum dans cette ville ?

La jeune femme haussa un sourcil et détourna la tête, elle était surprise. En général, elle ne se mettait pas à parler comme cela sans mieux connaître la personne qu'elle avait en face d'elle. Cela venait sans doute des restes du passage de la jeune folle survoltée. Ou alors était-elle vraiment de bonne humeur. C'était peut être cela. Et puis son interlocuteur avait joliment imposé le silence au médecin, ce qui était non négligeable. En cette belle journée, Haley retrouvait l'état d'esprit qu'elle avait eu à Vienne. Une autre ville chassait Arkan la maudite de son esprit. Une ville de vie, une ville sublime. Elle en gardait un tableau accroché dans son salon, une vue de Vienne de nuit. A cet instant, elle croyait même pouvoir y retourner, revoir quelques proches, respirer le bon air de l'extérieur.

Bon dieu, il faut que j'arrête de rêver éveiller. C'est totalement stupide ! Et puis je n'ai pas que ça à faire.


Une secrétaire approcha, le bruit de ses talons aiguilles déchira le silence avec un cliquetis odieux. Elle avait au visage un expression que manqua de peu de faire hurler de rire la poète : c'était un mélange de dédain, de tentative de séduction, de pseudo-sympathie et de fatigue. Haley croyait voir un caricature vivante avancée vers elle avec un décolleté plongeant. L'archétype de la secrétaire jeta un coup d'œil aguicheur à Stranger avant de dire de sa voix nasillarde :

Secrétaire : - C'est la fin des heures de visite, vous devez partir main'nant.
Haley : - L'invitation est si superbement formulée, mademoiselle, j'en suis émue. Bonne journée.

Elle se mordit la lèvre pour retenir son rire face à la moue de la jeune femme qui repartit, marchant dans un équilibre affreusement instable sur ses talons. Le centre psychiatrique du Bon-Sauveur devait embauchait ce qui lui tombait sous la main. Rares étaient les personnes voulant travailler avec des fous, parmi les fous dans une ville respirant la folie. Ils avaient pourtant tellement de choses à dire. La matinée touchait déjà à sa fin et à l'approche de midi, l'estomac de la jeune femme commençait à s'impatienter mais restait silencieux. Ce qui la consternait majoritairement dans cette ville, ce n'était pas le taux de criminalité, le nombre de morts par jour mais bien les phrases au lyrisme émouvant comme celle de la secrétaire. C'est sans doute pour cela qu'elle ne comprenait pas pourquoi sa poésie avait tant de succès.

Pour éviter une seconde intervention d'une collègue du secrétariat, Haley sortit tranquillement, tenant la porte à Stranger. Le soleil était à son zénith, jetant une lumière crue sur les rues. Il faisait presque chaud. La jeune femme rangea son écharpe dans son sac et décocha un sourire franc à son grand ami.

Haley : - Face à une si belle journée après quelques conversations follement intéressantes, je vous invite à boire un verre.

La jeune femme décida d'exploiter cette journée pour satisfaire un peu sa curiosité pour les autres habitants de cette ville. Ils n'étaient quand même pas tous drogués, dealers ou autres métiers à risques. Les petites informations qu'elle avait réussi à obtenir de ses deux visites l'avaient fortement satisfaite, elle avait de la matière pour travailler à présent.
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Max Stranger
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeSam 5 Mar - 20:43

HJ : J'ai rien à dire, comme tu peux le voir ^^
DJ:

Max : - Désolé de m'être présenté comme proche de vous, mais je n'ai pas pu m'empêcher de clouer le bec à ce sale type.
Haley : - Je vous en prie, monsieur Stranger, vous lui avez remarquablement rabaisser son égo. Pour reprendre là où nous avons été arrêtés, il est vrai que les fous sont la plupart du temps ailleurs que dans un asile. A vrai dire, j'ai réussi à obtenir quelque chose d'assez intéressant de ma première visite. Et un nouvel élément s'y ajoute grâce la demoiselle qui vient de nous quitter.

Max observa un instant Haley avec un regard perçant. Y avait-il la moindre chance qu'elle aussi suive le même genre de piste que Max, avec le même objectif? Une chance sur mille? Sur un million? Il la vit l'examiner soigneusement, de haut en bas et de bas en haut, avec un petit sourire aux lèvres. A quoi pensait-elle à ce moment?

Haley (léger rire) : - Alors comme cela, vous auriez votre place ici, vous aussi ? Si vous saviez le nombre de fois où ils ont voulu me faire passer des tests parce qu'ils me jugent totalement dérangée. Mais qui n'est pas dérangé un minimum dans cette ville ?
Max : - Personne de sain ne peut se trouver ici. On y vient pour rechercher quelque chose, parce qu'on a tout perdu, ou pour tout y perdre...

Encore une phrase sibylline, dont Max lui-même ne comprenait pas entièrement le sens. Pourquoi en sortait-il à tout bout de champ? Qu'est-ce qui n'allait pas avec lui? Finalement, il devrait peut-être demander une chambre dans ce charmant établissement... Un cliquetis saccadé lui fit tourner la tête, rompant le contact visuel avec Haley. C'était peut-être une chance, ça l'empêcherait probablement de révéler trop de choses d'un simple regard.

Une femme maquillée comme une voiture volée s'approcha d'eux, tentant de se donner un air charmeur et intéressant, qui adressa un regard incendiaire à Max. Mais un incendie ne peut rien contre un glacier, glacier qui transparaissait dans le regard polaire de Stranger. Il honnissait ce genre de femme, sans avoir de motif profond et réel. C'était purement instinctif.

Secrétaire : - C'est la fin des heures de visite, vous devez partir main'nant.
Haley : - L'invitation est si superbement formulée, mademoiselle, j'en suis émue. Bonne journée.

Sans un mot, Max regarda la secrétaire s'éloigner, pariant plus ou moins cruellement sur une rupture brutale d'un des deux talons aiguilles sur lesquels il la voyait chanceler. Petit jeu malsain, mais tellement satisfaisant! Les deux camarades sortirent d'un même pas, et Max eut une petite surprise en voyant Haley lui tenir la porte pour sortir, inversant les rôles auxquels Max était habitué. A l'extérieur, le soleil réchauffa son visage, lui arrachant un petit soupir de soulagement. Il avait pu en sortir, une fois de plus. Etre entouré de tant de folie, ou tant de sagesse le mettait mal à l'aise.

Haley : - Face à une si belle journée après quelques conversations follement intéressantes, je vous invite à boire un verre.

Max : - Ce sera avec plaisir, mais alors, laissez-moi vous inviter.

Une discussion avec une personne inconnue quelques minutes à peine auparavant pourrait peut-être se révéler agréable, dénuée de ce ton morbide et entendu que Max ne connaissait que trop. Pas question de monstres, de mythologie abominable ou de crimes sanglants. Juste un verre.
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Haley James

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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeSam 5 Mar - 22:56

Haley : - Face à une si belle journée après quelques conversations follement intéressantes, je vous invite à boire un verre.

Max : - Ce sera avec plaisir, mais alors, laissez-moi vous inviter.

Haley : - Je vous propose un bar assez tranquille, qui n'est pas très loin.

Elle se mit donc en route, le pas tranquille. La jeune femme connaissait très bien l'étendue des quartiers Est. Dès son arrivée, elle avait exploré les environs, noué quelques liens avec d'autres artistes, découvert de rares endroits oubliés de la ville où elle se plaisait à écrire. Les autres quartiers l'intéressaient beaucoup moins, il semblait que l'Est était la seule partie de la ville qui valait le déplacement. Les anciens bâtiments offraient aux bons observateurs des trésors d'architecture, des finissions délicates aux balcons ou entourant les fenêtres. Les ombres donnaient un air mystérieux aux hautes façades. Haley adorait ces quartiers pour exercer son petit talent à la peinture, il y avait énormément de jeux entre l'ombre et la lumière, les couleurs changeantes durant la journée, les formes que prenaient les bâtisses la nuit. Et bien sûr, la cathédrale qu'elle avait encore visité le matin même. En regardant l'heure, elle pensa au prêtre qui devait être entrain de boire le thé chez quelques fidèles.

Le bar en question était un territoire occupé exclusivement par les artistes. Si les dealers avaient plus d'une fois essayé d'en faire une de leur tanière glauque, ils ne s'étaient pas laissés faire. L'art se poursuivait même dans le sang. De guerre lasse, les gros bras élurent domicile dans un autre café. La terrasse était petite, quelques tables à nappe blanche et chaises, pour ne pas déranger les passants. L'intérieur était bien plus spacieux. Au centre de la salle trônait un piano à queue, autour les tables étaient disposées un peu n'importe comment, bousculées en permanence par les artistes qui se réunissaient. Des tableaux de toutes les tailles ornaient les murs, des partitions étaient encadrées ainsi que des textes. Le comptoir s'étendait sur toute la largeur du fond, offrant des tabourets au design original aux clients. L'ambiance était tamisée, s'éclairant au fur et à mesure qu'on se rapprochait du piano qui était sous la lumière crue d'un spot.

Un groupe de jeunes gens faisaient une partie de cartes dans un coin, les serveurs fumaient paisiblement sur la terrasse. L'ambiance était très détendue. Haley se planta devant eux et prit une voix sévère, imitant le patron qui s'était visiblement absenté.

Haley : - Dites donc, les jeunes, au lieu de gaspiller votre vie à fumer, y a pas des clients qui vous attendent en salle ?
Serveur (en riant) : - Non, « patron ».
Haley (reprenant son ton normal, un peu moqueur) : - Si, il y en a deux.

Sur ces mots, elle entra dans la salle et s'installa à une table près d'une grande fenêtre ouverte pour profiter du beau temps sans être dérangée par le mouvement continuel des passants. La jeune femme retira son manteau, elle portait ce jour-là une veste de costume sur une chemise blanche, ensemble très classique. Et sur le revers de sa veste se trouvait une petite broche en forme de lyre. Elle posa son chapeau melon et son sac sur la chaise à côté d'elle pour en sortir immédiatement son bloc note et un crayon, réflexe naturel chez elle.

Serveur : - Que puis-je servir à mademoiselle ?
Haley : - Un café viennois.
Serveur : - Comme d'habitude donc. Et monsieur, que prendra-t-il ?

Pendant que Stranger prenait sa commande, Haley avait déjà le crayon à la main, coloriant légèrement un coin de la page blanche de son bloc. Elle regarda pensivement par la fenêtre la flèche de la cathédrale qui ne se situait pas très loin. En terrasse, un chanteur nouveau dans la haute sphère des grands, s'était installé. Il jouait quelques accords à la guitare, écrivant une nouvelle chanson. Il ne faisait aucun doute que son brouillon terminé et recopié au propre, celui-ci terminerait encadré sur l'un des murs du bar. Le patron passa devant lui en saluant amicalement. Grand homme aux cheveux grisonnants, il surveillait son établissement avec sévérité, interdisant formellement la moindre altercation. Le seul jour où il avait fracassé lui-même une chaise sur le crâne d'un autre, ce fut lorsqu'un groupe de colosses aux intentions louches le menacèrent de tout faire brûler s'il ne les acceptait pas. Ils s'étaient trompés d'homme, ce gérant là n'était pas du genre à se laisser impressionné, ayant un passé de dealer tout à fait honorable. Il salua Stranger et la poète avec la même politesse amicale et reprit sa place derrière le comptoir. En voyant le patron revenir, les serveurs avaient cessé leur fumerie, reprenant leur poste avec empressement.

Le jeune homme, avec des mèches de cheveux aux couleurs singulières, qui s'occupait de les servir apporta la commande.

Serveur : - Voici pour mademoiselle. Et voilà pour monsieur.

Haley le remercia et goûta avec délice la mousse de son café. C'était une des spécialités du bar, sans compter le nombre extravagants de cocktails que le patron se plaisait à inventer, innovant totalement dans le mélange des saveurs et des couleurs. La jeune femme jeta un rapide coup d'œil à Stranger et ses doigts se mirent immédiatement en route. Ils commencèrent par dessiner la fond de la salle, la fenêtre, soignant particulièrement les zones d'ombres pour que les objets s'en détachent.

Haley : - Je viens régulièrement ici pour écrire. C'est assez incroyable à dire, mais c'est un des endroits les plus sûrs que je connaisse d'Arkan, ce qui n'est pas peu dire vous en conviendrez.

Elle esquissa un sourire, regardant brièvement la feuille où le crayon traçait à présent les contours de la fenêtre et ce qui se passait au dehors. Rapportant son attention sur Stranger, elle crut bon de justifier, un peu gênée.

Haley : - Ne prenez pas mal le fait que je dessine en vous parlant, c'est une sorte de réflexe, j'ai des doigts qui n'aiment pas le repos.

Avec un léger rire, elle acheva le décor pour s'attaquer à son interlocuteur, commençant par dessiner son costume. Son crayon revenait plusieurs fois sur la table, n'étant visiblement pas satisfait des finissions.
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Max Stranger
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeDim 6 Mar - 15:05

Haley : - Face à une si belle journée après quelques conversations follement intéressantes, je vous invite à boire un verre.

Max : - Ce sera avec plaisir, mais alors, laissez-moi vous inviter.

Haley : - Je vous propose un bar assez tranquille, qui n'est pas très loin.

Max : - Après vous.

Max emboîta le pas à Haley, la suivant sagement dans le quartier Est, quartier que, mine de rien, sa couverture de flic l'avait empêché d'explorer plus avant. Il ne connaissait pas Arkan aussi bien que Londres ou New-York, et n'aurait pu dire où se trouvait exactement tel ou tel établissement. Il le regrettait un peu, sentant confusément que cette zone de la ville en recelait plus ou moins l'âme. On y devinait la marque de ceux qui y avaient vécu dans le passé, les bâtiments portaient la patine du temps... Stranger n'était guère artiste dans l'âme, mais fut sensible à l'atmosphère locale.

Le bar où l'avait guidé Haley ne ressemblait en rien à un refuge glauque et malsain. Au contraire, l'ambiance était feutrée et paisible, la décoration simple et confortable. Un véritable repaire d'artistes, qui y avaient laissé leur marque: partitions, textes encadrés, et un gros piano à queue, éclairé en plein par un spot, au centre de la salle. Max repéra les serveurs, en train de fumer et de discuter calmement sur la terrasse, et vit Haley se diriger vers eux d'un pas décidé.

Haley : - Dites donc, les jeunes, au lieu de gaspiller votre vie à fumer, y a pas des clients qui vous attendent en salle ?
Serveur (en riant) : - Non, « patron ».
Haley (reprenant son ton normal, un peu moqueur) : - Si, il y en a deux.

Avec un rire, Max suivit la jeune femme vers une table éloignée des passages importants, juste à côté d'une fenêtre. Stranger, de là où il se tenait, pouvait admirer un paysage urbain dénué de toute forme de menace, chose rarissime dans une ville telle qu'Arkan. Il posa son Fedora et son chapeau à côté de lui, et retira ses gants de cuir, révélant ses gants de coton. La jeune femme, qui venait de sortir un bloc-note et un crayon, n'allait sans doute pas manquer de les remarquer. De toute manière, l'explication de Max était déjà toute trouvée, depuis un bon moment.

Serveur : - Que puis-je servir à mademoiselle ?
Haley : - Un café viennois.
Serveur : - Comme d'habitude donc. Et monsieur, que prendra-t-il ?
Max : - Un thé rouge, s'il vous plaît.

L'homme s'éloigna rapidement après avoir acquiescé. Pour une fois, Max avait choisi autre chose que son sempiternel café noir, sentant son estomac se révulser à cette idée. Un homme assis sur une petite estrade, jouait paisiblement de la guitare, alors qu'un quinquagénaire un peu ventripotent passait rapidement entre les tables, saluant ses clients. Sûrement le patron, vu la façon dont les serveurs reprirent leur travail avec précipitation. Max eut un sourire léger en voyant que son amie n'écrivait pas, mais commençait à dessiner. Le serveur revint.

Serveur : - Voici pour mademoiselle. Et voilà pour monsieur.
Max : - Merci.

Soulevant la tasse, il huma un instant le parfum prononcé du breuvage. Fruité, puissant... Avant même de le goûter, il l'apprécia énormément. Une gorgée le lui confirma, alors que le thé brûlant descendait dans sa gorge. Il remarqua alors que Haley, face à lui, se mettait à dessiner le bar. Elle allait probablement lui tirer le portrait, ce qu'il ne supportait pas en temps normal. Mais après tout, pouvait-il la considérer comme une menace? Cela aurait non seulement été grotesque, mais insultant envers elle. Stranger n'avait rien du dragueur invétéré, mais il estimait que toutes les femmes ne pouvaient se comparer. Haley avait l'air d'une étudiante un peu rêveuse, pas d'un redoutable assassin!

Haley : - Je viens régulièrement ici pour écrire. C'est assez incroyable à dire, mais c'est un des endroits les plus sûrs que je connaisse d'Arkan, ce qui n'est pas peu dire vous en conviendrez.

Max : - C'est certain. J'ai rarement vu une ville aussi sordide, comme si quelque chose empêchait le bonheur de s'y installer...

Il perdit un instant son regard, fixant un point dans le vide, par la fenêtre. Au loin, la flèche de pierre de l'église se découpait, phare dans la nuit pour les âmes perdues de cette ville damnée. Si ce qu'il pensait était cachée sous Arkan, alors la ville n'était plus seulement damnée, mais condamnée. Il avait vu ce qui s'était passé à Vostok, à New-York, ou sur cette petite île privée de l'Océan Indien... Tout avait fini par s'effondrer, ne laissant qu'un immense cratère. La voix de son amie le tira de sa torpeur.

Haley : - Ne prenez pas mal le fait que je dessine en vous parlant, c'est une sorte de réflexe, j'ai des doigts qui n'aiment pas le repos.

Max : - Pas de problème, l'habitude de juger ne fait pas partie de mes défauts! Je suis tenté de dire que vous êtes dessinatrice ou écrivain, mais quelque chose me dit que ce n'est pas le cas... Sans vouloir vous offenser, vous avez l'air plus... comment dire...

Il chercha ses mots pendant une seconde, ne sachant exactement comment qualifier la jeune femme.

Max : - ...plus élevée, je dirais. Je tablerais sur poète. Seuls les poètes parviennent à capter les harmoniques de l'esprit, aussi bien en dessin qu'en écriture, à traduire en mots des sensations totalement abstraites.

Attendant la réponse, il avala une gorgée de thé, ne sachant comment qualifier Haley avec exactitude. Elle semblait radicalement différente de la moyenne.
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeDim 6 Mar - 17:34

Haley : - Ne prenez pas mal le fait que je dessine en vous parlant, c'est une sorte de réflexe, j'ai des doigts qui n'aiment pas le repos.

Max : - Pas de problème, l'habitude de juger ne fait pas partie de mes défauts! Je suis tenté de dire que vous êtes dessinatrice ou écrivain, mais quelque chose me dit que ce n'est pas le cas... Sans vouloir vous offenser, vous avez l'air plus... comment dire...

La jeune femme redressa la tête, intriguée. C'était bien la première fois qu'on essayait de deviner ce qu'elle était. Avec sa discrétion, personne ne s'était jamais posé la question. Son crayon restait en suspension au-dessus de la feuille.

Max : - ...plus élevée, je dirais. Je tablerais sur poète. Seuls les poètes parviennent à capter les harmoniques de l'esprit, aussi bien en dessin qu'en écriture, à traduire en mots des sensations totalement abstraites.

Haley : - Eh bien ! C'est tout à fait cela. Je suis poète.

Un grand sourire étira ses lèvres. Pendant longtemps elle ne s'était pas estimée digne de porter le nom de « poète ». Elle jugeait ses écrits médiocres. Ce fut un professeur français et ami de la famille qui lut attentivement ses quelques premiers poèmes, contempla en professionnel ses aquarelles avant de s'exclamer :

Professeur : - Il y a de la poésie dans tout ce que tu fais Haley ! C'est incroyable !


La jeune fille l'avait alors regardé sans oser le croire. Elle espérait depuis toujours pouvoir évoluer dans un monde purement artistique. La « pureté de son âme » comme le disait son professeur de dessin, la rendait incompatible avec n'importe quel travail en bureau ou autre. Haley n'avait pas prévu à cette époque de rentrer dans les rangs de la Mafia Rouge. Elle ne souhaitait qu'une reconnaissance de son talent, de son art qu'elle tentait de porter le plus haut possible, élevant les mots jusqu'aux cieux. Quand elle vivait encore à Vienne, la jeune poète avait publié un premier recueil qui lui avait valu de l'admiration, mais elle n'en était pas encore satisfaite. Lorsqu'elle fut employée par la mafia russe, elle laissa de côté la poésie sans savoir que dans un coin de son esprit mûrissait sa plume. C'est en arrivant à Arkan qu'elle s'était rendu compte qu'elle se rapprochait de plus en plus de ce qu'elle voulait.

Haley : - Quand je suis arrivée, je me suis dit que la poésie n'avait pas de place dans cette ville. Comme vous l'avez très bien exprimé, il semblerait que quelque chose empêche le bonheur de s'y faire une place, d'être à la portée des habitants. Étrangement, c'est dans un lieu sans lumière comme Arkan que ma poésie se développe le mieux.

Ce fait lui avait longtemps parut étrange mais elle s'y était habituée. Tandis qu'ils discutaient, les doigts de la jeune femme commençait à dessiner Stranger. Ils hésitaient sur l'expression qu'ils allaient donner à son visage. Tout en y réfléchissant, ils dessinèrent la tasse de thé posée devant lui. Revenant plusieurs fois au visage, le crayon semblait décider. Il commença par les yeux : un regard clair couleur d'acier qui devaient sans aucun doute s'enfoncer comme deux lames glacées dans les yeux de la personne en face de lui pour lire en elle comme dans un livre. Mais à cet instant, ce n'était pas le cas. Il y avait une petite touche de rêverie assombrie par des souvenirs qui semblaient devant lui lorsque Sranger avait regardé par la fenêtre un point lointain. La jeune femme se rendit seulement compte à cet instant des gants qu'il portait. Le crayon revint alors sur les mains pour y donner quelques plis afin de mieux rendre le tissu. Ceci fait, il acheva le visage avec une extrême dextérité, chaque coup de crayon semblait donner un peu plus de réalisme au dessin, un peu plus de vie. Haley ne se rendait pas vraiment compte de la particularité de ses œuvres graphiques qui prenaient un peu de la réalité pour que la scène représentée soit vivante. On lui en faisait souvent l'éloge sans qu'elle le comprenne. Satisfaits de leur création, ses doigts posèrent le crayon.

Haley : - Il est vrai qu'à première vue, c'est une ville très glauque. Mais en furetant à droite et à gauche, j'ai découvert quelques endroits qui contrastent totalement avec le reste. Ce sont des sortes d'îles isolées, oubliées. Dans le centre du Bon-Sauveur, par exemple, il y en a une.

Elle buvait son café viennois à petites gorgées en promenant son regard sur les passants. Ils avaient tous un air anxieux, inquiet, certains se retournaient même parfois pour voir s'ils n'étaient pas suivis. La peur enfouie dans les besoins de la vie quotidienne se lisait dans leurs yeux. Dans les quartiers Est, les habitants restaient cependant relativement paisibles la journée et même la nuit. Ils n'étaient inquiets que quand ils se rendaient ailleurs, sortant des ombres rassurantes des anciens bâtiments pour se trouver face à la modernité criarde et intimidante des quartiers Nord ou dans le centre ville. Alors que ces lieux étaient encore plus éloignés de la banlieue.

Un miaulement. Un chat s'installa sur le rebord de la fenêtre. Son pelage sombre luisait au soleil. Il regardait vers l'intérieur du bar et posa son regard sur la jeune femme. Celle-ci récupéra de la crème sur sa cuiller que le félin s'empressa de lécher. Haley le présenta à Max, avec une voix faussement mécontente.

Haley : - Cher ami, je vous présente mon chat qui a dû se sauver en passant par le balcon. Il t'arrivera une bricole un de ces jours, petit explorateur inconscient !

L'animal avait une lueur de gourmandise dans le regard, se fichant totalement de que sa maitresse pouvait lui dire. Il s'étira, se roula en boule dans l'intention très nette de faire une petite sieste au soleil, ronronnant. Les doigts de la jeune femme reprirent alors le crayon pour ajouter le chat sur le dessin mais d'une manière plus schématisée : une boule noire avec deux triangles pour les oreilles avec un regard innocent. Elle représentait souvent son compagnon ainsi, lui donnant un petit air comique dans sa paresse féline. Ceci fait, elle demanda une autre cuiller à un serveur, la sienne était prise au piège entre les pattes de l'animal.
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeDim 6 Mar - 19:55

Haley : - Eh bien ! C'est tout à fait cela. Je suis poète.

Simultanément, un sourire apparut sur le visage des deux convives. Max n'avait au final pas perdu tous ses réflexes de profileur! Mais l'air qu'arborait la jeune femme, la forme de ses mains, le ton de son discours... Stranger n'avait pas eu grand mérite! Dans l'autre sens, il se demanda si la jeune femme avait la moindre idée de ce que lui pouvait faire de sa vie, mais le savait-il lui-même? Flic, infiltré envoyé par le MI5, agent d'un groupe supra-gouvernemental? Comment savoir? Un instant, Max se demanda pourquoi une jeune poète apparemment pleine de vie et de talent était venue s'enterrer à Arkan, une ville des plus sordides.

Haley : - Quand je suis arrivée, je me suis dit que la poésie n'avait pas de place dans cette ville. Comme vous l'avez très bien exprimé, il semblerait que quelque chose empêche le bonheur de s'y faire une place, d'être à la portée des habitants. Étrangement, c'est dans un lieu sans lumière comme Arkan que ma poésie se développe le mieux.

Max s'abstint de dire trop de choses, bien que l'envie fût très forte.

Max : - On dit parfois que certaines choses peuvent être stimulantes pour l'esprit. Savez-vous ce qu'est une galerie à écho? Une personne murmure à une extrémité d'une galerie, et une autre, située à une quinzaine de mètres, entend parfaitement ses paroles, alors qu'une autre qui est à peine à un mètre n'entend rien. Il paraît que cela peut s'assimiler aux pensées.

Il but une nouvelle gorgée de thé.

Max : - J'ignore si c'est vrai, toutefois.

Face à lui, Haley posa le crayon. Max baissa les yeux et vit une reproduction parfaite de lui-même, juste avant de réaliser à quel point les gens semblaient le voir comme quelqu'un de renfermé. Les yeux dessinés avec dextérité ressemblaient à deux revolvers chargés, prêts à être vidés sur la première personne passant par là. Avait-il vraiment l'air aussi fou? L'était-il?

Haley : - Il est vrai qu'à première vue, c'est une ville très glauque. Mais en furetant à droite et à gauche, j'ai découvert quelques endroits qui contrastent totalement avec le reste. Ce sont des sortes d'îles isolées, oubliées. Dans le centre du Bon-Sauveur, par exemple, il y en a une.

Max : - Le Bon Sauveur? Vous me surprenez! Personnellement, cet endroit me donne la chair de poule, je déteste les lieux comme celui-là, où les uns observent les autres au prétexte qu'ils portent des blouses blanches... Pour moi, ce serait plutôt la bibliothèque de l'Université. On a pas idée des trésors que l'on peut trouver là-bas! Des voyages aux confins de l'Univers humain enfermés sous des couvertures au rabais...

Un miaulement attira son attention. Tournant les yeux, Max repéra un chat sombre qui les observait. Haley prit sa cuillère couverte de mousse et la tendit à la bête, avant d'ajouter:

Haley : - Cher ami, je vous présente mon chat qui a dû se sauver en passant par le balcon. Il t'arrivera une bricole un de ces jours, petit explorateur inconscient !

Max eut un sourire amusé en voyant le chat se lover avec sa cuillère, les moustaches couvertes de mousse de café. Alors que Haley réclamait une cuillère propre au serveur, Max repéra une forme familière. De l'autre côté de la rue, il vit le Corbeau, avec sa tache sur le bec. Ainsi, lui aussi avait amené "son" animal... Une pensée étrange lui traversa l'esprit: le chat et le corbeau n'étaient-ils pas tout deux sensés pouvoir voir au-delà de ce que l'humain pouvait percevoir? Il se demanda ce que pouvait voir le chat lorsqu'il le regardait de ses grands yeux à pupille verticale.

Haley venait d'ajouter son chat sur le dessin, une grosse boule hérissée de deux petits triangles, arrachant un sourire à Max. Le bon gros chat, confortablement installé dans son panier...

Max : - Qu'est-ce qu'ils peuvent avoir de la chance, tout de même, vous ne trouvez pas?

Le corbeau émit alors un croassement lugubre. Cette bête allait-elle le poursuivre partout? Et surtout, pourquoi?
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeDim 20 Mar - 13:34

Haley : - Il est vrai qu'à première vue, c'est une ville très glauque. Mais en furetant à droite et à gauche, j'ai découvert quelques endroits qui contrastent totalement avec le reste. Ce sont des sortes d'îles isolées, oubliées. Dans le centre du Bon-Sauveur, par exemple, il y en a une.

Max : - Le Bon Sauveur? Vous me surprenez! Personnellement, cet endroit me donne la chair de poule, je déteste les lieux comme celui-là, où les uns observent les autres au prétexte qu'ils portent des blouses blanches... Pour moi, ce serait plutôt la bibliothèque de l'Université. On a pas idée des trésors que l'on peut trouver là-bas! Des voyages aux confins de l'Univers humain enfermés sous des couvertures au rabais...

Un croassement fit tourner la tête à Haley. Un corbeau les observait de loin, une tâche sur le bec. Stranger semblait bien connaître la bestiole lugubre qui agitait ses ailes. La jeune femme le rajouta en quelques coups de crayons sur son dessin.

Max : - Qu'est-ce qu'ils peuvent avoir de la chance, tout de même, vous ne trouvez pas?

Haley : - Sans doute.

Elle esquissa un sourire. Son esprit vagabondait, il avait fallu d'un mot de la part de Max pour qu'une porte s'ouvre dans l'esprit de la jeune femme. Elle se rappelait l'odeur des livres de la bibliothèque avec délice. Le corbeau ne bougeait plus, tout comme son chat. Le temps semblait s'être suspendu. Haley garda le silence pendant un instant encore. Un artiste au talent méconnu s'était installé derrière le piano, ses doigts faisaient couler une cascade de notes claires qui déborda par les fenêtres, s'étendant devant le café. Les passants tournèrent la tête, surpris par la présence de la musique dans les rues inquiétantes de la ville. L'étudiant derrière le piano paraissait totalement coupé de la réalité, le teint cireux et maladif. Tout son être était figé par la maladie, seules ses mains échappaient à cette raideur. Derrière son comptoir, le patron sourit avec des airs de pacha bien heureux.

Le musicien termina son morceau et poursuivit avec un autre style plus jazz pour donner une ambiance de piano bar. Haley esquissa un sourire.

Haley : - Pour reprendre ce que nous disions, la bibliothèque de l'Université, c'est tout à fait autre chose. Ce n'est pas une île c'est un univers.

Elle regarda longuement le fond de sa tasse, craignant d'ennuyer son interlocuteur avec son amour pour les livres. Mais en repensant bien à ses paroles, il était évident que c'était un lecteur assidu si ce n'était un passionné. Inclinant légèrement la tête pour perdre son regard dans l'étendue de l'azur, elle se perdit dans ses pensées exprimées à haute voix.

Haley : - Les livres, ce n'est pas la même chose. Un livre c'est bien plus que quelques pages couvertes de lettres noires et numérotées. C'est quelque chose de vivant. Un bon livre est un ouvrage où l'auteur a fait passer son âme, tout son être pour donner un sens à ce qu'il écrit et transmettre cette raison au lecteur. L'odeur du papier est différente pour chaque livre. Un roman policier n'a pas le même parfum qu'un essai. La fragrance est plus austère quand il s'agit de pensées profondes que de sentiments humains. Rien que la police utilisée est importante. Avez-vous déjà observé de près la Garamond ? Chaque lettre a été créée pour respecter les proportions de l'être humain. C'est tellement agréable à l'œil.

Ses doigts jouaient machinalement avec son crayon.

Haley : - La texture des pages est spécifique aussi. Le bruit qu'elles font quand vous les tourner, certaines craquent, d'autres claquent et d'autres encore murmurent. Je regrette le temps des reliures de cuir qui donnaient une touche de noblesse aux livres, en rajoutant aussi une discrète odeur plus musquée.

La cuiller que son chat tenait entre ses pattes tomba sur le sol avec un petit tintement. La jeune femme sursauta, tirée de sa rêverie. Elle mit quelques secondes à se rendre compte des paroles qui lui avaient échappées, son teint pâle virant au rouge pivoine. Elle replongea son regard dans la contemplation profonde du fond de sa tasse, visiblement très intéressante.

Haley : - J'espère que je ne vous ai pas ennuyé avec mon discours d'illuminée.

Avec un léger rire, un peu gêné, elle enleva la feuille de son bloc et signa le dessin. Au loin, des coups de feu retentirent. La ville était pleinement éveillée à présent. Quelque part dans ces rues, un individu malencontreux devait être entrain d'agoniser en regardant le chaud soleil de midi qui approchait. Impassible, Haley avait appris à ne plus tenir compte des échanges de tirs qui s'entendaient à travers les ruelles. C'était monnaie courante.

Le café se remplissait lentement de tous les types d'artistes qui existent au monde, certains avec un style tout à fait courant et d'autres extravagants dans leur tenue, un sourire provocateur aux lèvres. Haley leur jetait à peine un coup d'œil. C'était l'heure des musiciens, les écrivains arrivaient en général un peu plus tard et étaient nettement moins nombreux. L'ambiance s'échauffa rapidement, les conversations commencèrent à fuser dans tous les coins. Incommodé par tant de monde, le chat de la jeune femme s'étira en miaulant, sauta du bord de la fenêtre et prit le chemin du retour avec une démarche encore ensommeillé.

Haley : - Loin de moi l'idée de vouloir être indiscrète, mais comment avez-vous fait pour deviner ce que je suis ?

Son regard le détailla avec plus d'attention. Il était évident qu'elle n'avait pas en face d'elle un habitant commun de la ville qui finit tôt ou tard par se faire tuer dans une bagarre uniquement parce qu'il n'était pas au bon endroit au bon moment. Et puis les gants que Max portait l'intriguaient.

Pourquoi cache-t-il ses mains ?

Elle savait que cela ne la concernait aucunement. Jugeant bon de ne pas poser plus de questions, la jeune femme ravala sa curiosité. Après tout, il y avait beaucoup de personnes ayant des habitudes singulières dans la ville, alors porter des gants ce n'était pas extraordinaire. Du moins, elle se tenait ce discours pour se satisfaire. C'était bien trop dangereux de laisser libre cours à sa curiosité dans une ville comme Arkan.
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeDim 20 Mar - 15:32

Max : - Qu'est-ce qu'ils peuvent avoir de la chance, tout de même, vous ne trouvez pas?

Haley : - Sans doute.

Observant avec une pointe de rêverie le sinistre oiseau, Max ne vit pas le regard de la jeune femme se perdre dans le vague, un sourire fin aux lèvres. Plus un mot, plus un geste, le monde entier s'était figé, dans l'attente de quelque improbable mouvement qui romprait l'harmonie de cet instant. Comme pour conforter l'aspect irréel de la situation, un homme s'était installé au piano, et avait entamé un morceau doux et lent, incitant à la rêverie. Un ange passa dans la salle, imposant le silence, seulement brisé par les notes cristallines.

Après quelques instants, le musicien changea sans prévenir de style, passant à un morceau de jazz, qui, lui, incitait au contraire à la vie la plus fourmillante possible. Stranger aimait bien le jazz, énergique sans être agité.

Haley : - Pour reprendre ce que nous disions, la bibliothèque de l'Université, c'est tout à fait autre chose. Ce n'est pas une île c'est un univers.

Max : - Une porte ouverte sur un autre monde... Vous avez bien raison là-dessus.

Une nouvelle de Lovecraft lui passa par la tête, racontant l'histoire d'un jeune homme maladif trouvant une seconde vitalité dans l'observation de la flamme d'une étrange lampe à huile, où se dessinaient des paysages sublimes. Au final, le jeune homme disparut, et sa lampe avec lui, sans toutefois sortir de la chambre où il s'était reclus...

Haley : - Les livres, ce n'est pas la même chose. Un livre c'est bien plus que quelques pages couvertes de lettres noires et numérotées. C'est quelque chose de vivant. Un bon livre est un ouvrage où l'auteur a fait passer son âme, tout son être pour donner un sens à ce qu'il écrit et transmettre cette raison au lecteur. L'odeur du papier est différente pour chaque livre. Un roman policier n'a pas le même parfum qu'un essai. La fragrance est plus austère quand il s'agit de pensées profondes que de sentiments humains. Rien que la police utilisée est importante. Avez-vous déjà observé de près la Garamond ? Chaque lettre a été créée pour respecter les proportions de l'être humain. C'est tellement agréable à l'œil.

Max ne dit rien, essayant de maîtriser le tourbillon anarchique de ses pensées. Il comprenait la jeune femme assise face à lui. Plusieurs fois, il s'était assis face à sa feuille et à un stylo, avec dans l'idée de rédiger bien des choses, mais n'avait jamais su le faire. Peut-être était-ce l'inspiration qui faisait défaut, peut-être autre chose...

Haley : - La texture des pages est spécifique aussi. Le bruit qu'elles font quand vous les tourner, certaines craquent, d'autres claquent et d'autres encore murmurent. Je regrette le temps des reliures de cuir qui donnaient une touche de noblesse aux livres, en rajoutant aussi une discrète odeur plus musquée.

Il y eut un tintement métallique, venant de la cuillère que le chat avait laissée tomber au sol après l'avoir soigneusement débarbouillée, et faisant sursauter sa maîtresse. Elle sembla retomber brutalement sur terre, avant de rougir violemment. Max ignorait si ça venait de lui, mais il avait le don pour attirer les gens à ouvrir leurs esprits et à aller au bout de leurs pensées secrètes.

Haley : - J'espère que je ne vous ai pas ennuyé avec mon discours d'illuminée.

Max : - Non, bien sûr que non. Au contraire, ça fait plaisir de discuter avec quelqu'un qui à le sujet à cœur.

Des coups de feu claquèrent, secs et brutaux. Max, sans même y penser, identifia le type d'arme, un revolver de petit calibre, une arme d'amateur. Un petit truand minable dans une rixe, sans nul doute. Peut-être allait-il être appelé sur les lieux, avec pour mission de clôturer la zone... Max espérait ne pas avoir à y aller, à la fois pour ne pas quitter le cadre de ce charmant bar, et aussi par pure flemme. Avec le temps, il avait appris à se blinder contre la culpabilité.

Haley : - Loin de moi l'idée de vouloir être indiscrète, mais comment avez-vous fait pour deviner ce que je suis ?

Le regard distrait s'était fait perçant, et examinait Max avec attention, avant de se fixer sur la paire de gants fins que portait Stranger. Avec amusement, Max devina la suite des pensées de Haley. Pourquoi portait-il des gants? Comment l'avait-il cernée? Qui était-il en réalité? S'il avait pu répondre aux deux premières questions sans peine, il espérait bien que la troisième ne serait pas posée.

Max : - Je pourrais mentir, ou ne rien répondre, mais je vais être honnête avec vous. J'ai fait partie de l'Unité des Sciences du Comportement du FBI, il y a quelques années. Stage profitable, mais qui m'a laissé quelques mauvaises habitudes. Pour ce qui est d'avoir deviné votre profession, c'est un peu plus prosaïque. Tout d'abord, vous n'avez pas l'aspect de, mettons, une employée de bureau. Vous avez l'air plus méditative que ça. Ensuite, votre façon de vous exprimer avec clarté et élégance indique que vous travaillez dans le domaine littéraire. J'aurais pu tabler sur professeur, mais la double trace à vos poignets montre que vous les appuyez simultanément contre un rebord de meuble, un bureau, évidemment.

Doucement, il retourna les mains de la jeune femme, révélant deux traces rouges, une marquant chaque poignet, avant de remonter jusqu'à la pulpe des doigts fins de la jeune femme, le tissu des gants frôlant la peau.

Max : - Enfin, l'aplat de vos doigts indique que vous avez l'habitude de taper à la machine ou à l'ordinateur. Tout cela mis bout à bout indique que vous êtes écrivain, et quelque chose dans votre aspect général penche naturellement vers la poésie. Je ne sais pas trop, peut-être un côté aérien et plus... comment dire... éthéré que la moyenne des gens...

Max eut un sourire. Il ne pensait pas que ses lectures, en plus de son stage de profileur lui auraient laissé de tels restes! Maintenant, deux choix s'offraient à la jeune femme, du moins, deux choix probables. Soit elle se lèverait et le giflerait, scandalisée par ce qu'elle pourrait prendre pour une violation de la vie privée, soit elle l'observerait avec un mélange de stupeur et de dégoût, écœurée par l'inhumanité des observations que Max avait fait avec une telle clarté...
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeDim 20 Mar - 22:40

Haley : - Loin de moi l'idée de vouloir être indiscrète, mais comment avez-vous fait pour deviner ce que je suis ?

Max : - Je pourrais mentir, ou ne rien répondre, mais je vais être honnête avec vous. J'ai fait partie de l'Unité des Sciences du Comportement du FBI, il y a quelques années. Stage profitable, mais qui m'a laissé quelques mauvaises habitudes. Pour ce qui est d'avoir deviné votre profession, c'est un peu plus prosaïque. Tout d'abord, vous n'avez pas l'aspect de, mettons, une employée de bureau. Vous avez l'air plus méditative que ça. Ensuite, votre façon de vous exprimer avec clarté et élégance indique que vous travaillez dans le domaine littéraire. J'aurais pu tabler sur professeur, mais la double trace à vos poignets montre que vous les appuyez simultanément contre un rebord de meuble, un bureau, évidemment.

Sur ces mots, les mains gantées de Stranger retournèrent les poignets de la poète pour montrer une marque sur chacun. Haley revit alors toutes les fois où elle s'appuyait contre son bureau, les poignets contre le bois dur, passant des heures à écrire jusqu'à en avoir mal aux doigts à force de taper sur les touches de son clavier. Effectivement, un argument pareil ne s'inventait pas.

Max : - Enfin, l'aplat de vos doigts indique que vous avez l'habitude de taper à la machine ou à l'ordinateur. Tout cela mis bout à bout indique que vous êtes écrivain, et quelque chose dans votre aspect général penche naturellement vers la poésie. Je ne sais pas trop, peut-être un côté aérien et plus... comment dire... éthéré que la moyenne des gens...

Son regard tomba sur les bouts de ses doigts. Haley en avait connu des observateurs fins. Elle ne les avait jamais supporté durant son séjour dans la mafia. A chaque fois, ils lui faisaient remarquer que des doigts si délicats n'étaient pas fait pour tuer. Ils ne se doutaient pas qu'elle ne faisait pas cela par choix. Mais cela faisait longtemps à présent qu'elle n'avait pas eu droit à un rapport aussi complet d'elle-même venant de quelqu'un qu'elle connaissait à peine. Quant à son côté aérien, elle n'y avait jamais fait attention.

En face d'elle, Max semblait s'attendre à une réaction plutôt négative voire carrément violente dans le style d'une gifle. Si Haley avait lestement molester les indiscrets qui s'étaient amusés à la dévisager ainsi, ce n'était pas le cas cette fois-ci. Tout d'abord parce que la fougue de la jeunesse s'était éteinte lorsqu'elle avait quitté Vienne et puis elle se voyait très mal s'énerver contre un homme qui devait faire deux fois sa taille. Aussi ne bougeait-elle pas, ne sachant que dire. Un tel sens de l'observation était souvent ce qui manquait aux écrivains pour que les descriptions, qu'ils ne faisaient qu'ébaucher dans leurs textes, soient plus complètes.

Quelque chose attira l'attention de la jeune femme. Ses mains reposaient encore dans celles de Stranger et l'une d'elle ne dégageait pas la même chose que l'autre. Elle était moins chaude, moins vivante. Haley se fit des reproches intérieurs, se trouvant parfaitement stupide d'imaginer des sensations qui étaient fausses sans aucun doute.

C'est ton imagination surdéveloppée à tendance extravagante qui délire encore...


Elle inclina la tête, toute entière à ses pensées. Consciente du silence qui s'étirait, la jeune femme finit par dire quelque chose.

Haley : - Je dois reconnaître que vous êtes très bon observateur.

Un sourire s'esquissa sur ses lèvres, elle nota que le regard de son interlocuteur était différent, peut être un peu moins dur qu'en entrant dans le bar. Elle récupéra doucement sa main droit, ses doigts saisir le crayon du côté de la gomme et s'empressèrent d'effacer les yeux du dessin pour les reprendre en les rendant moins brise-glace, ce qui transformait toute la physionomie du personnage. Haley sourit pour elle-même, elle passait son temps à le retoucher alors que cela ne devait être qu'un croquis. La qualité graphique était à présent trop travaillée pour qu'il termine au fond d'un tiroir. La jeune femme avait plusieurs esquisses de personnes croisées dans la rue dont elle avait immortalisé l'expression par quelques coups de crayon. Cette habitude lui était venue à Vienne, lorsqu'elle projetait de peindre un immense tableau avec rien de moins qu'une centaine de figurants sans compter les personnages occupant le centre de l'action. Ce devait être une image qui correspondrait avec un poème. Mais elle ne jugeait plus son écrit si bon que cela et après avoir vu la grande toile, Haley se rendit compte qu'elle ne rentrait jamais dans son atelier. Détestant gâcher son travail, elle gardait donc ces petits dessins dans une pochette, ils attendaient patiemment des jours meilleurs.

Quelques musiciens quittaient la salle et passaient en terrasse pour fumer tranquillement une cigarette, un bon cigare ou n'importe quoi d'autre. A la place entrait un tout autre genre de personnes. Les littéraires étaient peu nombreux et beaucoup d'entre eux avaient un regard angoissé. Dans le café, il devait y en avoir trois sans compter Haley qui parvenaient à vivre de leurs livres. Les autres dépérissaient lentement, rongés par la ville et la peur qu'elle leur inspirait. Une fois devant un bon verre de de brandy ou de whisky, les visages se détendaient lentement pour laisser place à une méditation profonde. Un homme de haute carrure fixait la poète avec insistance. Un rivale qui ne l'appréciait pas beaucoup. Il vint à elle avec une démarche un peu boiteuse dans le but visible de lui dire quelques méchancetés. La jeune femme l'arrêta d'un regard, lui signifiant très clairement que s'il faisait un pas de plus, s'il osait ouvrir la bouche et prononcer un mot, elle se verrait dans l'obligation de lui coller une sacrée droite dont il se souviendrait toute sa vie. Elle fut très convaincante puisque l'homme fit demi-tour et battit en retraite vers le comptoir où le patron l'attendait, se tenant les côtes tellement il riait de cet échange muet. Cela avait lieu à chaque fois que ces deux êtres antagonistes se trouvaient au même moment dans le café. Elle entendit le gérant s'exclamer avec joie, riant encore.

Patron : - Il faudrait tout de même que tu arrêtes ce manège mon vieux, parce que le jour où elle t'en collera une, je te ramasserai pas !

Le bonhomme grommela et commanda un grand verre de vodka. Un sourire narquois se dessina un instant sur les lèvres de la poète, qui méprisait très franchement la bassesse d'esprit du sombre individu boiteux. Elle marmonna pour elle-même.

Haley : - Ces âneries m'ont déranger dans ma réflexion... M'énerve celui-là.

Avec une petite moue boudeuse, elle chercha à retrouver le fil de ses pensées, regardant le dessin terminé.

Haley : - Je crois que je vais faire un petit tour à la bibliothèque. Votre capacité d'observation est tout bonnement fascinante et j'aimerai aiguiser un peu plus la mienne. J'ai certains textes que je ne trouve pas assez poignants dans les descriptions. Avec un peu de travail, je dois pouvoir arranger cela.

Elle sourit, satisfaite d'avoir trouver la solution pour améliorer une nouvelle de son recueil qui lui donnait du mal. Parfois sa plume restait trop rêveuse sur certains points, ce qui était très bien pour la poésie mais nettement moins pour un récit dont le but était de créer une angoisse chez le lecteur.

Haley : - Mais dites moi Max, êtes-vous un amateur de poésie dans vos heures perdues ?

La jeune femme essayait d'établir une sorte de graphique statistique mental pour déterminer le nombre de personnes qui lisaient éventuellement des poèmes, qui en lisaient couramment, ou pas du tout. Elle avait renoncé à trouver des passionnés.
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeSam 26 Mar - 22:18

Max attendait patiemment une réaction de la jeune femme, presque curieux de voir la façon dont elle allait réagir. Elle l'observa droit dans les yeux un instant, puis son regard tomba sur les deux mains gantées de Stranger. Doucement, elle dégagea sa main droite et modifia les yeux de son dessin, donnant à la représentation de Max un aspect moins brutal et plus pensif.

Haley : - Je dois reconnaître que vous êtes très bon observateur.

Max eut un sourire un peu triste. Ce fameux don d'observation auquel faisait allusion Haley le desservait souvent, faisant de lui un individu dont on se méfiait, n'étant jamais sûr de ce qu'il pouvait savoir ou ignorer. Max se souvenait très bien de la fois où son sens de l'observation s'était tourné contre lui, lorsqu'il avait vu le fameux manuscrit de Voynich...

Des pas retentirent dans le dos de Max. Une nouvelle fournée de clients qui entraient dans le bar et s'égaillaient dans la salle. Des pas claudicants attirèrent toutefois son attention, en plus du regard d'Haley qui passait par dessus son épaule, changés brusquement en deux revolvers chargés. Max haussa les sourcils, surpris de l'air de férocité qui était apparu sur les traits de la jeune femme. Une voix grave retentit une seconde plus tard, après avoir émergé d'un fou rire.

Patron : - Il faudrait tout de même que tu arrêtes ce manège mon vieux, parce que le jour où elle t'en collera une, je te ramasserai pas !

Haley eut un sourire de prédateur. Visiblement, le boiteux n'était pas un de ses amis proches...

Haley : - Ces âneries m'ont déranger dans ma réflexion... M'énerve celui-là.

Max ne répondit pas, sachant que ses paroles ne lui étaient pas destinées. Haley eut à ses yeux l'air plus enfantin lorsqu'elle arbora une expression boudeuse. Elle lui rappelait vaguement quelqu'un, mais il n'arrivait pas à retrouver qui... Sa mémoire lui jouait des tours, pour une fois!

Haley : - Je crois que je vais faire un petit tour à la bibliothèque. Votre capacité d'observation est tout bonnement fascinante et j'aimerai aiguiser un peu plus la mienne. J'ai certains textes que je ne trouve pas assez poignants dans les descriptions. Avec un peu de travail, je dois pouvoir arranger cela.

Max : - Probablement. Avec un peu d'huile de coude, il est possible de faire beaucoup de choses dont on ne se serait jamais cru capable!

Haley : - Mais dites moi Max, êtes-vous un amateur de poésie dans vos heures perdues ?

Max fut désarçonné une seconde, ne s'attendant pas à une telle question. Etait-il amateur de poésie?

Max : - Je dois avouer que mes lectures me portent plutôt dans certains domaines de recherches que vers la poésie, hélas. Pourtant, je me souviens d'un passage de poésie qui m'a marqué, auquel je me suis identifié de longues années...

Il se mit à réciter d'un ton triste, le meilleur correspondant au poème, le premier quatrain de l'oeuvre de Gérard de Nerval, El Desdichado.

Max : - Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

A l'extérieur, le corbeau toujours présent poussa un croassement en secouant son plumage noir. D'un certain côté, il était devenu, par la force des choses, le plus proche compagnon de Max, depuis son échappée de Raccoon City... Raccoon... Max se demanda si Jaina et les autres avaient survécu. Il l'espérait de tout cœur, mais n'avait jamais eu le courage de les rechercher, ayant peut-être trop peur de les savoir pulvérisés par le missile nucléaire qui avait ravagé la ville.

Max : - Toutefois, mes recherches me font souvent croiser le chemin de textes plus ou moins poétiques...
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeSam 26 Mar - 23:57

Haley : - Mais dites moi Max, êtes-vous un amateur de poésie dans vos heures perdues ?

Stranger parut surpris par cette question. Il est vrai qu'elle tombait un peu comme un cheveu sur la soupe.

Max : - Je dois avouer que mes lectures me portent plutôt dans certains domaines de recherches que vers la poésie, hélas. Pourtant, je me souviens d'un passage de poésie qui m'a marqué, auquel je me suis identifié de longues années...

Un sourire singulier étira les lèvres de la jeune femme. Une agréable chaleur la réchauffa, la poésie avait une fois de plus fait une victime. Personne n'était épargné, pas même les cœurs les plus durs. Lorsqu'un poète réussit à capter l'essence des âmes et des mots, l'être fond comme de la glace au soleil et la musique littéraire le saisit tout entier. Mais ces sensations restaient très peu connues, sans doute parce que les amateurs de cet art restaient un petit groupe, surtout dans cette ville.

Max : - Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Inclinant légèrement la tête, Haley reconnut les vers de de Nerval. Un sonnet qui avait occupé une grande partie de sa vie, côtoyant Baudelaire à chaque instant. Dans un murmure presque inaudible, elle poursuivit en récitant le second quatrain.

Haley : - Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

La jeune femme saluait l'œuvre du francilien qui avait voulu briser la frontière séparant rêve et réalité en y laissant sa raison. Et ressortant ce vieux poème parfumé de la poussière propre aux souvenirs, elle se revit à Vienne avant que sa vie de lui échappe totalement. Avant qu'elle ne tombe dans les méandres du délire mafieux avec la seule envie de s'en échapper pour ne pas y mourir. Pour cela, elle avait dû tâcher ses mains blanches du sang poisseux des hommes. Elle avait ressenti cela comme une souillure profonde dont elle ne pourrait jamais se débarrasser. Parfois, elle devait voler une nouvelle vie dans cette ville maudite pour sauver la sienne. Le désespoir ne tardait pas à la rattraper au détour d'une ruelle et ne la lâchait plus durant tout un mois.

Max : - Toutefois, mes recherches me font souvent croiser le chemin de textes plus ou moins poétiques...

Haley : - Vraiment ? Que faites-vous comme type de recherches ?

Elle se mordit immédiatement la lèvre. Vraiment, il fallait qu'elle apprenne à se taire. Le corbeau s'agitait un peu, restant fidèle au poste malgré la brise glacée qui se levait. La belle journée se finirait-elle sous la pluie ? Haley espérait que non. Elle voulait profiter encore un peu du soleil.

Haley : - Ahem... Excusez moi, j'ai une fâcheuse tendance à poser des questions quand quelqu'un m'intéresse.

Elle eut un léger rire. C'était vrai, Haley s'occupait très peu des personnes qui pouvaient l'entourer. Lorsque l'une d'elles s'avérait être au-dessus de la moyenne, elle ne ratait pas l'occasion de sympathiser. Elle se souvint de Stanislas, son ancien collègue russe, qui avait été victime de sa curiosité rarement satisfaire. Ils avaient discuté de littérature, de poésie, de peinture, de tous les arts pratiqués ici-bas pendant leurs missions. Un soir, alors qu'ils étaient entrain de surveiller leur cible, celle-ci s'était lestement échappée, profitant de leur conversation animée. Le Russe avait eu la frayeur de sa vie en croyant revenir sans la tête de l'objectif. Haley avait rapidement rectifié le tir, dans tous les sens du terme.

En priant n'importe quelle divinité susceptible de l'entendre depuis Arkan pour que Stranger ne prenne pas mal sa curiosité, la jeune femme retourna son dessin. Fouillant dans son sac, elle en sortit un stylo à plume d'or et commença lentement à écrire un autre poème qui l'avait beaucoup marqué durant son heureuse période viennoise, morte et enterrée. Au côté de Baudelaire, de de Nerval, Verlaine occupait toujours fidèlement le poste non loin de Rimbaud.

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !

Ses lettres se penchaient légèrement, dans un italique gracieux aux pleins et déliés soignés. Haley était très fière de son écriture qui restait fine même lorsqu'elle prenait des notes. Elle s'appliquait d'autant plus lorsqu'il s'agissait de partager sa passion pour un poète aussi grand que Verlaine. Elle eut une pensée rapide pour son propre recueil toujours en travaux, dont le manuscrit l'attendait paisiblement sur son bureau.
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeDim 27 Mar - 13:35

Max : - Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

La jeune femme inclina la tête sur le côté, avant de réciter ce qui semblait être le second sonnet. Max se tut, revoyant la tour s'effondrer, sentant alors son coeur se briser en un million de miettes. Combien d'année avait-il passé à se morfondre, détruit par la mort de sa fiancée?

Haley : - Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

Il y eut un blanc avant que Max ne reprenne, précisant sa pensée précédente. Il ne voulait pas briser la magie du poème en retombant trop brutalement sur terre. Autour d'eux, les clients devisaient toujours, mais Max avait l'impression de ne plus les entendre, comme isolé dans une bulle, coupé du monde.

Max : - Toutefois, mes recherches me font souvent croiser le chemin de textes plus ou moins poétiques...

Haley : - Vraiment ? Que faites-vous comme type de recherches ?

Max, avec une pointe d'amusement, vit l'air gêné qui apparut sur les traits de sa jeune camarade. Visiblement, elle avait l'habitude de parler un peu trop vite, mais Max était trop habitué à ce genre de choses pour mal prendre la question d'Haley. Avec le temps, il avait appris à tout laisser glisser sur sa carapace.

Haley : - Ahem... Excusez moi, j'ai une fâcheuse tendance à poser des questions quand quelqu'un m'intéresse.

Max : - Pas de problème, c'est normal. Comme on dit, seul le curieux fait avancer le monde. Pour répondre à votre question, on peut dire que je suis une sorte d'historien de l'occulte et du paranormal. N'allez pas imaginer que je rôde dans les champs à la recherche d'ovnis, je suis plutôt spécialisé dans les mythes anciens.

Pure vérité. Max faisait cela, non seulement par nécessité, mais aussi par rêve. Les mythes tels que ceux de l'Agartha, Hyperborée et autres étaient sa drogue, et il savait d'expérience que cela ne relevait pas toujours du mythe. Face à lui, Haley avait sorti un stylo et écrivait un poème. Max se demanda une seconde si elle avait écouté le moindre mot de ce qu'il avait dit. Avec un peu de chance, la réponse serait "non". Il ne souhaitait guère entraîner la jeune femme sur la pente dangereuse des mythes horribles et des savoirs interdits.

Rapidement, il passa en revue les mythes positifs qu'il connaissait. A côté de l'Atlantide, Lémurie et autres cités disparues ou hypothétiques, ses recherches le menaient plutôt vers les manifestations du pur mal dans l'histoire, la destruction inexpliquée de cités ou de personnes, les phénomènes étranges et soigneusement étouffés par les gouvernements...

Max : - ...mais ce n'est pas mon travail réel. Je suis flic, le reste du temps, du moins, sur le papier.
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeDim 27 Mar - 15:18

Max : - Pas de problème, c'est normal. Comme on dit, seul le curieux fait avancer le monde. Pour répondre à votre question, on peut dire que je suis une sorte d'historien de l'occulte et du paranormal. N'allez pas imaginer que je rôde dans les champs à la recherche d'ovnis, je suis plutôt spécialisé dans les mythes anciens.

La jeune femme fut soulagée, visiblement son petit défaut n'avait pas brisé l'instant. En entendant cette remarque sur la recherche d'ovnis dans les champs, elle retint un rire ayant une pensée à son père qui avait consacré sa vie à une éventuelle rencontre du troisième type. Enfant, ces histoires rocambolesques l'avaient amusée. Sa mère s'arrachait les cheveux en hurlant que ces bêtises abrutirait sa fille. Sans une pensée de plus, Haley referma la porte de ce souvenir. Il ne fallait pas en abuser.

Haley : - Les mythes anciens ? Comme l'Atlantide ?

Elle avait presque des étoiles dans les yeux. Quelque part, au tréfonds de son esprit de poète tordue, elle caressait le projet d'écrire un recueil sur les mythes anciens, en plaçant des mots modernes sur des histoires sans âge. Rien que l'Atlantide lui avait demandé des mois de travail et le poème n'était qu'à l'état d'ébauche. A côté de cette œuvre, il y en avait une autre tout aussi prioritaire qui devait traiter du rêve et de l'imaginaire. Lorsque ces deux recueils seraient parus, la jeune femme pourrait mourir dans les pires circonstances, cela n'avait plus d'importance. Machinalement, sa main se posa sur son carton à dessins dans lequel reposait un grand nombre de croquis, de peintures, d'esquisses rapides, matière composante de ses écrits. Quand les images lui échappaient trop, Haley prenait pinceaux et crayons, s'installait dans son atelier ou dans un lieu reculé et s'attelait à la création picturale de son poème, ainsi chacun d'eux devait avoir au moins cinq ou six dessins attitrés. Son ancien éditeur avait voulu publier ses dessins dans le même ouvrage que ses écrits, mais la jeune femme s'y était violemment opposée.

Max : - ...mais ce n'est pas mon travail réel. Je suis flic, le reste du temps, du moins, sur le papier.

Être flic à Arkan, ce n'était absolument pas le poste rêvé. Au contraire. Si certains jubilaient en se voyant tous les droits d'entrer dans des mondes qui le rejetaient pour tenter d'en percer les secrets, d'autres regrettaient bien souvent d'avoir signer pour porter un uniforme qui attirait miraculeusement les balles et les ennuis. Un jeune homme appréciant la poésie à son juste titre, avait écrit une longue lettre à Haley pour lui témoigner de son respect et lui faire ses adieux. La jeune femme était restée très étonnée de ce qu'elle avait lu, ne connaissant absolument pas la personne en question. Après investigation, il s'était avéré que le policier auteur de cette lettre devait se rendre deux jours plus tard dans un repère de dealer pour en attraper quelques uns et n'en était jamais revenu tout comme son équipe.

D'un autre côté, il était évident que Stranger n'appartenait pas à la catégorie des flics un peu pommés qui ne savent pas trop ce qu'ils font ou qui se prennent pour des génies imbattables. Il avait, du reste, précisé que cet état n'était réel que sur le papier. Sans doute, poursuivre des mythes et des histoires bien gardées devait être bien plus intéressant que d'arrêter des résidus d'humanité perdue. Cela dit, un tel statut devait apporter des avantages aussi. Haley s'en fichait éperdument. Ce n'était pas demain la veille qu'un flic l'attraperait en ayant ouïe dire que c'était une ancienne mafieuse et donc tout à fait dangereuse pour l'ordre et la paix qui régnaient à Arkan. Tous ces détails s'effacèrent totalement face à son stoïcisme intérieur. L'atmosphère était tellement paisible qu'elle perdait le goût des réflexions macabres sur son avenir pour profiter pleinement de la journée. La poète remarqua cependant une ombre dans le regard de Max, une ombre ancienne. Visiblement, chaque habitant de cette ville supportait un poids sur ses épaules. Un sourire mélancolique s'esquissa sur ses lèvres.

Haley : - Je m'aventure rarement dans la partie concernant les mythes de la bibliothèque. Il est difficile de faire la différence entre un livre fiable et le résultat de pseudo-recherches d'un écrivaillon. Il y a tellement de connaissances à assimiler et si peu de temps.

Elle regretta sa dernière phrase. C'était comme si elle voyait une montre devant elle qui lui indiquait le temps qu'il lui restait. Haley détourna la tête et termina d'écrire le poème de Verlaine.
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Max Stranger
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeDim 27 Mar - 18:59

Haley : - Les mythes anciens ? Comme l'Atlantide ?

Max fut secoué d'un rire silencieux dénué de sarcasme en voyant l'air rêveur de Haley. L'Atlantide, le cliché du paradis perdu, le Graal de tous les fanatiques de sciences alternatives... Non, Max, lui, recherchait plutôt les vérités travesties en mythes que des mythes délayés des millions de fois par des "spécialistes".

Max : - ...mais ce n'est pas mon travail réel. Je suis flic, le reste du temps, du moins, sur le papier.

C'est vrai, après tout, qu'était-il, exactement? Un flic ripou? Un scientifique dévoyé? Un espion renégat? Max s'était souvent posé la question de sa propre identité, ne pouvant la définir de par son unicité absolue. Un agent d'une puissance ultrasecrète, chasseur de phénomènes paranormaux, effaceur professionnel de faits scientifiquement impossibles... Comment mettre ça sur un CV?

D'un autre côté, dans un monde où le paraître primait sur l'être, était-ce tellement important? Il pouvait faire bien des choses, en tant que flic, que citoyen ou que fantôme passe-murailles. Où l'avait mené un patriotisme bien mal placé, et complètement disparu aujourd'hui! Assis là, dans ce bar, dans une ville décrépite et décadente, face à une jeune poète qui aurait aussi bien pu être une arnaqueuse de haut vol, une tueuse à gages ou une simple poète, comme elle le clamait. Comment être sûr de quoi que ce soit, dans une cité comme Arkan?

Absolument pas moyen...

Face à lui, Haley eut un sourire un peu triste. Arkan la maudite avait en son sein une autre âme abimée par la vie... Avait-elle connu des pertes? Sa famille? Un petit ami? Avait-elle été réduite à des extrémités terribles? Max se posa la question, mais ne la prononça pas. Pour une fois, il voulait ne pas violer l'esprit de celle à côté de lui, renonçant à percer ses secrets. Cela ne la regardait pas, et aurait été de la pire hypocrisie.

Haley : - Je m'aventure rarement dans la partie concernant les mythes de la bibliothèque. Il est difficile de faire la différence entre un livre fiable et le résultat de pseudo-recherches d'un écrivaillon. Il y a tellement de connaissances à assimiler et si peu de temps.

Max : - Oui, il est vrai que la plupart des livres sur ce sujet ne sont que des torchons sans fondement, mais certains sont emplis de merveilles et d'horreurs absolues. Lorsque l'on ne trouve pas un renseignement, il arrive souvent que l'on pense, si près, et pourtant si loin... C'en est parfois décourageant!

Haley, l'air gênée, continuait à écrire son poème d'une écriture fine et appliquée. Comme si elle sentait devoir le finir avant de partir, une sorte de devoir d'écolier, ou d'exorcisme mental, coucher sur le papier le tourbillon de mot qui emplissait l'esprit à en rendre fou la personne.

Max : - Ca va? Vous avez l'air... perdue.
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeDim 27 Mar - 20:12

Haley : - Je m'aventure rarement dans la partie concernant les mythes de la bibliothèque. Il est difficile de faire la différence entre un livre fiable et le résultat de pseudo-recherches d'un écrivaillon. Il y a tellement de connaissances à assimiler et si peu de temps.

Max : - Oui, il est vrai que la plupart des livres sur ce sujet ne sont que des torchons sans fondement, mais certains sont emplis de merveilles et d'horreurs absolues. Lorsque l'on ne trouve pas un renseignement, il arrive souvent que l'on pense, si près, et pourtant si loin... C'en est parfois décourageant !

La jeune femme hocha légèrement la tête.

Haley : - Il est vrai que nous ne sommes jamais suffisamment près de ce que nous recherchons. Surtout dans un tel domaine.

Elle termina d'écrire le poème, reboucha son stylo et le rangea nerveusement dans son étui de cuire. Max la regardait, sentant vraisemblablement son malaise.

Max : - Ça va? Vous avez l'air... perdue.

Haley fixait la feuille avec insistance, à croire que le grand poète allait en jaillir et sauver la situation. Elle avait soulever le sujet qui devait rendre chaque minute un peu plus précieuse. Réfugiée à Arkan dans le but d'échapper aux mafieux qui ne pouvaient plus se passer de ses services, elle avait oublier qu'il lui était interdit de partir. Son patron avait pris des précautions pour l'en empêcher. Affichant un grand sourire, elle rassura Stranger.

Haley : - Je vais très bien, merci. Ce sont ces serveurs qui fument comme des pompiers sur la terrasse. Un de ces jours nous auront tous un cancer du poumon en commun.

Elle jeta un rapide coup d'œil pour vérifier si son histoire tenait la route. Il y avait quatre serveurs dehors, un fumant une gitane, deux savourant des havanes et le dernier qui buvait un diabolo menthe. La fumée était portée par le vent assez loin de la fenêtre.

Bon...eh bien j'aurais essayé !


Pour détourner la conversation, elle tendit son dessin à Stranger. Ses traits étaient parfaitement ancrés dans sa mémoire, elle se savait capable de le redessiner. Et puis le poème écrit au dos, la jeune femme le connaissait par cœur.

Haley : - Tenez, en remerciement de m'avoir inviter.

Elle lui sourit, s'appliquant à ne pas regarder la montre désormais bien présente juste au-dessus de la tête de Max. Un monstre horrible que son imagination avait crée pour symboliser le temps qu'il faudrait à l'injection que lui avait faite son parton pour l'achever. En admettant que ses anciens collègues lancés à sa poursuite ne l'abattent pas avant. L'appareil était très bien conçu pour quelque chose d'irréel, un beau cadran en argent où s'entremêlaient créatures fantastiques et monstres marins, les aiguilles effilées se promenaient avec lenteur autour du cadran, indiquant paisiblement un chiffre romain. Une belle montre digne du poème l'Horloge de Baudelaire. Remember.

Patron : - Tu sais, James, je peux pas prendre de risque, surtout avec toi.
Haley : - J'en sais trop, hein.
Patron : - Exactement. Je suis certain que tu ne vas pas me forcer à appeler mes chiens pour ce petit vaccin, James.
Haley : - Certainement que non, monsieur.
Patron : - Vous êtes bien, James.

D'un trait de plume imaginaire, Haley barra cette réminiscence du passé et la montre qui la représentait. Bien décidée à revenir dans le présent, elle occupa ses mains à ranger son bloc. A cette heure de la journée, la poète avait l'habitude de se promener dans les vieux quartiers près de la cathédrale. Le temps était idéal pour une petite balade. Son regard se posa sur le corbeau qui semblait être en quelque sorte la montre de Stranger, lui rappelant à lui aussi des souvenirs sans doute désagréable.

Haley : - Eh bien, avec un tel soleil, je vous propose de vous montrer une de ces îles dont je vous parlais tout à l'heure, un endroit oublié de la ville !

Affichant un sourire enthousiaste, elle semblait avoir déjà oublié ces sombres pensées.
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Max Stranger
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeDim 27 Mar - 20:49

Haley : - Il est vrai que nous ne sommes jamais suffisamment près de ce que nous recherchons. Surtout dans un tel domaine.

Haley ignorait à quel point elle pouvait avoir raison. Combien de fois Stranger s'était-i_l trouvé confronté à des difficultés inattendues, juste pour consulter un malheureux bouquin? Échelle disparue, bibliothécaire tatillon ou trop curieux... Max se demanda une fois de plus ce qui pouvaient bien les motiver à vouloir fouiner dans ses recherches privées...

Max : - Ça va? Vous avez l'air... perdue.

Le regard de la jeune femme resta fixé un instant sur sa feuille, concentrée, l'air d'attendre quelque chose avec insistance, comme un alchimiste attendant de voir le résultat de sa dernière expérience étrange, aux buts et usages nébuleux et mal définis. Elle se ranima brusquement, un grand sourire aux lèvres, mais avec une appréhension dans le regard.

Haley : - Je vais très bien, merci. Ce sont ces serveurs qui fument comme des pompiers sur la terrasse. Un de ces jours nous auront tous un cancer du poumon en commun.

Max jeta un coup d'œil en coin sur le côté. Une cigarette, deux cigares... Pas de quoi être importunée, à plus forte raison que le vent éloignait la fumée d'eux! Ce devait être autre chose, mais Max préféra ne pas demander quoi. Forcer les confidences d'une personne n'était jamais une bonne chose.

Haley : - Tenez, en remerciement de m'avoir inviter.

Haley lui tendit la feuille avec d'un côté, le poème qu'elle avait écrit, et l'effigie de Max de l'autre. Ne s'attendant pas à un tel cadeau, Max balbutia une réponse, un peu troublé.

Max : - Et bien, merci! J'avoue que je ne m'y attendais pas, mais ça me fait très plaisir!

En tendant le bras pour prendre la feuille, un petit feuillet glissa de sa poche. La photo que Max avait emmenée pour sa visite à l'asile. Elle tomba face cachée, et Max, avec un air faussement dégagé, la saisit et la remit dans sa poche intérieure. Laisser Haley voir le sujet de la photographie lui aurait ajouté un démon à supporter, et Max voyait bien qu'elle en avait déjà bien assez sur le cœur.

Haley : - Eh bien, avec un tel soleil, je vous propose de vous montrer une de ces îles dont je vous parlais tout à l'heure, un endroit oublié de la ville !

Max : - Avec joie! J'avoue ne pas avoir encore visité toute la ville, et je ne connais pas bien certains coins. Le endroits accueillants sont rares à Arkan!

Laissant quelques dollars sur la table, il ouvrit et tint la porte à Haley pour sortir. Quel type d'endroit allait-elle bien pouvoir lui montrer? Sans être curieux, il était intrigué...
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeLun 28 Mar - 0:20

Haley eut un sourire face à la réaction de Stranger lorsqu'elle lui offrit le dessin mais son attention fut détournée par une photographie qui était tombée face cachée sur la table et que Max prenait soin de ranger dans sa poche intérieure l'air de ne pas y prêter la moindre pensée. La jeune femme se doutait bien que ce n'était pas vraiment le cas, cela dit elle préféra ravaler sa curiosité.

Haley : - Eh bien, avec un tel soleil, je vous propose de vous montrer une de ces îles dont je vous parlais tout à l'heure, un endroit oublié de la ville !

Max : - Avec joie! J'avoue ne pas avoir encore visité toute la ville, et je ne connais pas bien certains coins. Les endroits accueillants sont rares à Arkan!

La jeune femme le remercia une nouvelle fois d'avoir régler et s'engagea à grands pas dans la rue.

Haley : - Nous allons juste passer rapidement chez moi, je vais poser mon carton à dessins qui va être tout à fait encombrant là où je vous emmène.

Sans plus de précision, laissant planer un suspens insoutenable, elle prit la direction de son vieil immeuble. La cathédrale était là, fidèle au poste, sa grande ombre s'étendant dans toute sa splendeur sur la place où trônait une fontaine à trois étages. Le bruissement chatoyant de l'eau animait les façades grises d'un sourire discret, presque vivant qui rendait les bâtisses moins austères. Le prêtre était assis sur un banc, le visage penché vers un vieux livre. Lorsqu'il vit la jeune poète passée et accompagnée, il ne put s'empêcher de poursuivre la réflexion énoncée le matin même, ce qui fit rougir Haley jusqu'aux oreilles.

Prêtre : - Alors, est-ce que je vois le futur heureux élu ?
Haley : - Mon père, je ne sais pas ce qu'il vous faut pour vous ôter ces idées saugrenues de la tête mais croyez moi que je vais vous l'apporter sur le champ !
Prêtre : - Ahaha, il faudra que tu passes, j'ai une fidèle qui est tombée sous le charme de ton tableau et qui en veut un tout pareil.
Haley : - Je ne fais jamais deux fois la même chose.
Prêtre : - Eh bien tu feras un tableau légèrement nuancé. Pour dimanche prochain.
Haley : - Très bien. Au revoir.
Prêtre : - Au revoir, ma fille. (se tourne vers Stranger, sourire du bien heureux jovial) Que Dieu vous bénisse, mon cher, ça ne fait de mal à personne !

Laissant derrière eux le prêtre bon vivant, Haley entra dans un bel immeuble datant du commencement de l'univers et grimpa les marches quatre à quatre. Avec une agilité presque féline, elle survola la dernière volée et s'arrêta devant sa porte, cherchant ses clefs dans ses poches. Son chat approcha en miaulant, il avait visiblement été incapable de rentrer par là où il était sorti.

Haley : - Tu es vraiment pas malin, toi !

D'un geste triomphant, elle tira ses clefs de sa poche intérieure et ouvrit sa porte. Un doux parfum de café et de fleurs s'échappa sur le palier. Les portes du balcon étaient grandes ouvertes. Un courant d'air un peu frais avait fait voler des feuilles empilées sur son bureau. La bibliothèque qui s'étendait un peu partout dans l'appartement croulait sous les livres. En écoutant bien, on pouvait même entendre les planches des étagères émettre de discrets craquements. La jeune femme attendait avec anxiété le jour où tout s'écroulerait. Le chat sauta sur le canapé et se roula en boule avec un miaulement de bonheur.

Haley : - Ne faites pas attention au désordre. Entrez, je vous en prie. J'en ai pour une petite minute.

En trente secondes, les portes du balcon furent fermées, les feuilles ramassées et rangées. Il s'agissait du manuscrit de son recueil de nouvelles qui devait paraître sous peu, si elle trouvait un nouvel éditeur. Une tasse pas tout à fait vidée servie de presse-papier pour éviter que l'incident ne se reproduise. Le chapeau melon arriva majestueusement à côté du chat. Haley se rendit ensuite dans son atelier, emportant avec elle son carton à dessin. La petite pièce était rangée avec une perfection qui contrastait avec le reste de l'appartement. Les toiles classées rigoureusement, les étagères où reposaient les boîtes de couleur et les pinceaux, chaque objet semblait reposé là dans une sérénité infinie. Il pourrait presque s'agir d'une de ces îles dont parlait la poète, mais sans doute ne s'en était-elle jamais rendue compte.

Haley rangea rapidement le carton à dessins, referma la porte et jeta un coup d'œil rapide dans chaque pièce pour vérifier que rien n'avait été dérangé. En passant devant un tableau qui trônait près d'une partie de sa collection de livres, elle s'arrêta une demi-seconde. Il représentait un jardin verdoyant. Ce n'était pas une de ces peintures. Sa mère lui en avait fait cadeau il y a quelques années. Elle avait écrit dans un coin : « Pour ma petite chérie, ne cesse jamais d'écrire, communique ta douceur au monde. Je suis fière de toi. Maman. ». La jeune femme eut un petit pincement au cœur qu'elle étouffa en se rappelant de Max qui devait l'attendre dans son salon, sous les regards inquisiteurs de son chat. L'animal n'était pas habitué à voir un étranger débarqué ainsi dans son petit paradis confortable.

Haley (avec un sourire) : - L'expédition peut commencer. J'espère que vous avez le pied sûr, cela pourra vous être utile.

Nouveau suspens insoutenable. Elle laissa les recommandations habituelles au félin, en précisant qu'il n'avait pas intérêt à sortir dans le cas contraire il devrait passer la nuit dehors. Sur ces mots, elle sortit et verrouilla la porte une fois que Max en avait fait de même. Redescendant plus tranquillement les escaliers, le pas presque dansant, elle mena Stranger dans un dédale de ruelles anciennes.

Haley : - Le meilleur moyen de visiter Arkan, c'est de s'y perdre. Rassurez-vous, je sais où je vais. Normalement.

Elle riait joyeusement à présent, impatiente de retrouver un coin paisible et charmant.
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Max Stranger
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeLun 28 Mar - 23:16

Haley : - Nous allons juste passer rapidement chez moi, je vais poser mon carton à dessins qui va être tout à fait encombrant là où je vous emmène.

Max, avec un sourire, hocha courtoisement la tête en emboîtant le pas à Haley. Rapidement, ils arrivèrent et passèrent devant une ancienne église, aussi décalée à Arkan qu'un galion pirate sur la Tour Eiffel, mais qui semblait propre et bien entretenue. Même en enfer, il fallait un lieu de recueillement... Assis dans le jardin trônant devant la bâtisse, un vieil homme lisait un livre, et leva la tête au passage des deux comparses. Un prêtre, à voir son col blanc, et qui semblait bien connaître Haley.

Prêtre : - Alors, est-ce que je vois le futur heureux élu ?
Haley : - Mon père, je ne sais pas ce qu'il vous faut pour vous ôter ces idées saugrenues de la tête mais croyez moi que je vais vous l'apporter sur le champ !

Max, avec un sourire, vit sa pâle amie virer au rouge pivoine, atrocement gênée par l'amicale taquinerie du vieil homme. Lui-même était un peu gêné par la blague, et resserra son nœud de cravate avec un sourire un peu crispé. Lui, en homme marié? Autrefois, peut-être...

Prêtre : - Ahaha, il faudra que tu passes, j'ai une fidèle qui est tombée sous le charme de ton tableau et qui en veut un tout pareil.
Haley : - Je ne fais jamais deux fois la même chose.
Prêtre : - Eh bien tu feras un tableau légèrement nuancé. Pour dimanche prochain.
Haley : - Très bien. Au revoir.
Prêtre : - Au revoir, ma fille. Que Dieu vous bénisse, mon cher, ça ne fait de mal à personne !

La dernière phrase s'adressait à Max, qui sentit un sinistre présage là-dessous.

Max : - Merci mon père, même si j'ai l'habitude de me débrouiller sans Lui...

En quelques pas, ils traversèrent la rue et entrèrent dans un antique immeuble, qui devait au moins avoir une cinquantaine d'années. Apparemment,, la jeune femme vivait dans un appartement, haut dans les étages. Max se demanda un instant comment le chat était parvenu à descendre sans se tuer, tout en grimpant en silence les volées de marches en bois, creusées en leur milieu par des années de montées et descentes de locataires.Un miaulement que Max aurait qualifié de plaintif s'éleva alors qu'ils atteignaient le dernier palier.

Haley : - Tu es vraiment pas malin, toi !

De fait, le chat attendait devant la porte, n'ayant apparemment pas pu entrer par sa sortie précédente. Devant lui, Haley tira un trousseau de clés de sa poche et ouvrit la porte, laissant exhaler dans l'air un parfum prononcé de fleurs et de café, mélange original. Un courant d'air circulait dans l'appartement, entré par le balcon, et faisait voler quelques feuillets. Plaquée sur toute la longueur du mur, une étagère surchargée menaçait de s'effondrer, croulant sous les livres et les feuilles volantes. Alors que le chat miaulait en sautant sur le canapé, Max détecta un faible craquement, qui provenait, non pas de la bibliothèque, mais du sol sur lequel elle reposait. Le voisin du dessous allait faire une drôle de tête quand elle allait traverser le plancher!

Haley : - Ne faites pas attention au désordre. Entrez, je vous en prie. J'en ai pour une petite minute.

Max s'avança et observa un peu la pièce. En effet, le mot désordre était bien appliqué, mais ne relevait pas du bazar anarchique, plutôt d'un grand fouillis organisé... Haley disparut dans une autre pièce, laissant Max entrevoir des coins de toiles entreposées contre le mur. Un atelier, peut-être? Alors qu'il allait s'avancer pour jeter un œil, un miaulement lui fit tourner la tête.

Le chat. Le chat l'observait avec une insistance étrange, qui n'avait rien d'une simple curiosité féline. Plutôt l'impression de vouloir faire passer une message... Max savait que les ouvrages affirmaient que le chat était capable de voir au-delà des apparences, mais celui-ci pouvait-il voir derrière l'apparence de Stranger? Haley revint dans la pièce, rompant le lien entre l'homme et l'animal.

Haley : - L'expédition peut commencer. J'espère que vous avez le pied sûr, cela pourra vous être utile.

Max : - Le pied sûr? Ca ne devrait pas être un problème, j'ai déjà crapahuté dans de drôles d'endroits!

Le côté énigmatique de la jeune femme avait aiguillonné la curiosité de Stranger. Elle savait le remonter, aussi bien qu'une montre à ressort! Où diable Haley avait-elle l'intention de l'emmener? Un endroit dangereux, assez probablement, mais le danger faisait partie intégrant de la vie de tous les jours à Arkan, aussi ce n'était pas cela qui allait arrêter un Gallois au tempérament bouillonnant!

Haley se tourna alors vers le chat, lui affirmant que si jamais il sortait, il devrait passer la nuit dehors, ce qui sous-entendait, soit qu'elle ne le laisserait pas rentrer, soit qu'ils allaient être de sortie une bonne partie de la nuit. Une fois de plus, il se demanda ce qu'avait Haley derrière la tête. Il sortirent, et la jeune femme verrouilla son appartement.

Haley : - Le meilleur moyen de visiter Arkan, c'est de s'y perdre. Rassurez-vous, je sais où je vais. Normalement.

Max : - Normalement? Au pire, si nous nous perdons, il y aura toujours moyen de se servir de ça.

Max agita son PDA, faisant clairement allusion au système GPS qu'il avait installé, absolument intraçable par satellite, et parfait pour un homme en villégiature dans un pays dont certaines autorités rêvaient de l'envoyer au fin fond du désert du Nouveau-Mexique, dans un endroit du genre base secrète...
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MessageSujet: Re: Une journée avec les fous.   Une journée avec les fous. Icon_minitimeMer 27 Avr - 18:39

La jeune femme esquissa un sourire en voyant le PDA de Max.

Haley : - Le meilleur moyen de visiter Arkan, c'est de s'y perdre. Rassurez-vous, je sais où je vais. Normalement.

Max : - Normalement? Au pire, si nous nous perdons, il y aura toujours moyen de se servir de ça.

Haley : - Je doute que cela fonctionne là où je vous emmène.

Elle marchait sans prendre véritablement garde aux noms des rues, il semblaient que ces indications ne lui étaient pas du tout utiles. Haley faisait appel aux bâtiments, aux petits détails que personne ne remarque, pour s'orienter. Ils s'éloignaient des quartiers fréquentés, parcourant les ruelles plus sombres. La poète ralentit la cadence, sur ses gardes. Elle guettait le moindre mouvement suspect. C'était un endroit où les passants avaient une fâcheuse tendance à se faire agresser. Des mouvements dans l'obscurité retinrent un instant son attention, elle se tenait prête à contrer toute attaque.

Haley : - Si quelque chose ou quelqu'un vous tombe dessus ici, il faut se défendre sans réfléchir. On ne sait jamais ce qui peut sortir de ces trous obscurs.

Elle désignait un bâtiment à l'abandon dont les quelques fenêtres qui n'étaient pas murées s'ouvraient vers les ténèbres. La jeune femme avançait lentement, attentive. Elle reprenait ses habitudes de nettoyeuse, ses pas se faisaient légers et silencieux. Faisant le tour du bâtiment, elle ouvrit une porte un peu usée par le temps d'un coup d'épaule. Derrière se trouvaient des escaliers qui s'enfonçaient dans l'obscurité.

Haley : - Il faut faire attention, ce sont des marches traitresses. Surtout, ne pas se presser pour descendre.

Les marches étaient couvertes d'une fine mousse gluante entretenue par l'humidité ambiante. Les murs sombres s'élevaient de chaque côté, montant dans l'obscurité semblant ne pas avoir de fin. La descente ne dura pas très longtemps, une dizaine de minutes tout au plus. La jeune femme se dirige ensuite dans un couloir étroit. Quelques ampoules pendouillaient du plafond, jetant une lumière misérable et fragile. Pas une âme ne n'errait, il n'y avait que la poète et Stranger. Une nouvelle volée de marche s'offrit à eux. Elles étaient en bois, grinçant toutes seules.

Haley : - A première vue, on pourrait croire qu'elles ne sont pas solides, mais elles tiendront.

Avec un sourire, elle grimpa rapidement. Impatiente d'arriver en haut, elle attrapa une des mains gantées de Max pour lui faire presser le pas. Devant eux se dressait une impressionnante porte de chêne massif, finement sculpté.

Haley : - Arkan possède une grande bibliothèque où sont les livres qui ont été sélectionnés pour être lus. Ici, je ne doute pas un instant que vous trouverez ce que vous recherchez.

Elle poussa lentement la porte. Il s'agissait de la seule entrée d'un bâtiment abandonné non loin de la forêt. Et sur des centaines d'étagères des milliers de livres qui dégageaient l'odeur caractéristiques du vieux papier. Certains pages devaient sans doute être tâchées par l'humidité. Par les fenêtres qui n'étaient pas condamnées, quelques rayons du soleil caressaient le parquet usé. L'endroit était éloigné de la ville, sans doute oublié par les habitants. Dans certaines pièces le lierre commençait tranquillement à envahir les murs. Tous les types de livres se côtoyaient dans une même pièce, ce n'était pas la peine de chercher au risque d'y passer des jours. Le hasard seul semblait guider la main qui voulait un livre.

Haley : - D'après les quelques petites choses que j'ai pu trouver sur l'histoire de ce lieu, il s'agit de l'ancienne bibliothèque, laissée à l'abandon des intempéries lorsque la ville s'est modernisée. Personne n'est jamais venu chercher les ouvrages qui s'y trouvent. Comme vous avez pu le remarquer, le seul passage encore existant est...difficile d'accès. Sans compter qu'il traine dans ces rues toutes sortes de personnes. Il m'est arrivé de faire des rencontres pas très sympathiques.

Elle esquissa un sourire. Une petite araignée fila le long d'une rangée de livres et disparue derrière une grosse pile instable.

Haley : - Si vous vous souvenez du chemin, c'est toujours ouvert.

Avec un léger rire, elle le laissa à son exploration des pièces. La jeune femme se rendit à grand pas dans le secteur dédié aux poètes, grands et petits. Par une soudaine et inhabituelle envie d'ordre, elle avait classé chaque ouvrage.

Assis entre deux piles de biographies de rois et d'empereurs, un homme sans âge véritable se tenait, arme à la main. Les cheveux gris virant vers le blanc, il veillait impassiblement sur ses bouquins, ignorant les moindres mouvements autour de lui. Etait-il dangereux ou non ? Aussi expressif qu'une statue de sel, il regardait droit devant lui. Un coup de vent s'engouffra par une des fenêtres sans vitre, provoquant la valse de feuilles oubliées là. Des brouillons entre autre, qui portaient l'écriture de la poète.

Haley : - C'est la journée où toutes mes feuilles ont décidé de s'enfuit !

En grommelant, elle ramassa les feuillets pour la deuxième fois de la journée. Il s'agissait des essais de quelques unes de ses nouvelles composant son recueil, Nouvelles d'Outre-Tombe. La jeune femme restait plantée au milieu de la pièce des poètes, en pleine relecture.

(HJ : le retard est tellement affligeant...désolée ><)
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