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 Confrontation inter-services [with S. Lawson]

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Max Stranger
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Max Stranger

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MessageSujet: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeDim 27 Fév - 23:58

Max observa un instant la façade du petit restaurant avant d'entrer. Un petit établissement, qui, bien que loin d'être d'un luxe affolant, semblait bien tenu et propre. Qui que soit en charge de l'endroit, il ou elle semblait d'un caractère méticuleux, précis et soigneux au possible.

Stranger était peut-être très doué pour le déguisement, mais il avait tenu à venir à visage découvert, montrant bien qu'il ne craignait aucun ennemi, fût-il aussi doué que possible et armé comme Rambo. Un série de couples, des gosses, des personnes seules... Pas de menace vraisemblable de ce côté-là. Max alla à une table située non loin de la porte et attendit un instant. Une jeune femme blonde derrière le comptoir, avec un air aimable, presque un peu godiche, mais cela ne pouvait pas tromper un véritable pro, et Max pensait en être un.

Il savait qu'elle était le fameux agent, la jeune femme hautement qualifiée appelée Sarah Lawson. Bonne actrice, en effet, et douée pour les langues, au vu de la facilité avec laquelle elle avait pris la commande d'un couple ayant un accent russe à couper au couteau...

? - Tout le monde, les mains en l'air!

Max soupira. Deux types armés de fusils à canon scié venaient d'entrer et menaçaient les clients. Max, dos à eux, sentait le poids de son puissant revolver contre son torse, tenté de passer tout de suite aux choses sérieuses. D'un autre côté, la tentation de voir le fameux entraînement de l'Agence à l'effet le tenaillait. Sans même prendre la peine de feindre la peur, il leva les bras en signe de reddition. Comment allait réagir Lawson? Il était curieux de le voir...
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Sarah J. Lawson
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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeLun 28 Fév - 0:35

"Je suis à vous tout de suite."

Sarah souriait, et prenait les commandes, infatigable. Elle se sentait à la limite du ridicule, mais après tout, cela marchait bien, les clients semblaient satisfaits, et l'attente n'était pas trop longue. Cependant, son statut de potiche était régulièrement mis à mal lorsqu'elle prenait machinalement les commandes en répondant dans une langue étrangère, en français, en allemand et ici en russe, sans effort apparent.

Elle entassait les assiettes sur son bras, sans que l'équilibre des mets ne soit perturbée, et traversait la pièce d'un pas bien calculé. Tout ceci ressemblait presque à un ballet militaire, bien orchestré, sans faille apparente. D'une mémoire extraordinaire, elle distribuait les plats sans jamais se tromper.

Mais bon Dieu comme elle s'ennuyait...

Soudain, il ouvrit la porte et entra. Le fameux Max Stranger. Evidemment, elle connaissait son visage, puisqu'on lui avait fourni une bonne partie des informations dont elle avait besoin pour connaître son identité. Pour autant, comme ses supérieurs ne le considéraient pas comme dangereux, elle n'avait pas eu accès au dossier complet. Pourquoi était-il là? Telle était la question. Prendre contact avec lui n'était même pas demandé par ses supérieurs. Mais après tout, il était sans doute plus intéressant que la faune locale, qui n'avait jusqu'ici à peine daigné lui adresser la parole : vu les prix exorbitants pratiqués dans son restaurant, en général, elle ne voyait les visages qu'une à deux fois, sans qu'ils ne se permettent une quelconque sociabilité avec une simple serveuse. S'ils savaient...

Elle sentait le regard de Stranger sur elle. Elle savait simplement que c'était un agent du MI:5, et pas des moindres. Il avait vécu tout un tas d'aventures, et s'était retrouvé simple flic à Racoon City, quand ça avait bien dégénéré... Enfin, elle ne savait finalement pas grand chose sur lui, mais elle savait certaines choses sur la ville, qui n'étaient pas négligeables.

Le couple de russes prenait place, et elle se dirigea vers Max, l'air innocent et le pas guilleret. Quand soudain...

? - Tout le monde, les mains en l'air!

Aïe. Manquait plus que cela... Sa couverture était vraiment à deux doigts d'être compromise. Elle ne pouvait pas sortir son flingue et les neutraliser. Une serveuse n'était pas censée avoir une arme, et encore moins avoir reçu un entraînement spécifique aux arrestations. Elle jura entre ses dents.

Elle jeta un regard à Max, en esquissant une petite moue. Finalement, ce n'était peut-être pas le bon plan de se rencontrer à découvert sur le lieu de sa couverture. Elle leva les mains, docilement.

? - C'est qui le responsable ici?
Sarah - C'est moi. Accompagnez-moi, la caisse est derrière...

Il fallait donc la jouer un peu "je suis l'héroïne du dimanche". Elle guida donc le premier malfaiteur derrière le comptoir, laissant le deuxième à Max, surveillant les clients, apeurés.

#Bon Dieu, faites qu'ils ne fassent pas une connerie, ou qu'ils ne cèdent pas à la panique...#

Elle saisit une poêle décorative, l'arracha de son socle. L'homme l'avait docilement suivie, pointant son flingue dans le creux du dos de Sarah, ne pouvant s'empêcher de reluquer son fessiers avec un regard libidineux révoltant. Il fut surpris de la rapidité du geste. Sarah lui retourna un puissant revers dans le poignet, et enchaîna avec un coup droit dans le visage, sonnant son agresseur. Voilà, cela pouvait paraître comme un réflexe de tennis woman semi-professionnelle. Il s'effondra en grondant. Max avait quelques secondes pour réagir avant que cela ne dérape. Elle lui jeta un regard encourageant, l'adrénaline coulant dans ses veines.
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Max Stranger
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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeLun 28 Fév - 1:07

Max avait choisi d'attendre, et n'était vraiment pas déçu. En dépit de son peu d'estime pour les agents américains, il fut, il devait le reconnaître, assez impressionné par la prestation de la jeune Lawson. D'un autre côté, le regard qu'elle lui lança le glaça. Ce n'était pas un regard haineux ou rancunier, mais un message tacite, ce qui voulait dire qu'elle savait qui il était.

Bordel... Mais comment?

Pas le temps de faire de profondes réflexions, le second braqueur, celui resté dans la salle, levait déjà son arme vers Sarah. En silence, Max se leva et se faufila dans le dos du truand. Il lui posa la main sur l'épaule.

M - Hé, mec...

L'homme se retourna, juste avant que ses pieds ne quittent le sol, projeté dans les airs par un magistral uppercut, dont la puissance était multipliée par la consistance métallique de son bras. Le malheureux, atterrit violemment juste aux pieds de Lawson, qui n'avait pas l'air bien impressionnée. Moins, en tout cas, que les clients qui braillaient dans son dos. Max se retourna et sortit son insigne.

M - Pas de panique, mesdames et messieurs, je suis lieutenant de police, veuillez rester assis à vos places jusqu'à ce que mes collègues arrivent, merci!

Il fit volte-face et, sortant une paire de menottes souples d'une des poches de son manteau, attacha solidement un des truands. Il lança la deuxième paire à Sarah. Comment devait-il se comporter avec elle? Froid? Amical? Il opta pour une cordialité prudente, mais franche. Autant mettre les points sur les i tout de suite avec elle.

M - Très joli. L'entraînement à la Ferme ne démérite vraiment pas, avec des agents comme vous!

Il avait parlé à voix basse, empêchant les clients terrorisés de l'entendre. Dans le même temps, il envoya un message au commissariat, que des flics viennent chercher les colis. En attendant la réponse de la gérante des lieux, il ramassa les armes et les posa sous le comptoir, hors de vue, avant de se retourner et d'affronter le regard vert de sa collègue des Colonies.

Ce regard... On dirait presque...

Il se secoua mentalement, sans rien laisser paraître. Hors de question de se laisser aller face à un ennemi potentiel.
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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeLun 28 Fév - 1:35

#Quelle journée...#

Tout se passa au ralenti. Elle avait choisi de faire confiance à son homologue britannique. Elle espérait ne pas s'être trompée. Après tout, c'était sympa de fanfaronner, faire comme si tout ceci n'était qu'un jeu, mais justement, elle venait de placer sa vie entre les mains de l'inconnu. Comment allait-il réagir? Elle avait montré qu'elle savait qui il était. C'était désagréable comme sensation, surtout lorsque l'on venait de poser le pied dans cette ville inconnue. Amie, ennemie? Comment allait-il la considérer? Peut-être pouvait-il penser que tout ceci n'était qu'une mascarade destinée à le faire sortir de sa couverture. La jeunesse de l'agent Lawson dans sa carrière était tout de même légèrement visible. Mais l'entraînement avait pris le dessus, et elle se félicita intérieurement de cette belle démonstration.

Mais tout ceci retomba rapidement, lorsqu'elle vit l'oeil vide du pistolet de l'autre braqueur se tourner vers elle. Elle déglutit. Tout semblait se passer si lentement. Elle imaginait le message nerveux de l'homme partir du cerveau, partir allègrement dans les synapses, se disperser dans sa moelle épinière, traverser les muscles de ses épaules, de son bras, jusque son avant-bras, puis finir dans l'index, qui presserait la gâchette métallique. Et là, elle mourrait, un peu stupidement, à trop vouloir faire confiance aux gens. Merde, elle avait 28 ans et toute la vie devant elle...

Mais Max réagit rapidement. Son interpellation à son opposant lui arracha même un sourire de soulagement, très bref. Elle n'allait pas mourir aujourd'hui. Puis, l'homme décolla littéralement du sol. Sarah ne put s'empêcher d'ouvrir des yeux ronds. Zut, aucune poigne normale ne pouvait arracher un homme de la gravité terrestre ainsi. Quel entraînement avait reçu l'agent britannique? Il s'écrasa lamentablement à ses pieds. La surprise n'était pas feinte, mais au moins servait-elle son jeu. Woah. Elle ne devrait surtout pas sous-estimer le jeune homme. S'il décidait de lui en coller une, elle ne donnait pas cher de sa colonne vertébrale...

Elle revint brutalement à la réalité quand les cris paniqués des clients parvinrent à ses oreilles. Elle leva les mains en signe d'apaisement, mais Max intervint de nouveau en un clin d'oeil, sans se départir de son calme.

Max : - Pas de panique, mesdames et messieurs, je suis lieutenant de police, veuillez rester assis à vos places jusqu'à ce que mes collègues arrivent, merci!

Et en plus de cela, il sauvait sa couverture. L'attention des clients, comme des pies, serait attirée vers la plaque brillante de Max, et certainement pas par la performance étonnante de cette serveuse de restaurant. Jusqu'à ce qu'il lui lance une paire de menottes. Machinalement, elle l'attrapa de la main gauche, la main droite s'occupant de lier les poignets du malfaiteur, son index tendu faisant tournoyer les menottes, ouvrit la première d'un coup adroit, puis propulsa les bracelets sur les poignets de l'ennemi. Elles se refermèrent en un claquement sec. Ce qui faisait somme toute très professionnel.

Max : - Très joli. L'entraînement à la Ferme ne démérite vraiment pas, avec des agents comme vous!


Sa voix s'était réduite à un murmure, dans l'optique de ne pas révéler sa couverture aux yeux des autres clients. Elle le regarda, et un mit un instant à répondre.

Sarah : - Disons que je suis tombée au meilleur moment pour suivre une formation là-bas. Je vous remercie, agent Stranger, vous venez de me sauver la vie, ce qui est fort peu commun pour une première rencontre, surtout sur mon propre terrain.

Elle esquissa un sourire, entendit les sirènes de police se rapprocher de son restaurant. Elle affecta un air soulagé, prit une voix normale, pour que tout le monde entende.

Sarah : - Eh bien ! Merci monsieur, sans vous, je crois qu'on aurait eu beaucoup de mal à s'en sortir !

Elle lui serra la main. L'assemblée populaire applaudit, soulagée, et ne tarda pas à débarrasser les lieux, sous le choc. Certains allant geindre auprès de l'équipe de policiers, espérant récupérer un soutien psychologique. Après tout, ce n'était pas non plus le premier fast-food du coin. Elle attendit que tout le monde soit parti, et commença à faire le ménage, machinalement.

Sarah : - Je ne pensais pas que cela se passerait comme cela. Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas là pour vous menacer, ou vous mettre des bâtons dans les roues, quelle que soit votre mission.

Elle essuya les tables, rapidement.

Sarah : - Je vous offre un café? Vous l'avez bien mérité.

Elle lui sourit, aimable.
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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeLun 28 Fév - 1:55

Sarah : - Disons que je suis tombée au meilleur moment pour suivre une
formation là-bas. Je vous remercie, agent Stranger, vous venez de me
sauver la vie, ce qui est fort peu commun pour une première rencontre,
surtout sur mon propre terrain.

Elle l'admettait. Vraie pro. L'estime de Max envers elle remonta d'un cran. Au moins ne prenait-elle pas un air offusqué, niant absolument savoir à quoi le Gallois faisait allusion. Une telle déclaration arracha un sourire à Max, c'était peu probable, étant donné les circonstances qui les avaient réunis.

Max : - J'aurais pu tirer dans le tas, mais endommager les lieux ne vous aurait pas plu, je crois.

Sarah : - Eh bien ! Merci monsieur, sans vous, je crois qu'on aurait eu beaucoup de mal à s'en sortir !

Elle avait reprit une voix normale, se faisant bien entendre des clients pouvant les écouter. Sauvegarde de couverture. Effectivement, Max devait reconnaître la qualité des talents d'actrice de la jeune femme. Il n'avait jamais physiquement côtoyé la CIA, mais il lui sembla durant un instant qu'elle serait peut-être plus fréquentable que d'autres agences du même acabit. Du moins, cet agent précis.

Max : - Protéger et servir, mademoiselle, c'est notre devise.

Il n'avait pas eu à hausser la voix, son ton grave perçant facilement les parois fines. Lawson lui serra la main avec chaleur, alors que les autres flics arrivaient dehors. Un agent à l'air important entra et s'adressa à Max, qui exhiba sa plaque toute neuve.

Max : - Excusez-moi un instant, mademoiselle. Lieutenant Stranger. Je vous ferait mon rapport dès mon arrivée au poste.

Flic : - Bien monsieur. Pouvez-vous me dire ce qui s'est passé?

Max : - Deux braqueurs, peut-être drogués, je n'ai pas fait attention, mais leurs mouvements me paraissaient ralentis et hésitants. J'ai pu les neutraliser sans problème.

Flic : - D'accord. Que faisaient-ils ici, derrière le comptoir?

Max : - Ils ont emmené de force la gérante, probablement pour avoir accès au tiroir-caisse. Je vais prendre la déposition de cette jeune personne, emmenez les deux inconscients. Voilà leurs armes.

Max, tout en parlant, avait sorti les deux fusils de leur cachette et les remit à son collègue. Celui-ci repartit rapidement. Enfin, Max put se retourner en soupirant vers Sarah.

Max : - Les joies de ce job...

Il tira la carte postale de sa poche et la tendit à sa collègue.

Max : - Vous pouvez m'expliquer?

Sarah : - Je ne pensais pas que cela se passerait comme cela. Pour être
tout à fait honnête, je ne suis pas là pour vous menacer, ou vous
mettre des bâtons dans les roues, quelle que soit votre mission.

Stranger garda le silence, essayant de déceler les non-dits.

Sarah : - Je vous offre un café? Vous l'avez bien mérité.

Elle lui sourit gentiment. Max s'assit au comptoir et lui rendit son sourire.

Max : - C'est gentil de votre part. Noir, sans sucre.

Et flûte. Rien qu'avec ça, il révélait déjà une partie de son caractère. Un café noir et sans sucre signifiait bien souvent un caractère en acier trempé. Allait-elle le remarquer? Malgré leur petite péripétie, il ne devait en aucun cas baisser la garde.

Max : - Vous savez bien que je ne peux rien dire de ma raison dans cette ville, tout comme vous ne pouvez pas me dire votre raison d'y être... Mais j'ai juste une question... Qui a eu l'idée de vous refiler un restaurant comme couverture? Vous devez avoir des clients comme ça souvent, non?

Il indiquait le fourgon garé à l'extérieur. Les autres flics les observaient, mais ne pouvaient pas les entendre, et devaient se dire que Stranger prenait la déposition de cette jolie blonde tout en la draguant, probablement... Il joua le jeu en sortant un carnet et un crayon et en griffonnant des mots divers et sans suite. Il trouverait de quoi pondre un roman plus tard... Pour l'heure, il devait se plier aux règles du jeu et sauvegarder sa couverture!
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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeLun 28 Fév - 15:50

Evidemment, Max Stranger est un agent d'élite du MI:5. Trouver son identité via son numéro de portable, était plus que facile. Après tout, cette liaison n'était pas sécurisée. Ensuite, il suffisait de fréquenter le réseau d'autres services de renseignements et c'était bingo. Par contre, sa réelle identité... Elle sourit intérieurement. Personne ne la connaissait, elle dormait au plus profond d'elle-même. Pour diverses raisons.

Leur première rencontre avait tout du paradoxe. Ils n'auraient certainement pas dû réagir comme ils le faisaient là, présentement. Tout cela était contraire à ce qu'elle avait appris. Elle aurait dû s'indigner, faire comme si elle ne comprenait pas, que sous-entendait-il? En même temps, il était grotesque de s'offusquer ainsi, elle venait de mettre KO un de leurs agresseurs à coup de poêle, quelle serveuse aurait eu la présence d'esprit de se servir de cet instrument pour se défendre? A supposer que la poêle était ici de façon tout à fait innocente, et non disposée par la CIA en cas justement, d'attaque surprise. Tout ce spectacle sortait évidemment de l'entendement des clients.

Max : - J'aurais pu tirer dans le tas, mais endommager les lieux ne vous aurait pas plu, je crois.

Elle sourit.

Sarah : - Tant que ma couverture n'est pas mise à mal, ça ne me dérange pas, vous aurez été pleinement dans le rôle du mauvais flic. Mais bon, il faut aussi se plier aux règles de la procédure, les tirs de sommation, etc... On aurait perdu du temps. Après, vous pouvez faire des trous dans le décor, mais je ne pense pas que la CIA aurait apprécié.

Mission accomplie, les apparences étaient sauves. Max se rendit auprès des policiers pour leur faire son rapport.

Sarah : - Mais je vous en prie, faites votre travail.

Et elle se retira dans le fond de la boutique. Le contrecoup sur son poignet commençait à se faire sentir. Après tout, son revers avait été magistral, mais maintenant, les tendons pleurnichaient. Elle pesta. Au moins avait-elle la satisfaction que les lieux étaient restés en bon état. C'était bien la première fois qu'on osait tenter de braquer un pauvre restaurant comme cela. Elle aurait tout vu à Arkan.

Max revint, avec la démarche du flic qui faisait son travail. Elle remarquait derrière son dos le regard des autres policiers en uniformes. Il avait dû leur servir qu'il allait prendre sa déposition. Il faudrait jouer le jeu, là aussi.

Max : - Vous pouvez m'expliquer?

Elle inclina brièvement la tête, mais garda le silence, le temps que Max lui dise ce qu'il voulait comme café. Noir, sans sucre. Elle esquissa un sourire. D'accord, elle avait affaire avec un dur. Elle-même adoucissait son café avec du sucre. Après tout, elle avait d'abord songé à être analyste avant le début de sa formation.

Elle se retourna, prépara deux expressos grâce à la machine d'une célèbre marque au slogan non moins célèbre. Puis elle tendit le gobelet en carton à Max.

Sarah : - Disons que j'ai eu vent, par le biais de mon service, de votre arrivée. Cela fait quelques semaines que je suis implantée ici, et comme je sais certaines choses sur cette ville... Considérez cela comme un échange de bons procédés.

Max : - Vous savez bien que je ne peux rien dire de ma raison dans cette ville, tout comme vous ne pouvez pas me dire votre raison d'y être... Mais j'ai juste une question... Qui a eu l'idée de vous refiler un restaurant comme couverture? Vous devez avoir des clients comme ça souvent, non?

Sarah : - En effet. La CIA a eu l'excellente idée de me mettre aux fourneaux. Au début, j'ai pris cela soit pour une punition, soit pour du foutage de gueule, puis j'ai compris que cela m'ouvrait les portes du beau monde d'Arkan. Et c'est chez eux qu'on peut trouver les plus beaux poissons. Pour l'instant, c'est plutôt moi qui me déplace. Je suis un peu l'oreille de la ville, la nuit. Et comme je sais bien manier le couteau, je suis aussi demandée pour l'office. Tout un tas de choses tombe dans mon oreille.

Elle marqua une pause.

Sarah : - Vous verrez, agent Stranger. Nombreuses sont les surprises dans cette ville. En apparence, on ne s'ennuie jamais. Jusqu'à ce que l'on découvre qu'Arkan n'est vraiment pas nette.

Elle prit une gorgée de son café, regardant le fourgon de la police.

Sarah : - Est-ce que vous pourriez me communiquer l'identité de ces deux messieurs, que je sache si je dois me tenir sur mes gardes, ou si c'est simplement un accident fortuit.

Elle regarda l'heure. 19h15. La nuit allait tomber.

Sarah : - Je pense que fermer boutique pour ce soir est une bonne idée.
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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeLun 28 Fév - 16:38

Si elle en avait l'air, leur discussion était loin de celle habituelle entre un flic et le témoin d'un délit! Ils discutaient, non pas dans ce rôle, mais entre collègues d'un tout autre monde. CIA et MI5 se retrouvant à collaborer fortuitement... Bien qu'imaginatif, Max n'aurait pas pu penser être dans une telle pièce!

Sarah : - Disons que j'ai eu vent, par le biais de mon service, de
votre arrivée. Cela fait quelques semaines que je suis implantée ici,
et comme je sais certaines choses sur cette ville... Considérez cela
comme un échange de bons procédés.

Max : - Vous savez bien que
je ne peux rien dire de ma raison dans cette ville, tout comme vous ne
pouvez pas me dire votre raison d'y être... Mais j'ai juste une
question... Qui a eu l'idée de vous refiler un restaurant comme
couverture? Vous devez avoir des clients comme ça souvent, non?

Sarah
: - En effet. La CIA a eu l'excellente idée de me mettre aux fourneaux.
Au début, j'ai pris cela soit pour une punition, soit pour du foutage
de gueule, puis j'ai compris que cela m'ouvrait les portes du beau
monde d'Arkan. Et c'est chez eux qu'on peut trouver les plus beaux
poissons. Pour l'instant, c'est plutôt moi qui me déplace. Je suis un
peu l'oreille de la ville, la nuit. Et comme je sais bien manier le
couteau, je suis aussi demandée pour l'office. Tout un tas de choses
tombe dans mon oreille.

Une source possible au sein de l'Agence? Après tout, même s'il n'était pas à l'aise à cette idée, Max pourrait peut-être la considérer comme un contact. Mais le concept de contact impliquait celui de confiance, et la confiance du Gallois ne se gagnait pas en un coup de poêle à frire.

Sarah :
- Vous verrez, agent Stranger. Nombreuses sont les surprises dans cette
ville. En apparence, on ne s'ennuie jamais. Jusqu'à ce que l'on
découvre qu'Arkan n'est vraiment pas nette.

Max : - Avez-vous été à Raccoon? Croyez-moi, j'ai appris il y a longtemps à ne plus me fier aux façades...

Combien de fois avait-il été trahi et manipulé? Max ne pouvait même pas s'en souvenir. Depuis, le fait d'être fiché et repéré le rendait très nerveux. En tant qu'agent secret, il devait être invisible, et pas reconnu au premier coup d'œil. Une fois encore, il se demanda en quel honneur la CIA pouvait avoir eu vent de son identité et de sa photo. A moins que Nolan, le directeur... Sarah le coupa dans ses pensées:

Sarah
: - Est-ce que vous pourriez me communiquer l'identité de ces deux
messieurs, que je sache si je dois me tenir sur mes gardes, ou si c'est
simplement un accident fortuit.

Max : - Je vous le ferai savoir une fois qu'on les aura identifiés. Normalement, je ne devrai pas le faire, mais on ne sait jamais, au hasard d'une discussion...

Un sourire étira ses lèvres blêmes alors qu'il avalait une gorgée de café, donnant un aspect de prédateur à son visage. Fort, sans sucre, comme il les aimait. Après tout, la jeune femme avait bien le droit de savoir si elle était en danger ou non, et, américaine ou pas, Max se devait de l'aider à se protéger contre la racaille de la ville.

Sarah : - Je pense que fermer boutique pour ce soir est une bonne idée.

Max : - En effet, il commence à se faire un peu tard. Voulez-vous un coup de main pour le rangement?

Sa demande n'avait rien de spontané. Il espérait, de cette manière, repérer les éventuelles caméras et micros que l'Agence ne pouvait qu'avoir caché jusque dans les chasses d'eau des toilettes. S'il devait repasser, Max ne souhaitait pas donner plus d'informations à la CIA qu'elle n'en possédait déjà.
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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeLun 28 Fév - 20:00

Raccoon... Ce nom n'était pas étranger à Sarah. L'espace d'une seconde tout un tas d'images défilèrent rapidement devant ses prunelles. Elle secoue discrètement la tête pour les chasser.

Sarah : - Non, je ne suis jamais allée à Raccoon City. Mais en prenant en compte le fait que vous êtes un agent qualifié du MI:5, vous ne devez pas être né de la dernière pluie.

Elle planta son regard dans le sien.

Sarah : - Cela fait finalement très peu de temps que je suis ici. Mais je vous assure. Cette ville n'a rien d'un simple problème d'apparence. Il y a des choses qui semblent totalement irrationnelles à Arkan.

Il était important pour elle qu'elle puisse relier les différentes pistes qu'elle avait déjà établies. Du reste, les agressions étaient comme un indicateur de ses recherches : elle avait peut-être fourré son nez un peu trop en avant, ce qui était plus qu'encourageant. Et si ce n'étaient que des petites frappes qui cherchaient à se faire de l'argent facile... Ils avaient été plus que médiocres. Braquage à main armée et agression envers un agent des forces de police? En réalité, ils seraient rapidement relâchés. Cette situation interloquait Sarah. Peut-être n'étaient-ils que des appâts et là, ils étaient mal, l'un comme l'autre.

Max : - Je vous le ferai savoir une fois qu'on les aura identifiés. Normalement, je ne devrai pas le faire, mais on ne sait jamais, au hasard d'une discussion...

Sarah : - Si discussion il y a.

Elle lui sourit de nouveau, très calme. Elle commençait à empiler les bacs de nourritures après les avoir couverts.

Sarah : - Avec plaisir.

En fait, si elle avait insinué qu'il était plus prudent de fermer la boutique, c'était surtout pour pouvoir tenter le diable à l'extérieur de la boutique. La nuit allait tomber, et peut-être que le sieur Stranger allait pouvoir se rendre compte de la progression de la violence, jusqu'à son acmé, vers minuit, une heure du matin. C'était un spectacle presque surréaliste. Elle voulait lui montrer ce qui se passait dans cette ville. Parce qu'enfin, elle ne se sentait plus seule.

Il était évident que Max allait déceler une partie de l'installation de la CIA. C'était peut-être la carte à jouer, si elle voulait gagner sa confiance. Tout ce qu'il dirait de réellement important serait sans aucun doute en dehors du restaurant. Elle en prenait bonne note.

Elle débarrassa les tables, passa un rapide coup de ballet. Elle se changea rapidement dans les vestiaires et verrouilla les issues. Elle rejoignit Max.

Sarah : - Souhaitez-vous découvrir un peu la ville, monsieur Stranger?
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Max Stranger

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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeLun 28 Fév - 21:36

Sarah : - Non, je ne suis jamais allée à Raccoon City. Mais en prenant en compte le fait que vous êtes un agent qualifié du MI:5, vous ne devez pas être né de la dernière pluie.

Max : - Etre un agent qualifié ou pas ne signifie rien, vous savez... Il y a toujours des choses, de choix qui font de vous plus qu'un simple pion au mains d'une organisation.

Ces paroles sibyllines ne s'adressaient pas vraiment à la jeune femme. Max avait parlé à voix assez basse, réalisant que lui-même ne pouvait plus dire ce qu'il était réellement. Flic? A d'autres. Agent du MI5? Excuse bidon. Chasseur d'affaires paranormales? Une bien belle expression qui pouvait signifier à peu près n'importe quoi.

Sarah : - Cela fait finalement très peu de temps que je suis ici. Mais je vous assure. Cette ville n'a rien d'un simple problème d'apparence. Il y a des choses qui semblent totalement irrationnelles à Arkan.

Max : - Irrationnelles?

De fait,toutes ses recherches, même celle qu'il menait personnellement, indiquaient que quelque chose se trouvait dans l'Etat de Washington, quelque part. Ainsi, la "chose" se trouvait à Arkan? Cela aurait expliqué le taux de criminalité, et la folie latente dans l'air...

Sarah : - Souhaitez-vous découvrir un peu la ville, monsieur Stranger?

Max observa sa collègue. Il décida de lui allouer un capital confiance plus vaste que ce qu'il avait prévu au départ. Et, qui sait? Elle pourrait probablement lui venir en aide plus souvent que prévu. En échange, Max espérait pouvoir lui apprendre des choses qu'elle ne risquait pas de se voir enseignées dans une quelconque agence de renseignement, fusse la CIA.

Max : - Avec plaisir. Vous pourrez peut-être me montrer certaines de ces caractéristiques irrationnelles à Arkan. Je suis curieux de voir ça...

Gentleman, il retint la porte pour laisser passer Sarah. Il lui posa cependant une question, alors qu'elle passait devant lui.

Max : - Vous devez probablement être armée, non?
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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeDim 6 Mar - 2:00

Sarah avait écouté les paroles de Max et avait hoché la tête. Max était sans aucun doute quelqu'un de bien plus expérimenté qu'elle. Elle était talentueuse, mais elle n'était pas encore intervenue en tant qu'agent double ou triple, ce qui représentait pour elle un des achèvements d'une carrière d'espionne. Elle avait déjà pris de nombreuses identités différentes, toutes aussi amusantes les unes que les autres, mais elle restait un agent de la CIA, fidèle à sa hiérarchie, obéissante et docile. Elle ne pouvait donc pas réellement saisir toutes les implications de ce qu'il disait.

Sarah : - Cela fait finalement très peu de temps que je suis ici. Mais je vous assure. Cette ville n'a rien d'un simple problème d'apparence. Il y a des choses qui semblent totalement irrationnelles à Arkan.

Max : - Irrationnelles?

Sarah : - Disons que le comportement des humains échappe à toute logique préétablie. En tout cas de ce qu'on peut lire et rationaliser avec les théories psychanalytiques. Ils échappent à tous les critères de classification.

Elle esquisse un sourire.

Sarah : J'ai l'impression d'être dans un laboratoire géant, ici. Toutes mes convictions se sont écroulées. Comme si tout ce que j'avais appris à Harvard n'était qu'un tissu de conneries. Mais vous verrez de vous-même. Et à l'occasion, je serai ravie d'entendre votre version des faits, agent Stranger.

Il était visiblement intéressé. Peut-être avait-il des motivations extérieures. Ce n'est qu'ainsi que la jeune femme pouvait expliquer son engouement palpable pour la spécificité de la ville : d'autres lui auraient ri au nez avant de la traiter de cinglée. Peut-être pourrait-il lui apprendre certaines choses.

Max : - Avec plaisir. Vous pourrez peut-être me montrer certaines de ces caractéristiques irrationnelles à Arkan. Je suis curieux de voir ça...
Sarah : - Vous savez... Ce sont des choses que l'on ressent sans pouvoir expliquer. Je pense que tout dépend de votre essence. Si vous êtes sensible à ce genre de phénomènes, vous aurez sans doute une meilleure vision que la mienne.

Jusqu'ici, elle avait eu une étrange impression. Comme si la ville rejetait certaines personnes, les excluait de la compréhension de ses mystères. Ces gens là pouvaient aller et venir, et étaient totalement étrangers aux drames qui se jouaient dans les rues d'Arkan. C'était remarquable.

Elle passa à côté de lui, le remercia pour la porte. A l'interrogation du jeune homme, elle ne put s'empêcher de sourire.

Sarah : - Un agent de la CIA est toujours armé, agent Stranger. Nul besoin de balles, parfois.

Elle poursuivit sa route. Elle invita Max à s'asseoir dans sa voiture de service, beaucoup plus discrète que le gros 4X4 que la CIA lui avait fourni pour se déplacer. Elle passa la vitesse, puis prit la direction de la ville.

Sarah : - Je vous invite boire un verre. On va se fondre dans la masse.

Elle se gara dans un parking souterrain, à proximité des rues piétonnes de la ville.

Sarah : - Avec un peu de chance, vous aurez droit à croiser le chemin de certains parrains. Dans le pire des cas, nous verrons les succubes de la ville.

Les prostituées. Sarah avait toujours été fascinée par celles d'Arkan. Non seulement leur regard brillait d'un éclat particulier, mais leur démarche avait quelque chose de malsain, comme dansante, se tortillant lascivement en marchant, comme des créatures aveugles et lubriques...

Le bar était rempli de représentants de la population de base d'Arkan. Ils s'assirent à l'écart, près de la vitrine, offrant une large baie d'observation de la faune nocturne. Il n'était pas 23 h que déjà des lumières fluorescentes, dansant au dessus de la foule, portées sur des plateaux de bois circulaires, se croisaient et finissaient leur course sur les tables. Elle commanda un cocktail, puis plongea son regard dans la foule, espérant que quelque chose se passe pour attirer l'attention de son homologue britannique.
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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeDim 6 Mar - 17:02

Sarah : - Cela fait finalement très peu de temps que je suis ici. Mais je vous assure. Cette ville n'a rien d'un simple problème d'apparence. Il y a des choses qui semblent totalement irrationnelles à Arkan.

Max : - Irrationnelles?

Sarah : - Disons que le comportement des humains échappe à toute logique préétablie. En tout cas de ce qu'on peut lire et rationaliser avec les théories psychanalytiques. Ils échappent à tous les critères de classification.

Impénétrable, Max observa sa collègue. Comment lui dire que les théories de psychanalyse n'étaient que des foutaises? Personne ne réagissait jamais de la même façon, selon telle ou telle logique compréhensible. Comment classifier l'inclassifiable? Comment tenter d'expliquer au monde une théorie faisant hurler tous les scientifiques de la planète, évolutionnistes et créationnistes?

Sarah : J'ai l'impression d'être dans un laboratoire géant, ici. Toutes mes convictions se sont écroulées. Comme si tout ce que j'avais appris à Harvard n'était qu'un tissu de conneries. Mais vous verrez de vous-même. Et à l'occasion, je serai ravie d'entendre votre version des faits, agent Stranger.

Max eut un sourire. Sa version des faits? Si elle ne se mettait pas à hurler de rire, Sarah appellerait probablement les gars en blanc, qui viendraient chercher Max pour lui donner un tout autre type de costume: le genre de costume idéal pour les petites pièces aux murs capitonnés... D'ailleurs, il n'avait pas le droit de raconter sa "version des faits" à Sarah. Ses patrons, mais aussi son impression de devoir garder le secret le lui interdisaient formellement. Si elle voulait savoir, elle devrait traverser des épreuves inimaginables dans leur difficulté.

Max : -Pas d'agent entre nous, appelez-moi Max.

Plus tard, alors que Sarah venait de lui proposer de se plonger dans les bas-fonds pour tâter le terrain, elle ajouta quelque chose qui ne pouvait qu'inciter Max à considérer sa théorie et ses infos comme parfaitement justes:

Sarah : - Vous savez... Ce sont des choses que l'on ressent sans pouvoir expliquer. Je pense que tout dépend de votre essence. Si vous êtes sensible à ce genre de phénomènes, vous aurez sans doute une meilleure vision que la mienne.
Max : - Ce n'est pas une question de vision, c'est instinctif. Pas besoin d'entraînement ou d'expérience, je ressens certaines choses avec beaucoup de force. On peut croire qu'il suffit d'écouter pour entendre, tout comme détecter ce genre de force étrange se fait avec l'intuition plus que la réflexion.

Il se tut, leva le regard vers le haut, perdant un instant le fil de ses propres pensées. Comment avait-il commencé à détecter ce genre de choses? Il ne s'en souvenait pas exactement. Peut-être sur cette île perdue de l'Océan Indien? Il n'en était pas sûr... Intuition, prescience... Aussi loin qu'il s'en rappelait, Max avait toujours fait confiance à son instinct, et n'avait jamais eu à s'en plaindre. Il suivit la jeune américaine qui l'invita à monter dans une voiture discrète. Max monta sans faire d'histoires,toujours perdu dans ses pensées.d

Sarah : - Je vous invite boire un verre. On va se fondre dans la masse.

Après quelques minutes, la voiture s'arrêta dans un parking souterrain. Max se crispa. Cela allait-il se révéler être un piège? Nolan pouvait-il se révéler pernicieux au point d'envoyer un seul agent chercher Stranger? Mais comment Max pouvait-il s'assurer que Lawson serait seule? Discrètement, faisant semblant de chercher quelque chose dans ses poches intérieures, Max dégrafa le bouton de son holster. En cas de besoin, il pourrait sortir son .44 Magnum en une fraction de seconde.

Sarah : - Avec un peu de chance, vous aurez droit à croiser le chemin de certains parrains. Dans le pire des cas, nous verrons les succubes de la ville.

Max : - Certains parrains? S'ils ne sont pas trop "méchants", ils peuvent servir de contact, c'est souvent très pratique. Quant aux succubes dont vous parlez...

Max n'appréciait guère le contact des prostituées. Elles avaient le don de le mettre mal à l'aise. Il n'y avait aucune misogynie ou autre là-dessous, mais Max avait du mal à supporter les regards faussement séducteurs et toujours intéressés de certaines d'entre elles.

Le bar où l'avait emmené Sarah semblait un des pires que Max avait jamais vu: glauque, sombre, enfumé, assourdi par une musique tonitruante... Assis juste dans l'angle formé par la vitrine et le mur, abrité et hors de vue depuis l'extérieur, Max tâtonna nerveusement son revolver, abrité sous son veston. Il commanda un verre d'alcool léger, essayant d'observer tout l'endroit.

Il repéra rapidement les issues de la salle. Une porte donnant accès aux toilettes, une autre vers ce qui semblait être un bureau, un escalier en colimaçon menant sur une mezzanine où se trouvait une grande porte, une dernière porte accessible par une volée de marches descendantes, et fermée par une chaîne. L'ambiance lui semblait étouffante, hostile, et il se demanda une seconde pourquoi Sarah l'avait amené ici. Une vibration, quasi-imperceptible, semblait se propager dans les murs, avec une source autre que la musique assourdissante. Ce n'était pas une machine, mais autre chose, presque comme un grognement.

Max : - Ecoutez. Entendez-vous ce bruit?
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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeSam 7 Mai - 19:08

Beckman : - Qu'est-ce que vous voulez, agent Lawson?
Sarah : - Vous ne m'aviez pas dit que je trouverai un agent du MI : 5 à Arkan City.

Le général retira ses lunettes et les nettoya avec un mouchoir en tissu. Elle planta son regard dans celui de Sarah.

Beckman : - Je l'ignorais également. Vous avez quelques informations quant à son identité?
Sarah : - Il s'agirai de Max Stranger. Sans doute un nom d'emprunt.

Etait-elle en train de rêver? Elle avait cru voir le général Beckman, l'impassible, la froide, la cynique, l'inexpressive, tiquer. C'était un fait étrange. On eut l'impression qu'elle plissait une paupière, mais une seule, légèrement, et que sa bouche esquissait une moue qui se dirigerait à la fois vers le bas et en arrière de son visage sec. Au moins ne faisait-elle aucun effort pour cacher qu'elle connaissait plus ou moins le cas du jeune homme.

Beckman : - Je ne savais pas qu'ils le faisaient se déplacer, celui-ci.
Sarah : - Qui est-ce?
Beckman : - Disons qu'il n'a pas adopté les méthodes conventionnelles d'investigation. C'est un agent à part. Il ne faut pas le sous estimer, mais méfiez vous de ce qu'il raconte. Il... Divague. La théorie du complot, des choses dans la veine. Vous voyez ce que je veux dire?
Sarah : - Oui, mon général.

Evidemment, elle connaissait la célèbre théorie du complot. Mais elle ne voyait pas vraiment quel rapport il pouvait y avoir entre cette théorie et une ville qui ne présentait visiblement qu'un taux de criminalité plus important que n'importe quelle autre. Les extraterrestres n'avaient rien à faire là-dedans. Les expérimentations militaires non plus. C'était juste étrange, mais elle était persuadée qu'il y avait bien d'autres endroits sur Terre qui présentaient de telles particularités. Enfin, si le général Beckman lui demandait de se mettre en garde, c'est qu'il y avait une raison.

Elle vouait une confiance aveugle au général. C'était elle qui avait donné son aval pour qu'elle intègre le projet Lazare. Mais avant tout, c'était elle qui l'avait repérée, alors qu'elle était encore à l'université, dans son programme de recrutement de la CIA. Elles étaient devenues relativement proches, en tout cas aussi proches qu'il était possible de devenir selon les strictes règles de la CIA. Beckman lui avait beaucoup appris.

Elle reporta son regard vers Max. Visiblement, l'endroit ne plaisait pas au gallois, ce qui n'avait rien d'étonnant. Elle-même avait été surprise par l'atmosphère particulière des bars d'Arkan, les premières fois. La nuit, une sorte de crasse saisissait les lieux, embourbait les esprits. Les gens sombraient dans une torpeur qui ralentissait chacun de leurs gestes. Ils étaient hébétés, et semblaient contempler les scènes de l'extérieur, comme s'ils étaient les spectateurs de leurs propres actions. Dans cette chorégraphie grotesque, les pires choses pouvaient arriver. Sans crier gare. Des choses absurdes, comme des ruptures dans la logique bien huilée du déroulement du monde. Ce voile sombre qui recouvrait les bars et les autres endroits de son lugubre aura, donnait l'impression que l'on venait de pénétrer dans un autre monde. Un monde dérangeant, flirtant avec les limites du monde réel. On s'étonnait les premières fois, on se trouvait dérangé, puis on s'habituait, à mesure où l'on réalisait que ce bar n'était pas pire que les autres, que chaque endroit était comme pollué la nuit, corrompu par un miasme ineffable.

Dans son regard, elle devina l'interrogation. Pourquoi l'emmener ici? L'endroit n'avait absolument rien de charmant. Mais Sarah n'avait pas embarqué le jeune homme uniquement pour boire un verre et passer une soirée plaisante. Bientôt, le déclic aurait lieu. Ce n'était qu'une question de minutes.

Et soudain, elle la sentit. Cette légère vibration dont on ne saurait donner l'origine. Elle esquissa un sourire. Bientôt, l'enfer allait s'agiter.

Elle leva la tête, lorsque le grognement lui parvint. C'était un léger bruit, qui pouvait très bien venir des amplis qui crachaient le son à un volume effrayant. Un léger bruit qui devenait envahissant, en particulier pour ceux qui avaient déjà eu l'occasion d'entendre le gémissement des zombies, ce concert des voix de l'enfer si particulier. Sarah ne l'avait jamais expérimenté, mais elle était devenue habituée à cette symphonie.

Elle prit tranquillement une gorgée de son alcool.

Sarah : - Oui, j'entends bien. C'est toujours comme ça. Un léger grognement inconnu. Et puis tout va très vite. Ce sont des meurtres, des coups de folie. Parfois d'autres choses plus étranges. Des créatures qui remontent le Styx.

Elle déposa quelques dollars sur le rebord du comptoir.

Sarah : - Venez. Nous allons trouver où est la source du mal.

Elle se leva, vérifia que son arme de service se trouvait bien à sa place, contre ses côtes, puis sortit, accompagnée de son nouvel allié. Il avait peut-être quelques réticences à accorder sa confiance à l'agent de la CIA - Et ça se comprenait -, mais ils seraient égaux dans la lutte qui les opposait aux créatures innommables qui peuplaient les rues sombres d'Arkan City passé une heure.

Elle esquissa de nouveau un sourire en remarquant que les gens avaient désertés une ruelle. C'était facile de trouver les créatures pour l'instant : c'était comme si les gens se mettaient d'accord pour fuir un endroit, et laisser vagabonder ces chimères. Elle ne comprenait pas.

Sarah : - En général, ils sortent par les bouches de métros. Rien de moins !

Elle ricana, sortit son arme. A cette heure, sa couverture était inutile. Personne ne payait attention à ce monde. Ils auraient oublié dès le lendemain.
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MessageSujet: Re: Confrontation inter-services [with S. Lawson]   Confrontation inter-services [with S. Lawson] Icon_minitimeSam 7 Mai - 22:41

Ce genre de vibration sourde, Max ne le connaissait que trop bien. Son précurseur, comme les grognements de Cerbère gardant la Porte des Enfers. Visiblement, Lawson ne souhaitait pas en sortir, mais plutôt vouloir y entraîner Max. Pourquoi? Il ne le savait pas. Pour le tester, comme il l'avait fait avec elle au restaurant, un peu plus tôt? C'aurait été de bonne guerre. Pour le lâcher aux fauves et le voir se faire dévorer? Elle allait être déçue. Max n'était pas un vantard, mais il ne craignait personne, pas même au combat à mains nues.

Un instant, il se demanda comment avait fait Lawson pour avoir accès à des bribes, sinon à la totalité de son dossier, un dossier ultra-confidentiel, dont même l'actuel président n'avait qu'une très vague idée. Que cherchait-elle?

Il la sonda un instant de son regard bicolore. Pas trop, il ne voulait pas non plus la mettre mal à l'aise, mais il cherchait les réponses. Que savait-elle? Que voulait-elle? Qu'attendait les patrons de la CIA pour avoir envoyé une jeune agente qui, bien que compétente, avait une expérience un peu fraîche? Le poids de son .44 Magnum le ramena sur terre. La CIA était une institution tentaculaire, mais ne pouvait se cacher et se mouvoir aussi bien qu'un homme seul, compétent, armé... et suffisamment menteur pour faire croire à une paix durable.

Sarah : - Oui, j'entends bien. C'est toujours comme ça. Un léger grognement inconnu. Et puis tout va très vite. Ce sont des meurtres, des coups de folie. Parfois d'autres choses plus étranges. Des créatures qui remontent le Styx.

Max la vit poser quelques billets sur la table puis se retourner.

Sarah : - Venez. Nous allons trouver où est la source du mal.

Avant ça, Max posa à son tour le montant de la note et glissa adroitement les billets de la jeune femme dans la poche de son manteau. Rivale potentielle, mais Max tenait trop à ce genre de principes pour la laisser payer. Trop courtois, peut-être...

Max : - Le vrai mal... Je vous souhaite de ne jamais le connaître...

Il pensa aux abominables photos et recherches qu'il cachait dans son appartement, et au projet insane de ses ennemis. C'était sûr, même un agent secret américain ne devrait jamais aller aussi profondément dans ce Styx sombre et poisseux!

Rapidement, l'improbable duo atteignit une ruelle sombre et puante. Pas besoin d'être extralucide pour deviner ce qui s'y cachait. Max tourna la tête vers Sarah, s'attendant presque à se retrouver nez à nez avec Jaina, à Raccoon, parés pour une de ces missions rocambolesques dont ils avaient l'habitude! Mai non, la jeune femme blonde n'avait rien à voir avec l'ancienne capitaine des ROMEO...

Sarah : - En général, ils sortent par les bouches de métros. Rien de moins !

Elle ricana, d'une façon un peu tordue, avant de sortir son arme. Arme de service officielle. Pas très malin. Max sortit son Colt et le lui tendit.

Max : - Règle n°1: ne jamais laisser de traces. Même la CIA ne peut pas couvrir ses agents en cas de fusillade bizarre, et je ne crois pas que vous vouliez vous expliquer auprès de la police, si jamais ils remontent jusqu'à vous.

Stranger patienta un instant, avant de reprendre.

Max : - Pas de souci, cette arme n'est pas enregistrée, et n'est pas piégée.

Lui-même sortit son interminable revolver et fit jouer d'une main le barillet. Six culots luisaient dans la faible lumière, et une boîte de cinquante pesait dans sa poche. De quoi donner de sacrés maux de tête à toute créature assez stupide pour se frotter à lui. Il tourna le regard vers sa collègue d'outre-Atlantique, essayant de déceler une quelconque forme de peur ou d'angoisse, mais rien. Elle semblait presque... jubiler!

Max cilla. Elle semblait heureuse de se plonger dans un maelström de sang et d'autres fluides corporels putréfiés plus ou moins douteux. Si elle avait su... elle aurait bien vite déchanté!
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