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 Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres?

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Alexandre H. D'Anceny
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Alexandre H. D'Anceny

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MessageSujet: Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres?   Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres? Icon_minitimeMar 29 Mar - 0:05

Alexandre adorait l'appartement qu'il louait. Il avait pas mal bourlingué à travers le monde, pour des périodes plus ou moins longues, et avait eu le droit de loger dans des endroits tout à fait insalubres, pendant ses planques ou ses missions. N'étant jamais à la même position, il n'occupait presque jamais son appartement de Belfast. Et quand il y était, c'était pour regarder la poussière s'accumuler sur le bureau, comme un reproche silencieux à la vie solitaire du jeune homme.

Là, c'était tout à fait différent. Il était heureux de son acquisition. Il avait cherché pas mal de temps à Arkan, passant d'un hôtel à l'autre, visitant des appartements dont la tristesse l'avait étranglé. Il avait même eu droit à la visite d'un appartement où la présence fraîchement retirée d'un pendu était encore palpable. Il en avait eu un haut le coeur, des tonnes d'images plus morbides les unes que les autres lui avaient sauté à la figure, mélangées par son imaginaire fertile. Et tout ce qu'il avait vu jusqu'ici...

L'appartement qu'il occupait était tout autre. Il était dans le quartier étudiant d'Arkan, dont l'architecture n'était pas sans rappeler le quartier latin parisien, où une foule de jeunes gens pressés parcourait les rues, accrochés à leurs téléphones, ou discutant à vive voix des dernières tendances de la mode. Toujours est-il que ce quartier était plein de vie, et distillait un peu de normalité dans le sombre quotidien. La nuit, et jusqu'à une heure avancée, il y avait un semblant de vie nocturne normale. Il y était au calme, isolé artificiellement de l'agression de la ville.

Il l'avait aménagé selon ses goûts. Etrangement, il n'y avait pas vraiment de souvenirs de sa vie passée, mis à part les diplômes qui étaient accrochés sur le mur. Celui de la Royal Military Academy, et son affiliation officielle au SOCA. Ses prix littéraires prennent la poussière sur la bibliothèque. Il n'y avait rien de particulier dans cet appartement, hormis l'importante superficie qui ne semblait pas vraiment occupée. Un couloir semble receler de nombreuses portes, et derrière elles comme des mystères.

Alexandre considérait qu'il avait pris des risques, bien que cette considération puisse sembler stupide, sans doute. Il avait laissé pénétrer cette jeune femme, cette inconnue, chez lui, alors que jusqu'ici, personne n'en avait eu le privilège. C'était son espace intime : c'est ici qu'il avait donné naissance à ses écrits, c'est ici qu'il se retirait pour méditer et se laisser aller au chaos de la ville. Ce qu'il avait à protéger était ici, en tout cas physiquement. C'était peut-être étrange à décrire, mais c'était son refuge. Il la laissait entrer dans son intimité. Sans mauvais jeu de mot.

Le jeune promenait son regard calme sur la jeune femme, sans indécence. Elle semblait analyser les lieux, y trouvant des repères. Il sourit intérieurement. Elle avait sans doute était frappée par l'odeur de la pièce. Pas une odeur désagréable, bien sûr. Mais comme une présence fantomatique, comme la remarque d'une absence, comme un intangible petit quelque chose qui n'était pas identifiable. C'était presque une métaphore de la ville. C'est ce qu'il aimait, dans cette odeur, qui était la sienne, sans l'être tout à fait. L'odeur a de caractéristique que l'on ne peut pas la cacher. Elle est une partie de l'être, qui permet de reconnaître l'individu, avant même de l'avoir vu. Une marque de l'identité.

Alexandre : - Vous voulez que je commande à manger, une pizza, chinois, ou un truc de gastronomie française, ça a ouvert récemment?

Haley : - Prenez ce que vous souhaitez manger, monsieur. Je ne veux pas abuser de votre amabilité.

Bon, d'emblée, il lui faudrait faire un choix, qui devra être judicieux. Elle lui laissait le choix en apparence, mais ce qu'il allait choisir serait là aussi le reflet de sa personnalité. Alexandre était un homme de goût, élevé dans le raffinement d'une ancienne famille qui avait un jour possédé le titre de Earl, ce qui n'était pas rien. Il se mordilla la lèvre inférieure, se détourna vers son bureau pour masquer son hésitation, et se donna le temps de la réflexion en inspectant les caméras de surveillance.

La voix de la jeune femme perça difficilement le bourdonnement inexplicable de ses oreilles. Il secoua la tête, tenta de se reprendre.

Haley : - Ce n'est pas plus mal. Je déteste être dérangée au dîner.

Il s'autorisa un sourire, se tourna vers elle, le visage calme, dégageant une expression d'assurance presque insolente, mais qui avait son charme.

Alexandre : - Moi aussi. La porte est blindée, je ne vous promets pas un repas formidable, mais je vous assure d'une totale protection.

Il rougit brièvement de son audace. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas eu le droit de côtoyer la gente féminine, mis à part durant le lancement de ses bouquins, où il devait plutôt faire face à des vagues de fans hystériques. Son métier d'antan le poussant à être un loup solitaire, il n'avait pas vraiment appris l'école de la drague. Il devait avoir l'air pitoyable, songea-t-il.

Haley : - J'ai appris la Littérature à Vienne.

Ce n'est pas tant la réponse, à la syntaxe un peu sèche, qui lui fit comprendre qu'il avait touché un point sensible, mais l'attitude de la jeune femme, qui se renferma. Il esquissa une légère moue, ne sachant comment réagir. Il se détourna à son tour, fit semblant d'examiner de nouveau les écrans.

Alexandre : - Votre fac devait avoir meilleure réputation que celle de Belfast.

Hahaha, t'es nul. Quel looser. Il se maudit lui-même, en tapotant sur la surface du bureau, cherchant quelque chose à dire qui puisse détendre la conversation, du moins la détourner.

En essayant de se rattraper aux fleurs, il ne vit pas arriver la jeune femme. Entre temps, il avait pris son smartphone et avait appelé le traiteur français, qui semblait le choix le plus judicieux, et avait commandé un peu au hasard de la langue, dans un français approximatif, presque volontairement comiquement articulé. Il avait à peine raccroché quand il sentit les doigts de la jeune femme courir sur le dos de sa chemise.

Oh, merde, je dois rêver...

Il ne bougea pas, se crispa même sur sa chaise en reposant son portable lentement. Quelque chose cria de protestation dans son dos, sans qu'il n'y fasse réellement attention. Elle le touchait. Lui. Il déglutit discrètement, fixant les écrans sans les voir de ses yeux ronds.

Euh... Y a pas un manuel commando qui dit comment se comporter avec une femme?

Haley : - Dites moi, à tout hasard, depuis votre saut dans le métro, n'auriez-vous pas un peu mal dans cette zone là ?

Discours performatif, ses doigts s'arrêtèrent sur son dos. Immédiatement, une douleur se réveilla et vrilla ses muscles. Il poussa un grognement étouffé, ce qui pouvait sembler un peu incongru.

Alexandre : - Euh... Oui. Ce n'est rien, ça m'arrive tout le temps. Quand j'étais commando, j'en ai vu des pires. J'ai même failli finir paralysé, vous savez.

Mais... Pourquoi disait-il cela? Ses paroles semblaient lui avoir échappé. Il se tourna vers elle, et la regarda. Dans son regard, il y avait de l'interrogation. Pourquoi lui accordait-il autant de confiance, alors que jusqu'ici, il avait été trahi? Ils ne se connaissaient pas. Elle ne le connaissait pas. Lui ne demandait pas mieux que de la connaître, mais il ne se pensait pas assez doué pour parvenir à supporter une conversation normale et intéressante avec une femme à la beauté si troublante, où une profonde intelligence se lisait dans ses pupilles. Peut-être que lui confier ses secrets, en tout cas quelques uns de ses secrets, était une manière détournée d'attirer son attention sur lui.

Alexandre : - Je....

A cet instant, la sonnerie de l'appartement retentit. Immédiatement, il reporta son regard sur les caméras. C'était le livreur, déjà présent sur les lieux. Il se leva péniblement, le corps se laissant aller à sa déchéance, et se traîna jusqu'à la porte. Il paya, réceptionna les colis, et déposa les sacs sur la table.

Alexandre : - Allez, à table.

Il sourit et sortit la vaisselle typique d'un homme célibataire sans prétention, et entreprit de se baisser pour allumer un feu dans sa cheminée. Ambiance champêtre. Cela aurait été le comble du romantisme à ses yeux si son dos n'avait pas émis un craquement sombre tandis qu'il se penchait.

Alexandre : - Et merde.
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Haley James

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MessageSujet: Re: Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres?   Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres? Icon_minitimeMar 29 Mar - 22:03

Deux évidences s'imposèrent rapidement à la jeune femme. La première était que ce célèbre écrivain qui faisait fantasmer un nombre incalculable de femmes devait être un aussi grand solitaire qu'elle. Et cette solitude apportait la seconde observation, il était terriblement gêné. Visiblement, l'avoir fait entrer dans son appartement représentait une première marque de confiance profonde que la poète pouvait comprendre. Son propre logement lui servait de refuge, chacune des pièces était primordiale, elle n'avait jamais invité quelqu'un à y entrer mise à part Stranger et encore, ce fut en coup de vent. Haley était un peu amusée par la manière timide que D'Anceny avait de lui parler, de la regarder. Elle retrouvait les mêmes manières que celles de ses anciens collègues russes qui préféraient courber l'échine devant elle plutôt que de l'avoir brisée. Au fond, la jeune femme se doutait qu'il n'y avait pas que du respect dans cette attitude et deviner la pensée profonde de ces hommes sanguinaires n'avait rien de complexe.

La réponse qu'elle lui avait fourni concernant la commande pour le dîner fut analyser d'un bout à l'autre par l'écrivain. Cela ne lui était encore jamais arrivé, ce n'était qu'une simple phrase pour elle. Un sourire esquissa ses lèvres lorsqu'il lui affirma que sa protection était parfaitement assurée grâce à sa porte blindée. Blindée ? Un écrivain avec des caméras de surveillance et une porte blindée...oui, pourquoi pas. Après tout, savoir se protéger dans cette ville n'était qu'une bonne chose.

Alexandre : - Votre fac devait avoir meilleure réputation que celle de Belfast.

Haley : - J'en ai pourtant eu de très bons retours.

Alex, sniper aussi mafieux qu'un chien est un chat et pourtant engagé à ses côtés, avait poursuivi son cursus à Belfast. Très cultivé et beau parleur, homme à femmes comme il en existe bien peu, le malheureux avait succombé dans tous les sens du terme au charme d'une belle Italienne. Chassant rapidement ses pensées sans importance, elle se concentra sur le dos de l'écrivain qui la laissait perplexe. Il y avait quelque chose de déplacé là-dessous ou elle ne s'appelait plus Haley James.

Alexandre : - Euh... Oui. Ce n'est rien, ça m'arrive tout le temps. Quand j'étais commando, j'en ai vu des pires. J'ai même failli finir paralysé, vous savez.

Haley : - Maintenant je sais d'où vous vient cette tendance au saut dans le vide.

Elle allait ajouter qu'il fallait éviter les gestes brusques comme se pencher en avant quand un bruit de sonnette retentit. En fin de compte, les caméras étaient tout à fait utiles. Le livreur se tenait bien droit en attendant que la porte lui soit ouverte. A la démarche de l'écrivain, Haley comprit qu'il surmontait la petite douleur dérangeante pour garder bonne contenance. Elle secoua la tête mais son estomac fut ravi lorsque le nez lui envoya directement le délicat fumet des plats. Maudissant son ventre dont la seule pensée était de manger, la jeune femme donna un coup de main pour mettre la table.

Alexandre se pencha vers sa cheminée avec l'intention visible de l'allumer. Il y eut un craquement sourd.

Alexandre : - Et merde.

La poète soupira. C'était à prévoir. Le coup classique de la vertèbre qui refuse catégoriquement de se laisser malmener plus longtemps. Elle approcha rapidement, s'agenouilla près de lui avec une mine sévère. D'un geste expert, elle alluma le feu, ce qui avait été sans doute l'objectif premier de l'écrivain avant d'être interrompu par une grève de sa colonne. Les flammes jetèrent une lueur dansante dans ses pupilles, son regard se perdit un instant sur les braises rougeoyantes. Elle aimait contempler la danse d'un feu, de sa naissance à sa mort. Mais il y avait urgence.
Autoritaire, elle attrapa le bras de D'Anceny et le mena jusqu'au canapé, qui avait l'air diablement confortable. Avec une force insoupçonnée, elle le força à s'allonger. Avisant la table basse, l'idée lui vint d'y mettre la table. Transportant les derniers couverts, elle se retourna vers le malheureux au dos bloqué et le menaça de la pointe de son couteau.

Haley : - Sachez que quand votre dos se retrouve bloqué,
Votre médecin, il vous faudra appeler.

Elle rapporta ensuite les plats livrés. S'asseyant à côté de lui, elle ajouta avec un sourire.

Haley : - Et si vous vous permettez de bouger de ce canapé, je vous y remets de force. Sans doute être commando vous a appris beaucoup. Seulement, pour sauver sa vie il faut savoir en prendre soin. Est-ce compris ? Et surtout, ne protestez pas.

Haley devait bien se l'avouer, la tournure que prenait la situation l'amusait. Le calme qui régnait dans l'appartement et le crépitement du feu avaient calmé sa profonde agitation suite à tout ses bains de foule. La journée se terminait paisiblement, ce qui ne lui déplaisait pas du tout. En revanche, la négligence que l'écrivain affichait par rapport à sa propre santé l'inquiétait. Beaucoup de personnes avaient la même habitude de se dire que ce n'est rien, ça va passer, juste un peu de repos et ça ira mieux. Et un jour, ça ne va plus et on râle contre on ne sait qui parce que vraiment, ce n'est pas juste. Sauf qu'en sa présence, la jeune femme ne laissait aucun individu ayant attiré sa sympathie se bloquer le dos et le laisser ensuite aggraver inconsciemment sa situation.

Sans lui laisser le temps de prononcer un seul petit mot ou un début de phrase, la jeune femme fit le service se ramenant en mémoire les manières qu'elle avait dû apprendre pour filer un client dans un grand restaurant sous l'habit d'une serveuse. La gastronomie française avait un véritable don pour la rendre encore plus gourmande qu'elle ne l'était. Sa bonne tenue l'empêcha cependant de se laisser aller, servant tranquillement. Elle lança un regard impitoyable à l'écrivain.

Haley : - Oui, vous avez tout de même le droit de vous asseoir. Mais doucement. S'il vous arrive quelque chose, il faudra peu de temps avant que votre éditeur et vos millions de fans ne me sautent dessus en m'accusant. Évitons cela, voulez-vous. Ce serait trop dommage.

Sur ces mots, elle s'installa en face. Ce délicieux repas français servit sur une table basse donnait l'impression que c'était un dîner entre amis de longue date, sans aucune convenance. Haley qui en avait horreur se trouvait donc ravie. La chaleur du foyer la réchauffait lentement, pendant un instant elle songea à son chat qui se serait étalé comme une grosse galette sur le tapis et somnolerait en regardant les flammes sous ses paupières à demi-closes. Cet animal aurait connu des heures de bonheur. Sur un ton enthousiaste, elle souhaita un « bon appétit ! » à l'écrivain.

Son estomac la pria de laisser là les politesses qui retardaient l'instant où ce qu'elle avait dans l'assiette satisferait enfin sa faim. Impassible à ces sourdes sommations, elle attendit que D'Anceny commence pour manger ensuite, avec une tranquillité qui forçait le respect. La poète se sentait bien dans cette pièce envahit par les livres. La bibliothèque ne semblait pas sur le point de s'effondrer ou de traverser le plancher. Elle souhaita en avoir une semblable un jour, bien organisée, tout en sachant que cet ordre ne tiendrait pas deux jours. Elle ne savait pas pourquoi.

Son regard caressait encore les rangées de livres avec amour. Les siens possédaient leur propre charme dans son désordre organisé par ses humeurs. Haley tourna discrètement la tête vers l'écrivain et l'observa. C'était vrai que sa carrure lui donnait un air d'ancien commando, elle n'y avait jamais véritablement fait attention. Jusqu'à présent, la seule chose qui l'avait intéressé chez lui, c'était ses livres. Sans être fan au point de collectionner des photos de lui et de lui vouer un culte sur un petit autel avec des bougies (ce que certaines faisaient), elle appréciait sa littérature. Parfois, elle se demandait où est-ce qu'il cherchait son inspiration.

Après tout, personne ne sait vraiment d'où elle vient... L'essentiel est la profondeur qu'elle va avoir pour donner ensuite naissance à un livre de qualité ou non.

Une fois que son assiette fut vide, aussi propre que si elle n'avait pas été utilisée, Haley eut un sourire satisfait. Sa faim apaisée, il n'y avait plus une ombre pour l'ennuyer de près ou de loin. Le mauvais souvenir de cette cavale dans la ville devenait presque risible, avec son superbe enchainement. Elle se demandait qui était l'homme assassiné et pourquoi Alexandre avait été poursuivi par des colosses à la solde d'un homme qu'il semblait connaitre. Il devait bien y avoir une raison à cela. Sa curiosité se tenait dans son coin, ne souhaitant pas poser trop de questions pour une fois. Et puis, cela ne se fait pas d'interroger ainsi un grand écrivain qui invite à dîner de surcroit.

Haley : - La cuisine française mérite sa réputation d'excellence. Votre choix a été très bon. Vous avez le droit de vous rallonger, il faut soulager votre dos.

La formulation pouvait laisser sous-entendre que l'écrivain avait le choix, mais ce n'était absolument pas le cas.
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Alexandre H. D'Anceny
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MessageSujet: Re: Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres?   Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres? Icon_minitimeJeu 31 Mar - 20:49

Haley : - J'en ai pourtant eu de très bons retours.

Alexandre : - Ah?

Il mentait effrontément. Il n'était même pas allé à l'université, ce qui avait profondément horrifié sa mère, brillante chercheuse en littérature comparée à Oxford. Son père n'avait pas été long à se réjouir de la façon dont son fils mettait à profit ses impressionnantes capacités intellectuelles autrement qu'en vissant ses fesses sur un banc d'université. Ce qui n'avait pas empêché le jeune homme de se cultiver par la suite, cela relevait de l'évidence. Mais comme la plupart des gens ignorait qu'Alexandre D'Anceny avait déjà porté les armes et tué des gens - un sacré paquet, en vérité -, ils avaient tendance à croire à ce qui était inscrit sur la quatrième de couverture : il avait été diplômé de l'université Queen's, ou QUB pour les intimes, qui avait produit, pour l'anecdote, l'acteur Liam Neeson ; de cette expérience universitaire, le jeune homme avait été titularisé en littérature et avait bossé dans l'industrie cinématographique avant de devenir cet écrivain qui plaisait tant aux femmes. Il avait eu des amis là-bas, cependant, ce qui lui permettait de ne pas totalement perdre la face quand on lui posait des questions sur son cursus universitaire.

Alexandre : - A mon époque, ils étaient un peu moins regardant, et le coût de l'année était tellement élevé que l'intégration impliquait nécessairement l'obtention d'une équivalence. C'est devenu une fac de riches sectaires. Et de fainéants, de surcroît.

En étant assis et souriant, le jeune homme paraissait plein d'assurance et de calme. Chaque syllabe prononcée par sa voix basse et légèrement rauque avait quelque chose de rassurant. Mais une fois que son dos se fut rappelé à son bon souvenir, il avait un peu perdu de sa superbe.

Haley : - Maintenant je sais d'où vous vient cette tendance au saut dans le vide.

De nouveau, Alexandre eut un léger sourire en coin.

Alexandre : - C'était une question de survie. En général, je ne saute pas dans le vide avec une femme au premier rendez-vous, c'est un peu de mauvais goût.

Elle ne pouvait sans doute pas imaginer tout ce qu'il avait dû faire quand il faisait partie de la SOCA. Les planques ? Seulement les parties les plus reposantes de son boulot. Il en avait pisté, des criminels, à travers le monde. A partir du moment où un criminel avait mis le pied au Royaume-Uni, c'était pour sa pomme, il avait remporté le jackpot. Il n'était pas un simple agent spécial qui se trimbalait en costume et qui ne possédait qu'un petit 9mm comme dans les films. C'était un homme d'intervention. Malgré sa petite carrure, il portait facilement le camo noir et avait su mener jusqu'au bout ses hommes, à la pointe de son fusil d'assaut.

Jusqu'au bout, ça, tu peux le dire, garçon...

Une ombre traversa son regard, qu'il dissimula facilement. Il ne voulait pas repenser à cela. De toute façon, en écoutant le craquement de mauvaise augure de son dos, il avait d'autre chose à penser.

Alors qu'il grommelait, se voyant déjà devoir appeler son chirurgien, chez qui il avait fini par prendre une carte de fidélité, et se rappelant cruellement que la dernière fois qu'il avait eu à faire avec lui, c'était lorsqu'il avait encore la possibilité de se rendre en Angleterre, il sentit que Haley prenait les choses en main. Avec une efficacité redoutable, elle parvint à coucher de force le jeune homme dans le canapé, tandis qu'il étouffait quelques grognements dans sa gorge.

Haley : - Et si vous vous permettez de bouger de ce canapé, je vous y remets de force. Sans doute être commando vous a appris beaucoup. Seulement, pour sauver sa vie il faut savoir en prendre soin. Est-ce compris ? Et surtout, ne protestez pas

Du tac au tac, il répondit, sans vraiment faire attention à ce qu'il disait :

Alexandre : - Ce n'est pas ma vie qui comptait à ce moment là, mais la votre.

Il espérait que la jeune femme n'avait pas entendu ce qu'il avait dit, ou encore qu'elle n'avait pas remarqué la rougeur sur les joues de l'irlandais. Il avait honte. Elle allait croire qu'il la draguait et...

Et quoi? Après tout, ce n'était pas tout à fait faux, même s'il refusait catégoriquement de se l'avouer. Pour lui, ce qui venait de se passer n'était qu'un simple faux pas. Un lapsus révélateur. Un acte manqué, ou je ne sais quelle autre dénomination psychanalytique.

Il la regarda mettre la table.

Alexandre : - Mais... Enfin... Voyons...

Il était confus. Après tout, la jeune femme était son invitée, elle n'aurait théoriquement rien avoir à faire. Voilà que pour son premier rendez-vous improvisé avec une femme, il trahissait lamentablement les codes de la galanterie. C'était une honte, et les ancêtres D'Anceny, connu pour leur galanterie, devaient se retourner dans leur caveau.

Il se redressa lorsque la jeune femme l'invita à le faire et prit une assiette sur ses genoux. Tandis qu'il portait à sa bouche la fourchette, il épiait les réactions de son invitée. Elle avait l'air d'apprécier et il s'en sentit soulagé. C'était stupide comme considération. Une fois qu'elle aurait franchi la porte de cet appartement, Haley ne voudrait certainement plus le voir. Il était juste une source d'ennui ambulante. Et puis on ne peut pas dire que leur rencontre se soit faite sous les meilleures auspices. Il en était désolé, mais il voyait mal comment s'en entretenir avec la jeune femme.

Larkin, t'es un sacré fils de pute...

Larkin. Il avait du mal à envisager que ce soit quelqu'un d'autre qui avait envoyé des colosses le chahuter un peu. Après tout, qui pouvait en avoir contre un écrivain rangé qui errait la nuit comme un vagabond pour comprendre la ville? Qui était ce contact, pourquoi l'avait-on tué? Ces questions, toujours ces questions... Larkin l'avait encore coiffé au poteau. Ce type ne parlerait plus.

Haley : - La cuisine française mérite sa réputation d'excellence. Votre choix a été très bon. Vous avez le droit de vous rallonger, il faut soulager votre dos.

Alexandre : - Euh... Oui, merci. Je suis ravi que cela vous ait plu, mademoiselle. Je n'aurais pas voulu qu'en plus de cela, vous soyez partie après avoir mangé quelque chose qui ne vous ait pas plu.

Il s'allongea, pensif.

Alexandre : - Larkin me poursuit depuis la fin de ma formation à la Royal Military Academy. C'est à cause de lui que j'ai échoué dans cette ville.

Il la regarda, légèrement hésitant.

Alexandre : - Ecoutez, je ne sais pas vraiment pourquoi je vous dis cela. Pourquoi j'ai spontanément confiance en vous. Peut-être parce que finalement j'ai rien à perdre. Que cela n'est rien, que mon secret n'a pas d'importance. Disons juste que Larkin travaillait pour Umbrella. Pour leur service de contremesure biologique. A l'époque où ce type a failli me flinguer, Umbrella n'était plus sur la scène internationale, je traquais simplement les bioterroristes. Et voilà.

Il marqua une pause.

Alexandre : - L'homme qui est mort devait me fournir des informations. J'ignore de quelle nature. Il va falloir que je rentre à la morgue pour pouvoir examiner son corps... Pour essayer de le faire parler.

Il passa une main sur son visage.

Alexandre : - Pardonnez-moi d'aborder ce sujet-là, vous devez sans aucun doute en avoir rien à cirer, après tout, c'est mon problème. Et désolé de vous avoir embarqué là-dedans.

Il planta son regard dans le sien.

Alexandre : - Et j'allais presque oublier... Mais merci. Vous m'avez sauvé la vie. J'ai une dette envers vous, maintenant.

Il se leva et grogna.

Alexandre : - Ecoutez, il se fait tard. Je comprendrai que la première chose que vous auriez envie de faire après cette désastreuse rencontre serait de prendre vos jambes à votre cou pour partir d'ici. Mais si vous voulez, j'ai un canapé, vous pourrez prendre mon lit. J'ai des bons films, du tabac, de la bière irlandaise. Ce n'est pas comme une invitation, enfin c'est tout comme, en fait.

Il rougit et lui offrit un sourire un peu gêné.
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Haley James

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MessageSujet: Re: Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres?   Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres? Icon_minitimeDim 15 Mai - 21:33

Haley ne comprit absolument pas pourquoi l'écrivain se mettait à lui dévoiler un pan de son existence. Sans rien dire, elle l'écoutait.

Alexandre : - Écoutez, je ne sais pas vraiment pourquoi je vous dis cela. Pourquoi j'ai spontanément confiance en vous. Peut-être parce que finalement j'ai rien à perdre. Que cela n'est rien, que mon secret n'a pas d'importance. Disons juste que Larkin travaillait pour Umbrella. Pour leur service de contremesure biologique. A l'époque où ce type a failli me flinguer, Umbrella n'était plus sur la scène internationale, je traquais simplement les bioterroristes. Et voilà.

Un silence. La jeune femme ne bougeait pas. Il lui expliqua ensuite qu'il lui faudrait retrouver le cadavre pour essayer d'en tirer les quelques informations qu'il pourrait lui apporter. Plutôt morbide comme occupation, mais elle comprenait ce que cela représentait.

Alexandre : - Pardonnez-moi d'aborder ce sujet-là, vous devez sans aucun doute en avoir rien à cirer, après tout, c'est mon problème. Et désolé de vous avoir embarqué là-dedans.

Elle esquissa un sourire sans répondre.

Alexandre : - Et j'allais presque oublier... Mais merci. Vous m'avez sauvé la vie. J'ai une dette envers vous, maintenant.

Elle s'assit sur le canapé et posa une main sur son épaule, calmement.

Haley : - Vous n'avez aucune dette envers moi. Je ne demande pas de remboursement pour sauver la vie de quelqu'un, c'est une sorte de service spontané si vous préférez. Alors oubliez cette idée de dette, voulez-vous ? Et ne vous excusez pas de m'avoir balader au milieu de la foule alors que c'est presque une phobie de me retrouver entourer par autant de gens pour moi.

Elle ne put retenir un léger rire. Le pauvre ne pouvait pas deviner que c'était une misanthrope aguerrie dans sa solitude. Et puis nécessité faisant loi, elle n'allait pas lui en vouloir pour une course poursuite et un saut dans le vide improvisé. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait connu une petite poussée d'adrénaline.

Haley : - Et puis vous m'avez invitée à dîner, alors on peut dire que nous sommes quittes. Ne vous souciez plus de cela. Et fait un peu attention à vous, cela ne vous ferait pas de mal. Votre vie ne compte pas moins que la mienne.

Elle tapota sa tête avec un regard amusé et se releva bientôt imitée par D'Anceny.

Alexandre : - Écoutez, il se fait tard. Je comprendrai que la première chose que vous auriez envie de faire après cette désastreuse rencontre serait de prendre vos jambes à votre cou pour partir d'ici. Mais si vous voulez, j'ai un canapé, vous pourrez prendre mon lit. J'ai des bons films, du tabac, de la bière irlandaise. Ce n'est pas comme une invitation, enfin c'est tout comme, en fait.

Haley : - De deux choses l'une est que ce fut une rencontre tout à fait originale et que si elle ne l'avait pas été, je ne vous aurais même pas adresser la parole après vous avoir sauter dessus...pour vous éviter un fâcheux accident soyons bien d'accord. La seconde est que je reste volontiers, ne serait-ce que pour la bière irlandaise qui est la meilleure de toutes à mon humble avis.

Ce fut au tour de la poète de planter son regard dans celui de l'écrivain.

Haley : - Et vous dormirez dans votre lit, il faut faire attention à votre dos. Et ne discutez pas ce que je dis sinon je bois la bière toute seule !

Elle riait. La soirée prenait une tournure agréable, la jeune femme était vraiment détendue. Sa mélancolie s'était éloignée pour un long moment, la laissant respirer un peu. Parfois l'atmosphère oppressante de la ville l'entourait jusqu'à l'étouffer. Mais les mots magiques « bière irlandaise » et « bons films » étaient plein de douces promesses de tranquillité. Le spleen se retrouvait sur le banc de touche, réduit à regarder la poète vivre un peu.

Haley débarrassa rapidement et hasarda ses pas dans la cuisine à la recherche d'un lave vaisselle. Celui-ci trouvé elle le remplit méthodiquement et le referma d'un coup de hanches d'expert en la matière. Elle se sentait presque chez elle. Son regard se tourna instinctivement vers la bibliothèque et caressa à nouveau les livres. C'était tout simplement magnifique d'avoir une telle quantité d'ouvrages chez soi et dans un ordre parfait qui plus est.

La jeune femme n'était pas bavarde de nature, le silence ne la dérangeait pas mais elle avait bien conscience qu'un silence prolongé pouvait être assez gênant. Aussi s'attela-t-elle à faire la conversation.

Haley : - Quel genre de films avez-vous en réserve ? Évitez juste un film trop triste.

Elle se tourna vers lui, un léger sourire aux lèvres. Un film triste et c'était le retour du spleen. La jeune femme se posa sur le canapé et s'étira. Haley était de bonne humeur. Entourée par tous ces livres et d'un charmant écrivain qui semblait assez timide, elle se sentait à l'aise. Le fait qu'il lui fasse confiance d'une manière quasi-spontanée la troublait un peu. Durant son séjour à la mafia, chaque personne qui la croisait ressentait ce même sentiment de confiance, n'osant imaginer qu'elle pourrait être responsable de leur mort. Pas avec un visage d'ange comme le tien, s'était-exclamé Stan, son ami de toujours. Et pourtant...

Haley secoua légèrement la tête pour chasser ses idées sombres. Elle s'adossa confortablement au canapé...

J'en veux un comme ça, tout moelleux et confortable !!

…et passant une main dans ses cheveux, elle eut alors une révélation.

Haley : - Que diriez-vous d'un bon thriller, si vous avez. Une histoire dont on devine presque la fin mais qui a le mérite d'être bien construite ?

Elle adorait les thrillers. Et quelques films d'horreur où le psychopathe commettait des atrocités bien senties. Mais ce n'était pas l'idéale pour mieux faire connaissance, elle risquait de sursauter à chaque instant, ce dont elle avait passablement honte.
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Alexandre H. D'Anceny
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MessageSujet: Re: Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres?   Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres? Icon_minitimeDim 17 Juil - 16:40

D'accord, il était complètement à côté de la plaque. Qui pourrait encore mordre à l'hameçon? Sa couverture d'écrivain célèbre à la mord moi le noeud venait de s'écrouler. Il n'avait jamais été aussi mauvais à se défendre. Il ne comprenait pas pourquoi tout s'effondrait ainsi : cela faisait des années qu'il la conservait, il ne voyait pas en quoi une jeune femme, aussi jolie soit-elle, pouvait l'amener aussi facilement à briser ses défenses. Oui, il avait confiance. Mais il y avait aussi le charme de la jeune femme. Il avait honte de ses pensées, mais il trouvait que raconter sa vraie histoire avait son charme gothique, romantique. Non, il n'était pas Marc Lévy. Au contraire. Sa croisade valait le coup d'être connue. Il avait fait partie de ces agents de l'ombre qui agissaient pour protéger non pas une personne mais bien une grande partie de l'humanité. Ce n'était certes pas très modeste de sa part, mais un peu de reconnaissance ne faisait pas de mal, parfois. Et puis, quitte à dire la vérité... A moins que cette vérité ne paraisse vraiment trop étrange à son interlocutrice, ou encore qu'elle croie qu'il n'était simplement qu'une grande gueule qui voulait impressionner les filles. Après tout, la biographie d'Alexandre H. D'Anceny ne mentionnait aucune fiancée ou épouse, et il prévoyait lui-même de faire parler de lui dans les magasines people. Après tout, sa couverture était quasi parfaite. Qui irait croire que sous la façade du play-boy qui sillonnait certaines soirées un peu alcoolisées - sans pour autant se distinguer par ses frasques, mais se contentant simplement d'être là -, se cachait un puissant agent secret? En tout cas, ex-agent secret. Il y avait, dans la population célèbre, bien plus de gugus excentriques que de gens sincères.

C'est ce qui le fit se raviser. Et puis, comment percevrait-elle ce brutal épanchement presque incompréhensible sur la vie de cet inconnu notoire qu'il était? Il referma la bouche. Elle lui fit, sans le vouloir, la faveur de reprendre la parole, ce qui lui évita de devoir s'expliquer plus en détail. Il l'écouta en souriant, soulagé, mais ne put s'empêcher d'avoir un léger rictus, lorsqu'elle lui dit que sa vie ne comptait pas moins que la sienne. Ce qui était plutôt faux. Sa formation lui avait appris qu'il était un élément sacrifiable et que la vie d'autrui passait largement avant la sienne. Mais il n'allait pas lui faire un cours de déontologie. De toute façon... Cela n'allait pas alimenter la conversation.

Alexandre : - Vous inviter à dîner est la moindre des choses pour me faire pardonner, même si mon frugal repas n'est pas ce que je pouvais vous offrir de mieux... Je suis en période de vache maigre. Je me mets à l'écriture, et donc je fume, je bois et je ne termine pas le triangle équilatéral.

Il lui adressa un léger clin d'oeil, et se le reprocha immédiatement. Par Zeus, quelle indélicatesse ! Du reste, il sentit, avec un autre soulagement, la jeune femme se détendre. Il n'était guère habitué à inviter chez lui des femmes. La dernière devait-être sa "charmante" attachée de presse, qui lui avait sèchement rappelé qu'il devait faire une tournée de promotion dans les librairies du coin. Mon Dieu. Ëtre écrivain n'avait pas que des bons côtés. Il ne se sentait pas réellement à sa place, au milieu de toutes ces femmes qui lui serraient la main avec des étoiles plein les yeux. Il savait qu'il jouait la comédie et justement se trouvait bien piètre acteur. Ce n'était pas réellement sa formation, que de répondre avec des sourires aux requêtes de photographies des jeunes femmes. Donc, faire la tournée des librairies en se faisant traquer par les journalistes people... Etait un aspect de sa couverture qu'il avait eu du mal à dompter.

Le jeune homme se leva, lorsque sa compagne d'infortune commença à débarrasser. Il fit quelques gestes maladroits, essaya quelques paroles pour la dissuader : après tout, elle était son invitée. Mais l'efficacité d'Haley le prit de court, et il avait l'air un peu ridicule à gesticuler dans la pièce, en évitant certains mouvements, qui lançaient une pique effroyable le long de sa colonne vertébrale. Il capitula bien rapidement et chercha un film dans sa dvdthèque, en posant une main sur le creux de ses reins en grommelant.

Alexandre : - Un thriller... Hum...

Il chercha de ses yeux sombres, son doigt parcourant les tranches des dvds.

Alexandre : - Hum, je peux vous proposer Bound, je l'aime beaucoup. Très bien ficelé, jusqu'au bout.

Il sortit la jaquette et alluma l'écran plat, qui prenait la poussière. Il inséra la galette, puis se leva en grognant.

Alexandre : - Allez-y, asseyez-vous, faites comme chez vous, je reviens.

Il partit dans la cuisine, se baissa et récupéra deux bières, qu'il apporta. Il s'assit avec un soupir de soulas.

Alexandre : - Vous avez des bons réflexes. Vous êtes vraiment poète? Parce que bon, dans cette ville, je commence sincèrement à me demander s'il y a bien quelque chose de vrai. C'est pas le Truman Show, mais c'est presque pareil.

Il se tourna vers elle.

Alexandre : - Vous avez déjà visité la ville la nuit? Une véritable horreur. Je ne parle pas des drogués et des clodos. Il y a bien pire. Quelque chose que l'on sent sans pouvoir mettre de mots dessus...

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MessageSujet: Re: Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres?   Qui aurait cru que les pires circonstances font les plus belles rencontres? Icon_minitimeJeu 21 Juil - 14:33

Alexandre : - Allez-y, asseyez-vous, faites comme chez vous, je reviens.

Avec un immense plaisir, la jeune femme s'installa sur ce divin canapé et reformula le vœux d'un avoir un identique. Elle s'étira, un peu fatiguée et reçut la bière avec un sourire satisfait. L'écrivain lui avait proposé un film, Bound, dont elle avait vaguement entendu parler sans jamais avoir la curiosité de le regarder. Elle n'était pas très cinéma. Décapsulant sa bouteille, elle but une toute petite gorgée du liquide, ravie de retrouver ce goût particulier presque oublier. Combien de fois avait-elle bu de la bière irlandaise pendant de longues soirées à attendre un « client » capricieux ou peureux ?

Alexandre : - Vous avez des bons réflexes. Vous êtes vraiment poète? Parce que bon, dans cette ville, je commence sincèrement à me demander s'il y a bien quelque chose de vrai. C'est pas le Truman Show, mais c'est presque pareil.

Elle tourna lentement la tête vers lui et le regarda droit dans les yeux.

Haley : - Vous êtes vraiment écrivain ? Parce que l'histoire que vous m'avez servie sur vos études n'a pas vraiment l'air de vous convaincre.

La jeune femme se mordit la lèvre, se sentant un peu coupable de réagir aussi vivement alors que la soirée s'annonçait sous les meilleurs auspices possibles. Elle poussa un léger soupir et fit un effort sur sa méfiance naturelle.

Haley : - Excusez moi, ce n'était pas très délicat de ma part.

Elle étendit ses jambes devant elle, pensive. La poète ne savait pas vraiment quoi faire pour contrer cette question. Fallait-il répondre ? Alexandre lui avait fait confiance en livrant une part importante de sa vie, même si elle n'avait rien demandé. Etait-elle en droit de refuser toute réponse ? Certainement pas. Haley resta silencieuse encore un instant, regardant le film qui commençait. A un moment elle failli même ne pas lui répondre du tout. Enfin, sans quitter l'écran plat, elle récita tout bas quelques vers qui l'avaient profondément marquée étant plus jeune.

Haley : Jetant son encre vers les cieux, suçant le sang de ceux qu'il aime et le trouvant délicieux, ce monstre inhumain, c'est moi-même.

Haley tourna légèrement la tête vers l'écrivain, elle continua sans hausser le ton.

Haley : - La question n'est pas d'être vraiment ou non poète. Je l'ai toujours été, au fond de moi il y a eu dès les premiers instants de mon existence, une petite flamme qui me donne un autre regard sur ce qui nous entoure et sur ce que nous sommes. Mais disons qu'il y a eu une certaine période où je n'ai pas écrit de poèmes. J'ai été...occupée à autre chose.

Elle but une longue gorgée de bière, le regard sombre. Parler de cela ne lui plaisait pas vraiment. Déballer ainsi qui elle était à quelqu'un qu'elle connaissait à peine, ce n'était pas dans ses habitudes. La poète était très renfermée, elle en avait bien conscience mais changer ce trait de sa personnalité n'avait rien de simple.

Alexandre : - Vous avez déjà visité la ville la nuit? Une véritable horreur. Je ne parle pas des drogués et des clodos. Il y a bien pire. Quelque chose que l'on sent sans pouvoir mettre de mots dessus...

Haley : - Arkan est une bête de nuit, elle ne montre ses crocs et ne nous fixe de ses yeux jaunes et luisants uniquement lorsque le soleil a cédé sa place à la nuit. Ce qu'il y a dans ses rues distrait notre attention tandis que dans les tréfonds obscurs, un grondement sourd et menaçant s'élève. Nous sommes des souris dans un labyrinthe et un serpent a été lâché pour nous dévorer. Si le reptile peut sortir, on ne peut pas en dire autant des rongeurs.

Elle sourit, son regard retrouva un peu de sa jovialité.

Haley : - C'est l'impression que j'ai en tout cas. Ne me prenez pas trop pour une folle.

Avec un léger rire, elle se plongea dans le film qui se révélait être excellent tout en buvant sa bière à petites gorgées. Lorsqu'elle comprit que le dénommé Cesar faisait partie de la Mafia, son attention redoubla. Les films qui choisissaient de traiter de ce sujet partaient souvent dans des délires obscures surréalistes. Son regard s'était nettement assombri, ses démons passaient avaient décidé de s'inviter à la fête et de s'installer à côté d'elle. Rien ne trahissait une quelconque détresse sur son visage. Seules ses prunelles reflétaient un certain trouble. Remontant ses jambes sur le bord du canapé pour s'installer en tailleur, la main tenant la bouteille de bière reposant sur son genou, Haley devait bien avouer que le film avait entièrement saisi son esprit et ne la lâchait plus. Elle attendait de voir ce qu'il allait arriver à ces deux femmes non sans impatience, presque angoissée de les voir mourir assassinées par un pauvre minable peureux. Il lui faisait un peu penser à Stanislas au début. Combien de fois avait-il failli la flinguer parce qu'il se croyait trahi ou tout bêtement parce qu'il était ivre ? La poète avait renoncé à tenir un compte. Laissant là ses souvenirs, elle se replongea avec un frisson dans cet excellent thriller.
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